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Le Prix de la Gloutonnerie [PV Yrhina Blanchelune]
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Le Prix de la Gloutonnerie [PV Yrhina Blanchelune] ─ Dim 10 Juin - 6:25
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    Mi-Mars 1248


    Le jour commençait à peine à poindre que déjà se levait Arrhys. Plus par habitude qu’autre chose, celui-ci se réveillait toujours bien avant l’aube, et ces vacances à Evalon n’y changeait rien. Le seul problème était qu’il ne pouvait pas se rendre sur le terrain d’entraînement comme il en avait l’habitude à Casteldragon. Aussi se contentait-il de faire quelques exercices ne nécessitant aucun équipement, tout en mâchonnant ses éternelles feuilles de menthe.

    L’auberge où il logeait était classique ; loin des standards de la noblesse, elle n’en était pas moins confortable et convenait parfaitement à ceux désirant un minimum de services à un coût correct. Bien entendu, il ne fallait pas s’attarder sur les détails, mais pour y passer les nuits, cela était amplement suffisant. Quant aux repas, Gros Tohm était un cuisinier hors-pair, en sus d’être toujours d’humeur enjouée. Il incarnait à la perfection la définition même du ‘’bon vivant’’. Poilant, rigolard, il pouvait vous animer une soirée à coups de blagues et anecdotes amusantes, tandis que vous dégustiez un délicieux ragoût, tout en essayant de suivre sa consommation de cervoise. Car oui, Gros Tohm était de ces hommes dont les talents, culinaires en l’occurrence, ne pâtissaient pas d’une consommation excessive d’alcool. Pour ainsi dire, l’alcool ne semblait même pas avoir de prise sur lui ; de l’eau aurait eu plus d’effet.

    Hélas, sa cuisine était la seule responsable de ce qui allait arriver. Quoique l’empressement du jeune homme à dévorer son petit-déjeuner, un tranchoir fumant empli de lard et de lentilles, puisse également être une circonstance aggravante. Certes, il est certainement malaisé de comprendre le lien que peuvent avoir un excellent cuisinier, un repas, un gourmand glouton, une chaise et un parquet. Pourtant, lien il y a, et cet ensemble d’éléments hétéroclites allait résulter en une rencontre qui n’aurait jamais eu lieu autrement.

    Il est nécessaire de commencer par le cuisinier ; Gros Tohm. Ce dernier appréciait son client de la chambre 402, y voyant un fin gourmet comme lui, un excellent compagnon de soirée, bien que commençant à avoir les idées floues aux alentours de sa treizième pinte de cervoise. Toujours était-il qu’il lui déposait devant sa porte, chaque matin à l’aube, un repas. Le fumet de celui-ci glissait dans l’embrasure de la porte, se répandait dans la chambre 402, et avertissait Arrhys, ci-avant dénommé le glouton en question, qu’il était l’heure de gâter sa panse. Ouvrant la porte, il saisissait son plat, et revenait à toute allure s’asseoir devant la petite table contre la fenêtre. Ce fut là où le bât blessa, ce jour.

    Ce matin-là, Arrhys s’assit un peu plus brutalement qu’à l’accoutumée, laissant tomber tout son poids sur la chaise. Un menaçant craquement se fit entendre au même moment, tandis que le Chevalier se vit passer à travers un trou dans le sol, avant d’atterrir avec fracas sur le sol de la chambre en-dessous de la sienne.
    Re: Le Prix de la Gloutonnerie [PV Yrhina Blanchelune] ─ Mer 20 Juin - 18:36
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      Un rayon de soleil filtra timidement au travers des volets de bois brut pour venir se poser, papillon de lumière, sur les longs cils courbés de la jeune endormie. Un soupir, et celle-ci se tourna de l’autre côté, espérant fuir cet appel au réveil. Mais à présent qu’elle avait quitté ses rêves, Yrhina ne pouvait que pressentir que bientôt viendrait le moment où ses sœurs la secoueraient et la presseraient de quitter son doux cocon nocturne. Tentant de faire fi de ce désagréable sentiment qu’elle serait bientôt appelée à se lever, elle s’étira de tout son long avant de se recroqueviller et de repartir à la recherche de son sommeil perdu. Vain effort, car quelques minutes venaient à peine de s’écouler qu’un craquement de lit non loin d’elle lui apprit qu’Elia venait de poser pied à terre. Comment cette enfant pouvait-elle donc se montrer si sage, raisonnable et obéissante à son âge ? Frustrée, la pâtissière rejeta à son tour ses couvertures dans un mouvement d’humeur, préférant chercher quelques forces dans ce qui restait de sa volonté plutôt que de se faire tirer du lit de force. S’asseyant sur son séant, elle rejeta en arrière sa masse de cheveux clairs et observa d’un œil morne le mur blanc qui lui faisait face. Elle ne savait que trop bien que ses parents préféraient qu’elles conservent toutes le rythme qui était le leur à la pâtisserie et pourtant… quel mal pouvait-il y avoir à profiter de ces vacances à la capitale pour dormir quelques heures de plus ?
       
      Debout et dûment éveillée, la demoiselle fit ses ablutions matinales avant de se glisser dans l’eau chaude qui venait d’être montée à leur demande. Il avait fallu débourser un peu plus pour ce service mais, tous les deux jours, les trois sœurs pouvaient se partager un baquet dans lequel se laver à tour de rôle. Et il fallait reconnaitre que c’était toujours un plaisir que de se glisser dans le liquide encore fumant, leur intimité protégée par un petit paravent de bois brut. Profitant de cet instant de tranquillité, elle se massa les pieds en se demandant comment une ville pouvait donc être si vaste. Quelle utilité à un tel rassemblement humain ? Il n’y avait que bruits permanents, foules oppressantes et absence de toute nature. Aucun arbre verdoyant sous lequel s’allonger en regardant les nuages, nul ruisseau dans lequel sauter. Elle devait bien reconnaitre être enthousiaste devant toutes les nouveautés qui s’offraient à elle, qu’elles soient gustatives, odorantes ou visuelles, mais estimait qu’elle ne pourrait vivre à temps plein dans un tel lieu.

      Un soupir de bonheur lui échappa alors qu'elle se détendait totalement dans l’eau chaude, et Yrhina sourit au plafond en sentant chacun de ses muscles se dénouer. Elle si gourmande espérait fort trouver quelques nouvelles merveilles sucrées pour satisfaire son palais délicat et, qui sait, l’inspirer à son retour au bercail. Cette seule pensée la motiva à sortir de son bain pour rapidement se préparer. Ses sœurs étaient occupées à dévorer leur petit déjeuner dans la salle commune, avec ses parents, et elle-même ne tarderait pas à les rejoindre. Achevant de brosser sa crinière dorée, elle commença à la torsader délicatement avant de l’orner d’une simple broche à cheveux d’argent ciselée d’une rose à peine éclose. Satisfaite du résultat, la jeune pâtissière se releva, lissant d’un revers de main le devant de sa robe pour se préparer à aller chercher sa propre pitance. Certes, les petits déjeuners de l’auberge ne pouvaient rivaliser avec les délices sucrés et salés qu’elle avait l’habitude de prendre chez elle, mais au point le pain était-il toujours frais et moelleux.

      Elle était à un pas de la porte bon, peut-être deux ou trois quand il lui sembla que le sol tremblait et que sa fin se faisait proche. Un craquement, puis un deuxième ; elle se retourna, levant les yeux avec anxiété. Finalement, ce fut dans un mélange de crissements et de grondements effrayants, quoi qu’assez soudains, qu’un trou apparu dans le plafond. Eberluée, Yrhina observa le visiteur indésirable atterrir les fesses dans la baignoire, éclaboussant la moitié de la pièce au passage. Couvert de poussière, engoncé dans une chaise détruite dont ne restait qu’un morceau du siège, lui-même plongé dans le baquet vidé à demi, il fallait bien reconnaitre que l’étranger avait l’air fort pitoyable. S’approchant à petits pas une fois son état de sidération passé, la jeune femme ramassa un des morceaux de bois jonchant ce qui était censé être sa paisible chambre et, du bout de celle-ci, piqua délicatement la masse informe venue lui rendre visite. Devant son immobilisme, elle recommença, un peu plus fort, sursautant finalement lorsque la créature se mit à bouger : diantre, c’était bien vivant ! 
      Re: Le Prix de la Gloutonnerie [PV Yrhina Blanchelune] ─ Sam 30 Juin - 12:52
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        Les alchimistes courent après la quête de la transmutation d’un minerai quelconque en de l’or. Dans l’imaginaire collectif, cette transformation se fait immédiatement, sans passage par un état temporaire. Dans la réalité, ce genre de modifications étaient impossibles à obtenir. Néanmoins, Arrhys venait d’expérimenter une telle transformation subite, passant d’un état stable et sec à une phase de chute libre précédant un état humide. Sa mémoire était cependant un peu floue. Il se rappelait pertinemment l’instant de délice anticipé lorsqu’il avait pris place de son petit-déjeuner, mais il ne se rappelait quasiment pas de ce qui l’avait mené à se retrouver dans une bassine d’eau tiède.

        Perdu dans ses pensées, Arrhys contemplait d’un air absent le trou dans le plafond, tentant de reconstituer ce qui s’était passé, tout en sentant l’odeur de son repas qui se répandait autour de lui, comme pour le narguer de ne pouvoir être mangé. Son estomac gronda bruyamment à l’idée de ce qu’il manquait à l’instant même. Lorsqu’enfin, il estima pouvoir s’extirper de la chaise détruite et de la baignoire, il sentit que quelque chose de dur le touchait à l’épaule. Misère, cela signifiait qu’il avait fait irruption dans une chambre occupée. Rien d’étonnant à cela, compte tenu de l’heure précoce et du fait qu’il se trouvait à Evalon en période de fête, mais tout de même, il avait eu l’espoir de ne pas déranger qui que ce fut.

        Le Chevalier se redressa dans un grognement, aussi trempé qu’une cape de laine plongée dans l’eau. Il enjamba le rebord de la baignoire, essayant vainement de répandre le moins d’eau possible, mais le mal était fait. Il était tellement mouillé qu’il dégoulinait sur le sol, imbibant les planches du parquet. Dans un geste de la main, il remit une mèche de cheveux en place, gêné dans ses mouvements par la chemise qui lui collait au corps. Tandis qu’il regardait autour de lui, son regard s’arrêta sur l’occupante de la chambre, une frêle jeune femme aux cheveux d’or, dont le visage affichait une mine ébahie, qui correspondait parfaitement à celle que l’on pourrait s’attendre à voir sur le visage d’une personne chez qui on ferait irruption de la manière la plus inattendue possible.



        « Ma Demoiselle, je vous prie de me pardonner pour cette… Hmm… Irruption fracassante dans votre chambre. Je dois vous avouer être tout aussi surpris que vous : je ne m’attendais pas le moins du monde à passer au travers du sol ce matin. »


        Malgré qu’il ne fut pas spécialement timide, Arrhys devait bien avouer na pas savoir quoi dire. En effet, quelle phrase était-il convenable de prononcer dans ce type de situations ? Cela ne devait pas arriver toutes les semaines… Gêné, le soldat lui adressa un léger sourire, lequel se voulait rassurant.


        « Ahem… Permettes-moi de me présenter. Je me nomme Arrhys, de la Maison De Croix-Givre, Lieutenant de Mont-Dragon. Je comprends aisément qu’il serait, au vu de la présente situation, présomptueux de ma part de vous demander ceci, mais… A qui ai-je l’honneur, gente Demoiselle ? »
        Re: Le Prix de la Gloutonnerie [PV Yrhina Blanchelune] ─ Lun 23 Juil - 18:47
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          Il pouvait être surprenant de voir un parfait inconnu surgir dans sa chambre; cela l'était d'autant plus lorsque ledit individu arrivait par une voie autre qu'une porte d'entrée. Imaginez donc vous faire surprendre, en pleine paisible matinée, par un malappris qui se glissait par votre fenêtre. Choquant et surprenant, bien sûr. Mais par le plafond... C'était bien là une méthode d'autant plus étonnante, et la raison pour laquelle Yrhina, statufiée sur place, dévisageait l'intrus qui venait d'atterrir dans sa baignoire. Alors qu'il s'escrimait à sortir, fort peu élégamment d'ailleurs, de sa cuve de bois, la jeune demoiselle recula prudemment d'un pas, observant d'un oeil ahuri le trou dans le plafond et les débris de bois qui jonchaient le sol. Mais quel poids pouvait donc faire cet énergumène, pour avoir réussi à passer assez au travers des solides planches qui constituaient, il y avait encore peu, son plancher ? Alors que le nouveau venu s'excusait de son mieux de cette interruption, la pâtissière se contentait de le dévisager fixement. Avant d'éclater de rire. Oui, il avait l'air totalement ridicule, les cheveux plaqués sur le crâne, les vêtements dégoulinants et la mine contrite. Hoquetant de rire, Yrhina tenta vainement de reprendre son souffle alors qu'il semblait d'autant plus gêné de la voir ainsi rire à ses dépends. Mais de le savoir en plus militaire, noble sans doute si elle se fiait à la particule de son nom ! La situation aurait pu difficilement être plus comique, à le voir si raide dans ses nippes trempées ! 

          -Yrhina, finit-elle cependant par souffler en reprenant de son mieux son sérieux. Yrhina Blanchelune, et vous êtes dans la chambre que mes soeurs et moi occupons dans cette auberge.

          Mieux valait pour lui qu'il ne soit pas trouvé par son père en ces lieux, car si l'artisan n'était guère effrayant, nul ne pouvait savoir quelle serait sa réaction s'il venait à trouver un homme dans la chambre de ses filles, de si bon matin et en compagnie de son aînée ! Un rouleau à pâtisserie n'écrasait pas que la pâte, après tout... Heureusement pour le dénommée Arrhys, aucun de leurs outils de travail n'avait été emmené avec eux, il pouvait donc ne craindre qu'une chaise fracassée sur la tête. Ce qui, en soi, n'était guère mieux.

          -N'auriez-vous pas emmené une serpillière avec vous dans votre chute, Lieutenant ? Il me semble percevoir quelques gouttes d'eau sur le plancher.

          Moqueuse ? Certes, mais bon enfant. Difficile de résister à la tentation face à cette scène grotesque, d'autant que la boutade n'était guère méchante. Un regard autour d'elle, et la jeune femme s'avança jusqu'à son drap de bain qu'elle avait mis à sécher quelques minutes plus tôt et, le récupérant, s'avança en rougissant vers son visiteur imprévu. Soudainement, elle songeait qu'arrivé un peu plus tôt, et elle aurait été bien plus embarrassée de le voir... ou plutôt que lui ne la voit. D'un autre côté, il aurait aussi pu la tuer dans sa chute.
          Rejetant ces idées d'un mouvement de tête, elle se reconcentra sur le présent plutôt que sur quelques hypothétiques situations et fourra le linge dans les mains d'Arrhys.

          -C'est une façon bien originale que d'arriver de la sorte. Que faisiez-vous donc, si je ne suis pas indiscrète, pour atterrir ainsi avec votre chaise dans ma baignoire ? Tenez, séchez-vous donc, vous allez prendre mal.

          Elle devait reconnaître commencer à trouver elle aussi la situation quelque peu gênante. Que devait-elle faire, le faire sortir discrètement ? Lui proposer de l'accompagner petit-déjeuner en bas ? Le mettre dehors en se fâchant pour s'assurer qu'il n'ait pas de mauvaises intentions à son égard ? Mais si tel était le cas, il n'aurait pas pris le temps de se présenter et n'aurait sans nul doute pas l'air si mal à l'aise.
          Re: Le Prix de la Gloutonnerie [PV Yrhina Blanchelune] ─ Sam 4 Aoû - 21:41
          Anonymous
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            Beaucoup se seraient vexés d’être ainsi l’objet de rires, car ces personnes avaient horreur de passer pour le dindon de la farce, d’être au centre de l’amusement d’autrui. Aussi, même si Arrhys était quelque peu marri par la présente situation, il comprenait à quel point celle-ci devait être hilarante pour quelqu’un d’extérieur, surtout si ce dernier avait manqué se trouver à l’endroit même où le combattant avait chuté. De temps à autre, bouffons et comédiens venaient jusque dans le Nord, amusant la population par de courtes pièces ou de cocasses farces ; jamais néanmoins il n’aurait pensé devenir le personnage principal d’une telle histoire. Enfin, telle une source d’eau cristalline se tarissant, le rire de la jeune femme finit par cesser, ne laissant comme témoignage de son passage un sourire ne retenant qu’à grand-peine un autre accès d’hilarité. Ainsi, l’officier avait eu de la chance dans son malheur : s’il était tombé alors que plusieurs jeunes filles s’éveillaient à peine, nul doute qu’elles auraient fait un raffut de tous les diables, et il aurait très certainement fini aux mains de la garde, soupçonné d’avoir voulu les dérober, ou pire.


            « Je suis enchanté de faire votre connaissance, Damoiselle Blanchelune, dit-il en s’inclinant légèrement. Encore que j’eus souhaité que cela se fasse sous de meilleurs auspices, mais le sort semble en avoir décidé ainsi. »


            Arrhys s’arrêta, car il sentait qu’il commençait à parler pour parler, et sans savoir pourquoi, il ne souhaitait pas ennuyer son interlocutrice. Peut-être était-ce justement lié au fait qu’il l’avait déjà bien assez embêté pour la journée en entrant dans sa chambre telle une tempête, de la manière la plus fracassante et inattendue qui fût. Il accueillit donc avec soulagement la gentille pique que lui lançait la jeune femme, à laquelle il répondit par un sourire penaud et un haussement maladroit d’épaules. Non, aucune serpillière ni serviette n’avait daigné le suivre dans son voyage inattendu. Il aurait pu se servir de sa chemise, n’eût-elle été trempée, mais cela aurait très certainement été de trop pour Yrhina.

            Lorsque celle-ci s’avança vers lui, un drap à la main, Arrhys ne put s’empêcher de remarquer le délicat rosissement de ses joues, qui le déstabilisa, causant quelques secondes de délais avant qu’il ne se rappelle qu’il était censé prendre le linge que lui tendait la jeune femme et la remercier pour son attention. Murmurant un
            « Je vous remercie », le Chevalier attrapa délicatement des mains d’Yrhina le drap qu’elle lui tendait, et le porta à son visage qu’il essuya, avant de passer sur ses chevaux qui, par chance, n’étaient pas aussi mouillés qu’il ne l’avait craint. Le reste de son corps, en revanche, dégoulinait d’eau, et il tenta tant bien que mal de se sécher malgré la gênante présence de ses vêtements qui lui collaient au corps et qui ne semblaient pas vouloir perdre leur humidité.


            « J’aimerais pouvoir dire qu’il s’agissait d’une aventure digne des plus épiques poèmes, où j’aurais été amené à combattre une armée d’ennemis enragés, ainsi que de mythiques créatures, commença-t-il dans une tentative de détendre l’atmosphère qu’il sentait se tendre légèrement. Je crains qu’il n’en soit rien. Mais vous devez me promettre de ne pas vous moquer…
            Voyez-vous, je suis… Je suis gourmand, c’est mon péché… Et la cuisine de Gros Tohm est très goûteuse. Alors, après avoir fini mes exercices matinaux, lorsque je me suis rué sur ma chaise pour m’attabler devant mon repas, je suppose que… Le sol affaibli déjà pour une raison ou une autre n’a pas apprécié ce soudain effort que je lui imposais… »
            Re: Le Prix de la Gloutonnerie [PV Yrhina Blanchelune] ─
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