Alors que les quelques flocons assez vigoureux pour quitter les sommets de l'Épine des dieux ou les Hautes-Terres du duché de Volg parsèment délicatement les toits de la capitale d'un léger manteau blanc, les lourdes cloches de bronze de la cathédrale du Trimurti résonnent à travers les rues telles un signal attendu par tous. Les carillons d'argent, portant nettement moins loin, accompagnent néanmoins en une douce mélodie ces sons bien que rapidement couverts par des bruits qui se préparaient déjà depuis plusieurs jours.
Partout dans les rues les habitants se mettent à sortir, les plus enjoués et inspirés tenant en main n'importe quel objet leur permettant d'exprimer leurs sentiments au travers de sons musicaux qui, à défaut d'être tous en harmonie entre eux, témoignent en revanche d'une véritable joie sincère. Pour l'occasion tout le monde, du riche marchand au plus humble des boulangers, a sorti ses vêtements les plus colorés, les plus vivants, créant ainsi, depuis les toits, une masse disparate de couleurs et de sons entièrement guidée par une même émotion.
C'est par le son de ces cloches qui résonnent dans tout l'Empire, à travers églises et cathédrales, que débutent officiellement les festivités impériales, célébrant la fin de la plus terrible série d'épreuve subie par Eurate depuis ces cinquante dernières années.
Alors que sur la grande place du marché d'Evalon les artisans de toutes sortes commencent à accueilir les citadins mais également, et sourtout, les habitants des autres domaines de l'Empire venus à la capitale pour fêter l'évènement, les hérauts annoncent déjà nombre de bals et de banquets organisés par différents nobles.
Au milieu des rues décorées de guirlandes multicolores, de lampions et parcourues de troupes de ménestrels déployant tous les talents, les clercs du Trimurti circulent portés par la musique, chantant pour les Dieux tout en projetant des pigments de couleurs que les gens, vêtus de blanc, reçoivent avec entrain.
Mais le clou du spectacle, ce sont bien sur les joutes de chevalerie ! Des preux venus de tout l'Empire apprêtent leurs armures, se lancent des défis, et paradent en ville en exhibant leurs armoiries. Une imposante arène a été dressée juste à l'extérieur de la ville, et tout autour ont fleuri les tentes des chevaliers et de leurs écuyers.
Dans les grandes rues d’Evalon, les divers petits évènements prenant part ici et là attiraient le public, réunissant parfois nobles et citoyens autour d’un même groupe d’artistes. Ceux-ci jonglaient, crachaient du feu. Des montreurs d’ours montraient toute la puissance physique de ces animaux venus des profondeurs des forêts volgeoises alors que sur une autre place c’étaient des cavaliers mellilanais qui montraient leurs talents dans des figures de voltige. Chacun venait présenter les spécialités de son domaine avec fierté mais aussi dans l’espoir bien évident de faire du profit.
Au milieu de toute l’agitation générale, des cavaliers se retrouvèrent bientôt à traverser la capitale, des hérauts portant les couleurs impériales qui apportaient chacun un peu partout un message identique, un message généralisé à destination de tous.
« Oyez, oyez !
Nobles et citoyens de l’Empire sont par la présente conviés, si le cœur leur en dit, à rejoindre la grande arène à l’extérieur de la ville où auront lieux les premiers tournois de combat à l’épée et d’archerie. A la fin de ces combats auront lieu les joutes réunissant les plus valeureux chevaliers d’Eurate venus faire la démonstration de leurs talents.
Ces tournois commenceront dans deux heures et se poursuivront jusqu’à la fin de l’après-midi. À la fin de ceux-ci un grand banquet sera organisé, toujours à l’extérieur de la ville, en l’honneur des participants.
Puissiez-vous profitez pleinement de ce premier tournois qui sera encore suivi, dans les jours à venir, de nombreux autres.
Que la Lumière du Trimurti illumine vos jours ! »
Ce message fut prononcé et répété des dizaines - peut-être même des centaines - de fois par chacun des messagers. Tous les habitants ne changèrent pas leurs activités, particulièrement les marchands qui cherchaient au contraire à garder auprès d’eux les clients potentiels qui, eux, commençaient à changer de direction.
Pour les artistes ambulants, la grande arène était devenue le point de rassemblement de tous à tel point que les gardes de la cité devaient s’assurer que les différentes troupes itinérantes ne suivent pas le même chemin. Une coordination difficile qui ne manqua pas, par moments, de créer de véritables blocages des voies, bouchées par un afflux de personnes.
Fort heureusement pour eux, les processions du clergé restaient relativement éloignées des grandes portes de la cité. Aussi les fidèles rassemblés ne comptaient pas parmi autant de citoyens désordonnés qui ne cherchaient qu’un peu d’amusement à travers le spectacle des combats.
Au milieu de la cohue générale les regards les plus attentifs pouvaient quant à eux distinguer un tout autre genre de messager. Portant eux aussi les couleurs impériales, ils ne criaient pas à gorge déployée leur message non… Ces messagers-là venaient poliment mais discrètement aborder des personnes, qu’il s’agisse de nobles seigneurs ou de plus humbles citoyens. Ils venaient les aborder en leur parlant simplement du fait qu’ils étaient attendus. Attendus pour un évènement privé qui pourrait, s’ils se débrouillaient bien, leur permettre de rencontrer les ducs eux-mêmes au cours d’un bal réservé. Un lieu leur fut confié, il s’agissait de l’une des petites demeures impériale, réservée pour un petit nombre d’invités. L’évènement commencerait en début de soirée, peu après les tournois afin de laisser profiter à tous du spectacle.
Tu avais enfin la possibilité de te mettre à profit ton nouveau rôle auprès de la Comtesse, et il faut avouer que tu n'en étais pas peu fière. Garde personnelle de Dame Casteldragon, c'était pratiquement comme si tu étais une véritable chevalière, et tu ne peux t'empêcher de porter un petit sourire satisfaite pendant que tu accompagnes Kira là où elle souhaite aller dans la capitale, endroit où elle ne semblait pas vraiment
Evalon... La dernière fois que tu y avais passé ta journée, tu avais fini par mettre un coup de poing à un marchand, et avait dû t'enfuir comme une vulgaire délinquante, mais aujourd'hui, tout a changer, et si jamais tu retrouves ce marchand mysogine, tu as bien l'intention de lui apprendre les bonnes manières, et de prendre tout ton temps cette fois. Tes parents savaient que tu serais à Evalon aujourd'hui, et ton père était plus que fière de savoir que tu avais trouvé ton bonheur sur tes terres natales. Et alors que tu t'assures que personne ne s'approche de la Comtesse et que son fils ne s'éloigne pas trop, car si tu perds de vue son gosse de vue, tu es bonne pour te prendre une gueulante.
Malheureusement, l'annonce que tu attendais se fait enfin, et tu dois aller te préparer aux joutes. Tu avais déjà prévenu la Comtesse. C'était LA raison pour laquelle tu avais accepté de participer à la soirée de ce soir, et cela te fatigue, mais au avant tu profiteras, c'est gagnant-gagnant au final, et c'est ce que tu appréciais le plus dans la relation que tu avais avec ta Dame.
- Ma Dame, je dois y aller. Prenez-soin de vous, et soyez sure de ne pas vous perdre, rendez-vous immédiatement à l'arène s'il vous plait, le temps que je puisse me préparer.
Tu conduis ta seigneur là où vous devez vous rendre et finis par rejoindre les vestiaires pour finir tes derniers préparatifs pour le tournoi...