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Avant la fuite [PV Charles]
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Avant la fuite [PV Charles] ─ Mar 31 Oct - 16:43
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    Avant la fuite


    Elle observait, méfiante, la porte qui menait à la demeure du baron de Montillat tout en se demandant pourquoi elle se retrouvait là. Dans un monde dont elle ne comprenait ni les règles ni les enjeux, elle avait dû se faire une place qui venait de s’écrouler. La maladie l’avait privé de la sécurité toute relative que lui offrait l’impératrice. Elle devait se fier à ce que lui avait assuré dame Clothilde, en prétendant qu’il était un fidèle de l’impératrice. Elle ne comptait pas lui demander protection, mais seulement un abri pour la nuit et surtout un moyen de sortir de la ville sans se faire tuer à vue. On ne lui pardonnerait pas d’avoir été élevée par les Thoréen que l’on accusait à tort d’avoir amené la peste…

    Qu’importe, elle n’avait plus vraiment le choix, son regard embrassa la rue sombre avant de revenir à la porte qui ne lui inspirait pas plus confiance. Oui, elle n’avait plus vraiment le choix et ne savait pas vers qui se retourner. Elle aurait tellement aimé avoir un peu de soutiens. Elle pensa brièvement au Comte avant de secouer la tête pour chasser son image et elle tapa à la porte avant de se fondre de nouveau dans l’ombre du porche. Les gardes passaient assez souvent et elle n’avait aucune envie qu’ils ne l’attrapent. Certains en auraient profité pour qu’un malencontreux accident la surprenne dans les geôles, s’ils le pouvaient.

    Elle resta un long moment à attendre sans bouger, tremblant à chaque fois qu’elle entendait des bruits de pas. Bon sang ! Ne l’avait-on pas entendu frapper et en même temps n’avait-on pas idée de vivre dans des bâtisses aussi grandes pour ne même pas habiter les pièces la plupart du temps ? Au bout d’un certain moment, alors qu’elle allait abandonner, elle perçut des bruits de pas et la voix étouffée d’un homme. Elle soupira rassurée, finalement on l’avait entendu. Pourtant, lorsque la porte s’ouvrit, elle resta quelques secondes de plus dans l’ombre pour s’assurer qu’on ne l’attendait pas pour lui tendre un piège. Elle n’avait certainement rien à craindre du valet qui venait d’ouvrir la porte, il était vieux. Elle saurait se débarrasser de lui au besoin, mais elle n’en eut pas besoin.

    “Je me nomme Tyssia d’Opale, j’aimerais voir le seigneur de ses lieux”

    Elle avait tout de même eu du mal à donner son nom de famille. Pour elle, elle était toujours Tyssia Novigrad malgré les changements de ses derniers mois. Le valet imperturbable s’écarta pour la faire entrer et la guida sans un mot jusqu’à un salon. Certainement le lieu ou toutes personnes demandant à voir le baron devaient attendre. Elle regarda la pièce richement décorée et hésita un instant. Il ne pourrait pas comprendre, si elle ne parlait pas le langage des nobles d’Eurate… Elle ferma une seconde les yeux dépités. Elle ne pouvait malheureusement pas revenir en arrière.


    Re: Avant la fuite [PV Charles] ─ Mar 31 Oct - 17:55
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      La nuit était déjà bien avancée, et toujours aucun signe de cette mystérieuse infante. Le baron de Montillat, qui logeait alors dans son hôtel particulier d’Evalon, avait été prévenu par un homme de l’impératrice qu’une jeune femme très importante pour l’avenir de l’Empire devait fuir la ville dans les plus brefs délais. On requérait officiellement son aide pour une tâche aussi délicate, car Charles était bien l’un des seuls sujets de l’impératrice à être à la fois suffisamment fidèle, suffisamment peu connu et suffisamment discret pour mener à bien une mission si périlleuse. Malheureusement, sa tâche commencerait lorsque la dénommée Tyssia d’Opale frapperait à sa porte, et pour le moment rien. Dans le petit salon de réception, le baron demeurait assit sur un fauteuil de velours bleu devant la fenêtre donnant sur la capitale. Appuyé sur sa canne, il s’était résolu à ne rien manger ni boire tant que cette jeune femme ne serait pas sous son toit. Silencieux, Joseph, son valet, demeurait à côté de la porte, l’oreille attentive. Il devait entendre la moindre caresse que l’on ferait sur la porte d’entrée. Les heures s’écoulèrent, et alors que l’obscurité qui enveloppait Evalon se renforçait petit à petit d’un épais brouillard, le domestique tressaillis.
       
      -        "Qu’y a-t-il  Joseph ?" Demanda Charles sans cesser de fixer l’extérieur.
       
      -        "Je crois que j’ai… entendu quelqu’un frapper, monseigneur." Répondit-il nerveusement.
       
      -        "Tu en es certain ? Alors va donc ouvrir, s’il te plait."
       
      Son ton était, comme toujours, calme et posé alors que même son serviteur savait à quel point il était nerveux en cet instant. C’était, à la fois, la première grande tâche qu’on lui confiait personnellement, mais également une mission décisive pour le futur de l’Empire. Le visage fermé, perdu dans ses pensées, le baron de Montillat attendit que Joseph annonce qui avait frappé chez lui à une heure aussi tardive. Ses doigts pianotaient mécaniquement sur le pommeau en or de sa canne d’ébène, et cela faisait bien longtemps qu’il ne voyait plus rien de clair à travers cette fenêtre. Etant seul dans la pièce, il s’autorisa à sursauter quand, finalement, la voix de son serviteur raisonna dans la pièce voisine.
       
      -       "C’est Tyssia d’Opale, monseigneur. Puis-je la faire entrer ?"
       
      -       "Bien sûr, Joseph." Répondit le baron calmement, mais rapidement tout de même.
       
      La porte s’ouvrit alors dans un long grincement, et le fidèle sujet de l’impératrice tourna lentement la tête vers celle qu’on lui avait présentée comme étant « La pierre angulaire pour le futur d’Eurate », c’était là les mots employés. En s’appuyant sur son éternelle amie de bois, Charles se leva lourdement de son siège. Le bruit métallique caractéristique de son appareil orthopédique accompagna ses pas pénibles jusqu’à la jeune femme. Il était plus petit qu’elle, mais hors de ça ils avaient un petit air de ressemblance. Les deux arboraient une crinière noire un peu bouclée, des vêtements dans les mêmes tons, mais là où le baron de Montillat conservait une prestance nobiliaire acceptable, la jeune Tyssia semblait ne pas se soucier de l’étiquette au vu de sa posture, de ses gestes et de l’inquiétude qui transparaissait dans son regard.
       
      -        "Bienvenue, votre Majesté. Oui, je me doute bien qu’être appelée ainsi vous gêne, mais il est de mon devoir de le faire."
       
      Il arborait un sourire aussi chaleureux que possible, tandis qu’il faisait de son mieux pour tourner les talons et se diriger vers une table posée au centre de la pièce, en face la cheminée, et où était entreposés de quoi boire et manger. Du pain, du fromage, une carafe ornementée remplie d’eau, l’autre de vin et deux coupes dans la même veine artistique que les carafes. Appuyé contre sa canne, droit comme un soldat en service, Charles désigna le tout d’un geste de la main.
       
      -        "Tenez, servez-vous. Mangez et buvez autant que vous le voulez, la nuit n’est pas terminée. Quand vous serez rassasiée, nous parlerons de votre départ, votre Majesté."
       
      Il tourna enfin les yeux vers son valet. Le visage de Charles était fermé, mais il ne pouvait empêcher son regard d’exprimer la gravité de la situation.
       
      -        "Prépare la diversion, Joseph. Nous devons écarter toute possibilité de se faire attaquer en route." Ordonna-t-il finalement.
       
      -        "Bien, monseigneur." Acquiesça Joseph.
       
      Il s’empressa d’ouvrir la porte pour s’éclipser de la pièce, sans toutefois laisser son maître et la princesse d’Opale seuls. Un autre serviteur, habillé de la même tenue, prit sa place immédiatement et se plaça devant la porte.
       
      -        "Bonsoir, Quentin."
       
      -        "Bonsoir, Seigneur", répondit son valet.
       
      La mécanique était bien huilée. Charles de Montillat avait calculé chaque étape de la fuite de Tyssia au millimètre. Que ce soit leur sécurité, leur tranquillité, leur confort, jusqu’à la diversion qu’il avait organisé pour semer d’éventuels poursuivants de l’héritière. En effet, tandis qu’ils discuteraient, Joseph était chargé d’escorter, avec deux autres domestiques armés, une jeune servante encapuchonnée pour l’occasion hors des murs d’Evalon. Ils passeraient par les chemins les plus tortueux, les plus sombres, avec pour consigne de simplement courir si un danger se présentait. Il fallait faire gagner le plus de temps possible au baron et à la véritable Tyssia. Peut-être que ces quatre serviteurs ne reviendraient pas de leur mission, mais tous les sacrifices seraient justifiés si cette jeune femme parvenait à sortir vivante de la capitale impériale. Toujours aussi inquiet, peut-être même encore plus sachant l’opération inéluctablement enclenchée, Charles se servit tranquillement une coupe de vin et s’assit lourdement sur une chaise à côté de la table. Tout en savourant une gorgée, il regardait les bûches de bois se consumer dans la cheminée. Son regard dévia vers celle qu’il protégerait à tout prix cette nuit. Puisse les Trois couronner sa mission de succès et veiller sur cette âme.
      Re: Avant la fuite [PV Charles] ─ Sam 4 Nov - 22:30
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        Avant la fuite


        Loin de s’imaginer l’importance que certains pouvaient lui donner dans un côté comme de l’autre, elle sursauta en entendant les pas de l’homme se répercuter contre la pierre. Elle s’attendait presque à voir apparaître un être difforme, mais c’est à son grand soulagement qu’un homme qui se présenta à elle. Brun lui aussi et bien sûr des vêtements coûteux. Comme il s’y attendait, les mots qu’il prononça lui tirèrent une grimace de mécontentement. S’il savait ou il pouvait se le mettre son devoir et son sens de l’étiquette ! C’est au nom du devoir que beaucoup s’estimaient en droit de réclamer sa tête ou de l’utiliser au choix. Elle se garda pourtant de tout commentaire. Après tout, on ne mordait pas la main qui vous était tendue… Enfin pas toujours.

        Il se déplaça à nouveau lourdement dans un bruit de métal qui faisait frissonner Tyssia. Il lui présenta de quoi se restaurer et bien qu’elle n’est pas spécialement faim, elle se rapprocha de la table. C’était une des choses étranges d’Eurate pour la jeune barbare et auquel elle s’était pourtant bien vite acclimatée. Le fait que les nobles ignoraient la faim… Elle coupa court à ses pensées et prit un morceau de pain et de fromage, plus pour faire honneur à l’homme que par envie et laissa ainsi l’homme préparer son plan. Toutefois, le naturel méfiant de la femme refit surface. Elle se rapprocha des deux hommes les écoutant. Elle était trop inquiète pour remettre sa vie entre les mains d’un inconnu sans savoir un minimum ce qui se préparait.

        -Veuillez m’excuser monsieur le baron, mais j’aurais aimé savoir quel est exactement votre plan. Ne serait-ce que pour vous éviter des surprises et des désagréments si je venais à ne pas respecter un plan que je ne connais. Il serait ennuyeux que cela arrive…

        Bon, c’était surtout pour se rassurer elle et ne pas avoir de mauvaise surprise en cours de route. Autant savoir tout de suite si elle allait détester ce qui allait suivre ou simplement les planter sur place. Elle avait développé un petit côté paranoïaque depuis qu’elle était obligée de vivre dans ce nid de vipères qu’est le monde Euratiens. Il faut dire que mis à part quelques rares exceptions, on ne l’avait pas vraiment accueilli à bras ouverts ici. Trop barbare pour leur habitude bien huilée et malheureusement pas assez pour la ou elle avait été élevée.


        Re: Avant la fuite [PV Charles] ─ Mar 7 Nov - 17:06
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          Plongé dans ses pensées, dans la contemplation de ces flammes ronronnant dans le foyer, le baron de Montillat n’entendit que d’une oreille distraite la demande de l’infante en exil. En réalité, il réfléchissait encore à la viabilité dudit plan, et ne voulait pas prendre le risque de le révéler alors qu’il le pensait imparfait. Charles prit donc quelques instants pour tout remettre en ordre dans son esprit, tout en savourant quelques gorgées de vin. Mieux valait ne pas trop faire attendre la jeune femme non plus. Elle semblait bien moins maîtresse de ses émotions que ne l’était le baron, ce qui n’était pas bien étonnant. De plus, c’était sa vie qui était en danger dans l’histoire. Son hôte pouvait donc bien lui pardonner quelques défauts de patience. Il posa le verre à demi-vide sur la table avant de poser son regard impassible sur Tyssia.
           
          -        Vous avez raison. J’espère que connaitre le plan vous rassurera un peu, j’ai fait au mieux pour que vous puissiez partir sans encombre.
           
          Péniblement, il se leva de son siège et se dirigea vers la cheminée pour réchauffer ses mains tremblantes. De froid ou d’effroi ? On ne pouvait vraiment le deviner.
           
          -        J’ai envoyé Joseph escorter, avec quelques-uns de mes hommes, une de mes servantes déguisées pour l’occasion. Ils ont la mission d’attirer vos éventuels poursuivants et de les perdre dans les rues de cette immense ville. Nous allons attendre un peu -voilà pourquoi je vous ai proposé de manger et de boire- puis je vous confierai à des hommes plus expérimentés qui, eux, vous conduiront le plus vite possible à l’extérieur des murs où un éclaireur de confiance se chargera de votre sécurité jusqu’à ce que vous soyez en lieu sûr. Croyez-moi que je vous aurai accompagné avec plaisir, mais bon. Quand on fait le même boucan qu’un chevalier en armure, et qu’on n’arrive même pas à aller aussi vite, mieux vaut s’abstenir de vouloir jouer les escortes.
           
          Il eut un rire grave, cynique, tout en tendant le bras pour goûter aux caresses agréables de la chaleur du feu. Dehors, il devait faire un froid horrible et il plaignait par avance sa protégée de devoir subir tout cela. Cette dernière avait sûrement aussi froid que lui. Le baron tourna donc les talons d’un mouvement d’automate et retourna près de la table pour attraper la cruche de vin et remplir la deuxième coupe qui n’avait pas bougé. S’aidant de la table, il parvint à s’approcher à une distance raisonnable de Tyssia afin de lui tendre le verre. Son visage se voulait aussi avenant que possible, presque paternel, mais sans se départir de son air grave qui allait si bien à Charles de Montillat.
           
          -        Aller, buvez, vous me feriez un grand honneur. Cela vous fera également du bien. Il y en a encore pour un moment, alors asseyiez-vous. On peut toujours discuter, il parait que j’ai une bonne conversation, à défaut d’avoir de bonnes jambes.
           

          Le baron reprit place sur sa chaise et laissa sa tête tomber en arrière un instant. Les deux mains sur le pommeau de sa canne, il dégageait à la fois une vulnérabilité de circonstance quand on connaissait son handicap, mais également une sorte de vigueur, de force tranquille. Pourtant, il n’était pas réputé, selon ses domestiques, comme quelqu’un qui dort beaucoup. Malgré tout, la fatigue ne se lisait ni sur ses traits, ni dans ses gestes. Ce devait être l’habitude. La douleur vous empêche parfois de fermer l’œil. Et pour un homme aussi responsable que lui, il n’était pas rare de passer des nuits entières à travailler ou réfléchir. Certains veillaient devant un feu de camp, sur le champ de bataille, mais Charles menait d’autres combats qui l’empêchaient tout autant de dormir que ses compatriotes chevaliers.
          Re: Avant la fuite [PV Charles] ─ Mar 14 Nov - 19:59
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            Avant la fuite


            Elle resta un long moment plantée non loin de lui à attendre qu’il daigne répondre à sa question. Il mit d’ailleurs un si long moment à enfin lui porter attention, qu’elle faillit perdre patience et lui exiger des informations. Parce que, contrairement à ce qu’il pouvait penser, elle faisait preuve de beaucoup de patience, surtout pour ne pas quitter les lieux en courant. Elle retint un soupire d’impatience en le regardant poser sa coupe et affecta le même regard impassible que lui quand il la fixa. Finalement, sa réponse ne lui retirerait pas sa méfiance, mais cela aurait au moins le mérite de lui assurer un peu de répit dans ses questionnements.

            - Je ne doute pas que vous ayez fait ce que vous estimiez nécessaire à mon départ, baron.

            Enfin si ! Elle en doutait et en douterait tant qu’elle ne serait pas sortie de la ville indemne. Elle grimaça discrètement en le voyant se relever dans un bruit de ferraille et se retient de bouger pour l’aider à se déplacer. Étrangement, malgré son air noble et inaccessible, il se dégageait de lui un certain côté fragile qui lui donnait l’envie de lui porter assistance pour marcher. Comme quoi, elle n’avait pas totalement perdu son humanité en côtoyant ses “barbares” Euratiens. Elle l’écouta avec attention exposer son plan qui à défaut de lui plaire n’était pas idiot.

            -Pourquoi iriez-vous risquer votre vie pour une noble élevée en barbare ? Vous avez des gens qui dépendent de vous. Croyez-moi vous faite bien plus que beaucoup des vôtres actuellement.

            Elle s’étonna de pouvoir dire et encore plus de pouvoir réellement penser les mots qu’elle venait de prononcer. Ses yeux verts suivirent les moindres mouvements difficiles du baron et le laissent remplir à nouveau la coupe. Son air paternaliste réussit à lui décrocher un sourire presque chaleureux. Elle retira sa cape et son arc qu’elle déposa non loin d’elle avant d’accepter la coupe qu’elle porta à ses lèvres. Puis, finalement, elle s’installa en face de lui. Discuter ? Pourquoi pas, bien qu’elle ne sache pas quoi dire.

            -Je préfère vous prévenir, baron. Mes perceptrices étaient d’un commun avis sur mon non-savoir-faire en terme de conversation… Une fâcheuse tendance à ne dire que des choses qui ne convient pas à une femme, selon elle…

            Elle lui lança un coup d’oeil amusé, tout en cherchant à voir s’il allait comme ses dames être scandalisé par la simple mention qu’elle puisse ne pas respecter les conventions bourgeoises.

            -Il va donc vous falloir me guider si vous ne voulez pas tenir la discussion tout seul.


            Re: Avant la fuite [PV Charles] ─ Dim 19 Nov - 21:25
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              La jeune femme mettait en garde sur son probable déficit de manière, ce dont finalement Charles se moquait bien. Ils étaient dans un huis-clos avec un simple servent pour autre compagnie. Elle pouvait bien se mettre à hurler en lançant le mobilier sur toutes les façades qu’il lui lancerait le même regard ennuyé. Se redressant sur sa chaise, le baron préféra tout de même lui adressé un sourire amusé. Lui, par contre, pouvait être fier de son maintien, et il n’hésiterait pas à en user pour gagner petit à petit la confiance de Tyssia, ce qui semblait déjà bien engagé. Remplissant de nouveau son verre de vin, qui avait déjà été vidé de moitié, il intima à la jeune femme de se saisir du sien d’un geste de la tête vers ce dernier.
               
              -          Alors je vous guiderai. On va commencer par trinquer. On doit faire très légèrement s’entrechoquer nos verres pour souhaiter à l’autre une bonne santé future.
               
              En souriant, il mima lentement le geste à faire une première fois, puis les gobelets finirent par se frapper doucement. Charles invita implicitement son invitée à boire une ou deux gorgées de vin puis il reposa son calice sur la table en se raclant la gorge.
               
              -          Il paraît que ça nous vient d’une vieille coutume qui consistait à faire se frapper les verres entre eux pour que des gouttes de l’un aillent dans l’autre. Comme ça, si jamais celui qui t’invitait essayait de t’empoisonner, il y passait aussi.
               
              Un peu de comique relief ça ne pouvait pas faire de mal. Il espérait toutefois qu’une plaisanterie aussi morbide ne lui vaudrait pas un regard obscurci, mais il n’était pas en présence d’une frêle femme de la cour. Les rumeurs disaient de Tyssia qu’elle avait été élevée chez les Thoréens, ce qui expliquerait sa froideur à respecter l’étiquette que son rang lui incombe, ou bien encore sa bravoure teintée de nervosité qu’elle affichait depuis son arrivée ici. Le baron ne se faisait donc pas trop de souci. Ce serait un comble qu’elle s’offusque d’une banale histoire d’empoisonnement, malgré la gravité de l’heure. L’hôte de la jeune femme prit un instant pour mieux caler son dos contre le dossier de la chaise, puis il tenta de continuer la conversation, une main serrant toujours le pommeau de sa canne.
               
              -          Bien, puis-je me permettre de vous demander comment vous en êtes arrivée jusqu’à chez moi ? On m’a simplement demandé de recueillir et protéger quelqu’un de très important, mais je n’en sais guère plus. Racontez-moi donc votre histoire et je pourrais vous trouver d’autres anecdotes croustillantes sur notre pays si furieusement drôle quand on s’y intéresse.
               

              Il avait dit tout cela d’une voix détendue, plus qu’à l’accoutumée. Se doter d’un ton trop calme, trop posé, serait sûrement plus inquiétant qu’autre chose et elle ne lui apprendrait jamais rien. Alors que s’il adoptait une voix plus avenante, plus chaleureuse, moins réfléchie, il parviendrait peut-être à lui faire dire quelques mots sans qu’elle s’enfuît en courant de son hôtel, du moins l’espérait-il.
              Re: Avant la fuite [PV Charles] ─ Dim 26 Nov - 18:18
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                Avant la fuite


                La perspective de devoir guider la conversation ne sembla pas déranger le baron, lequel se laissa aller à lui expliquer le principe de trinquer… Sérieusement ? Elle le laissa à son petit jeu, saisissant son verre tandis qu’il mima une première fois le geste. La seconde fois un petit sourire en coin se dessina sur son visage. Il comptait faire simplement se toucher les deux gobelets ? Elle envoya le sien le percuter.

                - Skol !

                Il pensait réellement que les Thoréens ne buvaient pas à leur santé lorsqu’ils revenaient de leurs pillages ? Elle enchaina en avalant le contenu du verre d’une traite, le reposant finalement sur la table en le regardant dans les yeux, comme pour le défier. Tous ces silences qu’il instaurait lorsqu’il semblait prêt à parler la dérangeait. Pourquoi ne pouvait-il pas tout simplement dire les choses ? Ces manies des nobles de jouer sur ces moments… Inconsciemment elle se tortilla un instant sur sa chaise avant de trouver une position qu’elle pourrait garder un moment, puisqu’il ne semblait pas décidé à la voir partir.

                Il semblait véritablement tenir à cette conversation dont elle se serait grandement passée mais s’il fallait en passer par là… Tout ce qui lui importait était de pouvoir quitter cette cité en vie et entière. Dans la situation présente il était le seul à pouvoir lui apporter cela, elle pouvait bien jouer à son petit jeu un moment s’il y tenait tant. Mais là ? Lui raconter son histoire ? Est-ce qu’il pouvait y avoir sujet plus vaste et moins difficile à aborder ? Elle soupira alors, fronçant les sourcils avant de se lever d’un coup, se dirigeant vers le feu de cheminée avec un petit sourire.

                -Vous pensez vraiment avoir froid baron ?

                Elle ramassa le tisonnier qui reposait contre la pierre, bougeant les bûches alors que des braises virevoltaient sous les coups de métal. Elle fit tomber les morceaux de bois les uns contre les autres, commençant ainsi à étouffer les flammes sous le poids de son propre carburant

                -Mon histoire c’est dans le froid et la neige qu’elle s’est déroulée. Je ne pense pas que vous puissiez la comprendre.

                Non, définitivement elle ne voyait pas comment aborder cette question, pas dans ce contexte. Il lui demandait de ressasser le passé mais dans l’immédiat la seule chose qui lui emplissait l’esprit était le futur. Elle devait partir de cette ville au plus vite....


                Re: Avant la fuite [PV Charles] ─ Jeu 28 Déc - 23:37
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                  Invité
                  Avait-il vraiment froid ? C’était une question rhétorique, sans aucun doute. La noblesse du sang se sentirait-elle, même par-delà l’éducation ? L’intelligence parvenait-elle à se réveiller, même dans une contrée où on cherche à l’étouffer au profit des talents du corps ? Décidément, elle recelait bien des mystères, cette jeune femme. Des mystères que Charles, baron de Montillat, comptait bien s’amuser à résoudre. Un mystère enveloppé dans une énigme et coiffé d’une tignasse corbeau. L’hôte de Tyssia regardait ses mains attiser les flammes de la cheminée en silence. Il ne voyait pas vraiment quoi lui répondre, sinon par un sourire absent.
                   
                  Lorsqu’il songea à sa propre histoire, à son passé, il lui semblait pourtant avoir connu le froid au moins autant que la jeune femme. Oh, bien sûr, pas le froid du corps, mais bien celui du cœur, celui de la couche. Le froid d’un enfant abandonné, déformé, oublié. Il avait réussi à transformer ce froid en chaleur, cette faiblesse en puissance. Aujourd’hui, ses aïeux regrettent sûrement de ne pas l’avoir suffisamment aimé, ou au moins surveillé. Désormais, voilà un héritier qu’ils ne voulaient pas à la tête d’une fortune qui s’amoindrissait sans qu’il n’y puisse rien. Une source de déception, sans aucun doute, mais que Charles était fier d’incarner. Il était bien loin le temps où l’ombre était son foyer. Maintenant, la lumière était devenue son royaume, bien qu’il garde tout de même un refuge sécuritaire dans l’obscurité des secrets. Un monarque régnant sans partage sur les deux faces de la lune. Avait-il réellement échoué ?
                   
                  Il s’éclipsa de ses pensées languissantes pour songer à Tyssia, de nouveau. Il avait réussi à réunir le minima d’informations à son sujet, mais il manquait toujours une pièce du puzzle ? Comment l’héritière du trône impérial avait-elle fini auprès de ces… barbares ? C’était une négligence trop grande pour être fortuite. « Qui veut votre disparition, mademoiselle ? Qui veut votre peau ? » Ces questions flottèrent dans l’esprit de Charles alors qu’il dévisageait la jeune femme qui tisonnait toujours le feu avec application. Prudence était la reine vertu chez les Montillats, et à secourir des gens trop en danger, n’est-ce pas là s’en prendre aux intérêts d’autres trop dangereux ?
                   
                  -          Les enfants ne comprennent jamais les histoires qu’on leur raconte, pourtant on le fait. On espère ainsi toujours qu’ils en saisissent quelque chose. Un mot, une idée. Au final, je ne demande pas à comprendre votre histoire, simplement ça, en saisir quelques fils afin d’entrevoir le reste de la tapisserie. Répondit-il finalement.
                   

                  Il avait, malgré lui, repris son ton calme, presque langoureux, qu’il avait essayé de voiler un peu plus tôt. On ne pouvait éternellement cacher sa véritable nature. Peut-être que Tyssia s’y était habitué. C’est ce qu’il espérait.
                  Re: Avant la fuite [PV Charles] ─ Ven 5 Jan - 21:32
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                    Invité
                    Invité




                    Avant la fuite


                    Toujours devant l’âtre de la cheminée, Tyssia se perdait dans la danse des flammes. Le silence du baron ne la dérange pas vraiment et avec un peu de chance, elle avait réussi à esquiver cette conversation où elle devait se livrer. L’absence de réponse prolongée de l’homme ne pouvait que lui donner à penser qu’elle avait gagné. Finalement, il finit tout de même pas reprendre parole pour le plus grand désespoir de la barbare. Non, elle n’avait pas détourné l’homme de ses réflexions. Une moue de dépit et reposa le tisonnier avant de lui faire à nouveau face.

                    Elle lui offrit un regard amusé tout autant que surpris. Qu’est-ce que c’est ce ton qu'il employait avec elle ? Ses Euratiens et leur noblesse ! Elle croisa les bras sur sa poitrine gardant son sourire, l’observant quelques secondes de plus. Puis, elle lâcha un soupire et secoua la tête, faisant se soulever quelques boucles brunes.

                    - Vous parlez bien trop délicatement pour prétendre être un enfant.

                    De nouveau son regard se perd par la fenêtre du salon alors que malgré elle des images commençaient à naître dans son esprit. Cette famille qui n’était pas la sienne, ses traditions qui n’étaient pas pour elle… Tout comme Eurate n’était pas pour elle. Elle avait déjà eu cette discussion avec un inconnu qui avait un jour surgi dans sa vie et en avait bousculé les maigres repères qu’elle avait gardés...

                    - Le temps n’est plus aux histoires du passé. Vous le savez, les nobles euratiens préfèrent passer leur temps à penser à l’avenir, surtout quand l’avenir en question leur déplaît.

                    Elle regarde les flammes finir de s’étouffer, s’éteignant lentement pour laisser place à des braises incandescentes. Si elle n’avait pas place alors, elle la prendrait de force. C’est ce qu’elle avait dit et elle comptait bien le faire.

                    - Pour certains, je suis un avenir qui déplaît. Imaginez donc ! Elevée par les Thoréens et elle espère faire partie des nôtres ? Qu’on la marie et qu’elle se taise ou tuer la. C’est à peu près la situation non ?

                    Elle s’assit de nouveau en face de lui plantant ses yeux dans les siens, espérant vaguement qu’il se contente de ce genre de réponse tout en se disant qu’il y avait malheureusement peu de chance.



                    Re: Avant la fuite [PV Charles] ─ Sam 6 Jan - 0:48
                    Anonymous
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                      Le ton qu’avait employé Charles l’avait fait sourire. C’était une bonne nouvelle, bien que la situation ne s’y prête pas véritablement. Au moins, cela voulait dire qu’elle commençait à faire confiance à cet homme boiteux qui, au final, ne voulait réellement que son bien. C’était la mission confiée par l’impératrice, et le zèle du baron était déjà réputé. Parfois même l’appelait-on « le chien de l’impératrice », quand on voulait vraiment lui nuire. Mais, que voulez-vous ? Il était né dans le même pays qu’Anémone, il en était le vassal et serviteur depuis que cette enfant était née. Et, de la même manière, cette femme qu’il avait sous les yeux devrait bientôt succéder à sa suzeraine. Il y avait des gens, comme elles, que l’on devait servir par nature. Le privilège d’être noble impliquait aussi cette responsabilité. Finalement, les regards des deux personnages se rencontrèrent et le baron eut le droit à un examen approfondi auquel il se soumis sans broncher, se contentant de rendre la pareille d’un œil distrait.
                       
                      -          On reste tous l’enfant de quelqu’un et je pense être encore trop optimiste pour un adulte. Plaisanta-t-il simplement.
                       
                      Ensuite, il l’écouta patiemment se livrer. Pas comme ce qu’il avait imaginé. Elle ne racontait pas son enfance, ses années parmi les Thoréens, car c’était sûrement une époque trop heureuse pour être la principale préoccupation de son jeune esprit. Au lieu de ça, elle préféra parler de l’avenir, de son avenir, qui s’annonçait d’ailleurs aussi sombre qu’elle le pensait. Au moins était-elle lucide sur ce point. Mais Charles l’assumait, il n’était pas pessimiste pour un sou. Il croyait véritablement pouvoir réussir sa mission, à savoir protéger Tyssia, quand bien même tout Eurate chercherait à l’en empêcher. Il voyait de grandes choses possibles avec une telle femme sur le trône impériale. Elle devait un jour s’asseoir sur ce trône, c’était son destin. Et lui, Charles de Montillat, baron de son état, serait là pour l’y aider.  Lorsque leurs yeux se recroisèrent de nouveau, ce n’était plus un regard indifférent, las, que la jeune femme rencontra, mais bien un visage résolu, froid, inquiétant, mais elle devait se douter que ce n’était pas à elle de s’inquiéter d’une telle fermeté.
                       
                      -          Je suis un serviteur de l’Empire et vous, vous êtes destinée à de grandes choses, majesté. Si vous le voulez, vous pourrez, un jour, monter sur le trône de cet empire. Le jour où cela arrivera, je serai votre serviteur, votre dévoué serviteur, mais tant que je peux me le permettre, je vais vous dire ce que je pense sincèrement.
                       
                      S’aidant de sa canne, Charles se mit debout sur ses appuis branlants, mais une fois droit il émanait de lui une aura étrange, une puissance incongrue pour un être aussi faible. Il continua de dévisager Tyssia, le regard plus empathique que d’ordinaire. Il se pencha en avant et s’appuya sur sa main libre pour pouvoir être à égale auteur de son interlocutrice.
                       
                      -          C’est vrai, l’Empire d’Eurate mettra longtemps à vous aimer, peut-être même ne vous aimera-t-il jamais, mais est-ce si important que ça ? L’amour, on le trouve auprès de ses proches, auprès de son époux ou épouse, de ses enfants. Vous n’avez pas besoin de l’amour de tous ces gens. Par contre, vous avez le pouvoir de devenir un jour la femme la plus puissante de ce pays, c’est le seul moyen que vous avez de vous protéger des autres, de ceux qui veulent votre disparition. Cette nuit, vous allez fuir, mais faites en sorte que ce soit la dernière fois que vous le faites. Vous verrez, tous ceux qui vous traquent aujourd’hui fuiront votre colère demain.
                       

                      Pendant ce temps-là, un homme était arrivé à la porte de la demeure de Charles. Un seul homme, mais suffisamment discret et expérimenté pour pouvoir escorter convenablement Tyssia jusqu’au lieu de rendez-vous fixé avec l’éclaireur. Visiblement, leur conversation allait devoir s’écourter.
                      Re: Avant la fuite [PV Charles] ─ Ven 12 Jan - 18:42
                      Anonymous
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                        Avant la fuite


                        Elle fronça les sourcil lorsqu’elle croisa à nouveau son regard. Il y avait quelques choses de différent, une force qu’elle ne soupçonnait jusqu’à maintenant. En cela, il venait de la surprendre et de trouver un chemin vers ce qu’il pouvait appeler une forme de confiance. Par contre, elle n’était pas sur de comprendre ou il voulait en venir. Le trône ? Il était sérieux ? Non, non ! Elle ne voulait pas du trône. Elle n’avait jamais eu la moindre prétention d'accéder à si haut. Elle passa nerveusement ses mains dans ses cheveux avant de secouer la tête. Bon sang ! Les Euratiens et leur ambition !

                        -Vous vous trompez, je n’ai pas l’ambition démesuré de votre peuple. Je ne désir qu’un chez moi. Je laisse le monde et les conquêtes aux autres… J’espère que vous ne m’aidez pas dans le but de me voir prendre la tête d’Eurate, car vous en seriez pour vos frais.

                        Finalement, elle du relever la tête pour l’observer alors qu’il se levait. Elle serra légèrement la mâchoire, car elle n’aima pas cette impression d’être si petite face à lui. Il voulait jouer aux hommes sincères ? D’accord ! Un léger sourire étira ses lèvres alors qu’elle l’écouta prendre la parole. Une nouvelle fois, elle secoua la tête avant de planter ses yeux dans les siens.

                        -Je ne demande pas à être aimée, encore moins d’être comprise.

                        Elle lui accorda un nouveau sourire.

                        -D’ailleurs il se peut qu’à l’avenir vous ne me compreniez pas toujours. J’ai bien conscience pour avoir passé ses derniers mois dans votre monde que je ne serais autre chose que la noble barbare et finalement je compte bien m’en servir pour obtenir ma tranquillité. De plus je ne fuit pas…

                        Cette fois elle sembla être amusée. Elle se redressa pour se retrouver à sa hauteur et vint lui murmurer.

                        -Non, je trompe l’ennemi pour aller récupérer mon objectif principale.

                        Du coin de l’oeil, elle capta un mouvement et recula de quelques pas avant de se tourner pour faire face au nouvel arrivant. Il semblerait qu’il était temps pour eux de passer à l’action. Faire croire à tout le monde qu’elle fuyait pour retourner en Durdunis fut facile. IL restait le plus dur, maintenant : faire le tour du comté de la croix des espines pour récupérer les hommes réfugié de Durdunis et convaincre les barons qu’elle était celle qui remplacerait Anémone….

                        Elle lança un dernier regard au baron.

                        -Merci pour tout, si je m’en sort vous serez récompensé… Et si je meurt…. Vous n’aurez rien à regretter.

                        Elle rit et l’attrapa soudainement pour donner une accolade Thoréenne avant de le relâcher.

                        -Allons-y !



                        Re: Avant la fuite [PV Charles] ─
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