Kira ne put s'empêcher d'esquisser un sous derrière son attitude de goupil. La Comtesse espérait que sa garde du corps ne prendrait pas ombrage de la réflexion de leur nouvel ami rapace. Mais, par simple sécurité, c'est la belle dame de Casteldragon qui prit les devant, afin que le sang chaud de sa compagne à l'éducation mellilanaise ne commence pas à bouillir.
« Venez donc, il est temps que nous commencions à chercher. Regardez tous ces gredins qui ont transformer cette salle de réception en place forte prise d'assaut… On dirait Durdinis réduite à néant par les Thoréens ! » lança la Comtesse, outrée de voir tant de nourriture réduite en charpie sur le beau carrelage, pensant au gâchis et aux milliers de mendiants qui auraient donné leur main à couper pour avoir une once de cette nourriture. « Allons donc dans ce hall, les animaux sont beaucoup trop mal éduqué par ici. »
Prenant donc Karîn sous le bras, telles deux amies de longues dates, elle les guida jusqu'au hall qui semblait beaucoup plus propre que la salle de réception – qui allait demander beaucoup de travail à ces pauvres serviteurs à tête de lapin. La Comtesse vérifia que leur compagnon à plume suivait bien le rythme et jeta également un coup d’œil aux grands escaliers menant vers la fameuse salle de bal qui tout le monde semblait vouloir rejoindre. Puis, elle étudia la pièce du regard, il y avait d'autres portes dans cette pièce également, mais dans la salle de réception aussi. La jeune femme se dit que cela n'allait pas être une mince affaire que de trouver sa statuette, surtout si le typhon animal qui avait réduit la salle de réception en champs de bataille passait avant elle. Et la dame du Nord s'entendait dire au fond d'elle même que certains nobles et autres invités de tous poils n'allaient pas forcément jouer franc jeu. Après tout, seul les lapins allaient se tenir tranquille ce soir.
« Je me demande si nous ne pouvons pas inspecter le dessous des escaliers, qui sait ce que ces marches peuvent cacher. Après tout, nous n'avons pas le droit d'aller en haut, mais qui dit que rien n'est cacher en dessous. » dit-elle, pensant à voix haute.
Ni une, ni deux, la belle brune lâcha le bras de sa compagne féline et se précipita sous les escaliers afin d'y jeter un peu plus qu'un coup d’œil. Tâtant les recoins les plus sombres et mal éclairés des murs et des aspérités dans la décoration du lieu. Elle éternua une, puis deux fois à force d'agiter la poussière oubliée ou très mal atteignable et qui recouvrait désormais ses petits doigts blancs et fins. Cette aventure ne serait vraiment pas une mince affaire, surtout s'il allait falloir se salir autant les mains. Au moins, la Comtesse serait prête à devenir une bonne femme de ménage après cette soirée incongrue. Elle espérait au moins de pas ressembler à une bonniche lorsqu'elle rentrerait dans la salle de bal.
« Comme vous voulez. »
Hmpf. Marrant la manière dont cet inconnu prend tes dires et les retourne en possible compliment ou effet bénéfique sur sa personne. Cet homme manié la diplomatie bien mieux que tu ne pourrais jamais le faire. Ce n’est clairement pas un exploit en soi, certes, mais il fallait tout de même que tu en prennes note pour la suite pour ne pas être prise de court par ses belles paroles si celles-ci refont surface. Tu restes d’ailleurs silencieuse face à l’idée de devoir le protéger si quelqu’un en venait à nous « déranger ». Naïf, mais amusant, néanmoins, il n’avait pas totalement tort sur le fait qu’il y aurait surement des gens pour vous mettre des bâtons dans les roues, et à ce moment-là, tu tournes ta tête vers les deux autres personnes dans la pièce hormis la comtesse et l’homme en face de toi. Le cerf et la corneille qui trainait là-bas ne t’inspirait pas du tout confiance, et tu aurais aimé avoir de véritable oreille de chat pour pouvoir entendre distinctement ce que pouvait se dire les deux personnes.
Mais tu ne l’es pas, et de ce fait, tu ne peux pas entendre ce qu’il se dise, donc tu vas éviter de faire des choses trop étrange comme les fusiller du regard pour mes menacer ou ce genre de chose. Tu ferais mieux de t’occuper de ta comtesse, qui semble avoir bu beaucoup trop bu ce soir, et se met à agresser a peu près tout ce qui se trouve dans un rayon de quelques mètres, mais tu évites, pour garder le peu de mystère qui existe dans votre relation entre elle et toi.
« Ma Dame, calmez-vous. Ce n’est pas digne de vous de vous comporter ainsi. Allons-y, sans perdre plus de temps. »
Te laissant prendre par le bras par ta seigneur, tu ne peux t’empêcher de rougir un peu sous ton masque. La chaleur ambiante surement, heureusement que ton masque de chat te dissimule parfaitement ton visage gênée. Votre nouveau compagnon devait surement trouver très divertissant le spectacle que vous mettiez en place malgré toi. Ainsi, vous rejoignez le hall d’entrée sous le commandement de Kira, cherchant donc des statuettes. Néanmoins tu t’interromps immédiatement lorsque tu remarques ce dans quoi s’est aventurée Kira, en se mettant à genoux pour chercher ses statuettes.
« Madame, relevez-vous ! Vous êtes ridicule ainsi ! C’est n’est pas de votre standing ! »
Soudainement, tu lances un regard meurtrier à l’homme qui vous accompagnait pour t’assurer que son regard ne se perde pas dans des endroits où ils n‘ont que faire. L’aidant à se relever, tu grimaces à un peu, tu es une garde du corps, pas une baby-sitter.
La belle Comtesse, malgré les invectives de sa garde du corps féline, restait, et cherchait. Le jeu l'amusait beaucoup. Enfin, elle avait toujours aimé les jeux en fait. La politique en était un parmi tant d'autres. Mais c'était un jeu vital. Alors que ce bal masqué, c'était une valse différente, une danse légère, dans le tumulte fatiguant de ses devoirs. Cependant, Kira n'en voulait pas à Karîn d'essayer de la ramener à la raison. Cela faisait partie du jeu : devenir une autre personne, jouer un autre rôle que celui de la Comtesse.
« Voyons, Dame Féline. Nous sommes ici pour nous amuser. Et puis, si nous souhaitons découvrir ce que cache cette salle à l'étage, il faudra bien trouver nos clés et nos statuettes. » lance la renarde à sa compagne d'infortune, tout en se relevant, époussetant ses mains poussiéreuses sur sa robe.
Puis se tournant vers une autre zone de la salle, elle se dirige vers un pilier richement décoré de fleurs, de lianes et de tissus probablement bien trop cher, même pour une Comtesse.
« Regardez, dans ses recoins, n'y a-t-il rien d'étrange ? Pourquoi avoir mi tant de végétation sur ces pauvres piliers de marbre ? Sûrement pour y dissimulé quelque chose, ne croyez-vous pas ? » demanda-t-elle à ses deux compagnons de recherche.
Se mettant à remuer les lianes, elle invita Karîn d'un geste de la main impérieux à venir l'aider. Puis, lorsque cette dernière fut à portée de chuchotement, la belle comtesse renarde lui susurra à l'oreille de façon tout à fait discrète :
« Utilisez votre cervelle, chère amie. Il faut que nous trouvions ces clés et ces statuettes pour rejoindre l'étage. Je soupçonne ce bal d'avoir un but bien supérieur à celui de fêter simplement un nouveau cycle. »
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