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[RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches.
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[RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─ Jeu 26 Juil - 4:02
Astrid Dynelven
    Astrid Dynelven
    Pirate
    Ça faisait un moment qu’elle effectuait des cambriolages en tout genre depuis son arrivée dans la capitale. Cette ville pourtant bien gardée ne protégeait pas assez les verrous des habitations. 


    Sa cible : les riches. Plus les demeures étaient somptueuses, plus elle frissonnait d’envie d’y entrer pour dérober les biens qui s’y trouvent.


    Mais ce soir, elle changea son habitude. Considérant qu’elle avait déjà assez mené la vie dure aux bourgeois de la ville, elle préféra affliger sa juste sanction sur les nobliaux venus d’ailleurs et séjournant dans les auberges les plus couteuses.
    Et puis si le gain pouvait être au rendez-vous ...


    Elle entra dans cette taverne luxueuse dans laquelle le moindre morceau de pain coutait un bras. Elle arrivât dans une vaste salle très animée. Les troubadours usant de la harpe entonnaient un air joyeux et bien connu qui était reprit par l’assemblée. 


    A travers la foule, les serveuses à peine vêtues se faufilaient avec leurs lourds plateaux remplis de pintes qu’elles distribuaient aux clients attablés.


    Les filles de joies dansaient sur le bar, se trémoussant et offrant des regards libidineux et feint en échange de quelques pièces offertes par des clients crédules.


    Deux hommes derrière le bar se donnaient du mal, suant sang et eau pour mener à bien leur travail difficile et répétitif. Nettoyer les pintes, les remplir, les poser sur un plateau destiné aux serveuses, puis recommencer dés qu’une serveuse revenait avec un plateau remplit de choppes sales.


    Observant toutes ces âmes poursuivant une quête vaine, Astrid ne put réprimer un soupire de dégout face à la tristesse de leur existence. Une nouvelle fois, elle s’estimait satisfaite de sa vie. Elle n’avait pas à sacrifier son temps et son énergie pour gagner de quoi manger. Elle n’avait pas à offrir son corps pour s’enrichir. Et elle ne dépensait pas non plus son or pour alimenter ce commerce malheureux.


    Discrète, la voleuse se mêla à la foule et récupéra une choppe vide. Elle se joint au groupe proche des bardes pour s’unir à leur chant tout en levant sa pinte à chaque refrain.  


    Elle profita de l’occasion pour faire les poches des clients les plus inattentifs et s’enrichit de quelques bourses. Elle quitta ensuite l’assemblée pour trouver une table un peu à l’écart de la foule.
    Sur la table, elle garda devant elle sa choppe toujours vide et entre ses cuisses, posé sur le banc de bois, elle ouvrit l’une après l’autre les bourses qu’elle venait de dérober. Elle prit le temps de recompter son gain et se demandât si finalement le cambriolage était si intéressant que ça au vu des bénéfices possible par cette simple affaire. 


    Parmi les pièces d'or, elle découvrit une clé. A sa taille, il s’agissait probablement d’une clé de chambre. Il y avait-il là, simplement à porté de main de quoi gagner bien plus ?


    Quitter l’endroit pour sécuriser son butin, ou bien répondre au chants des sirènes pour peut-être obtenir mieux … Cruel dilemme. Astrid n’était pas encore sûre d’avoir prit sa décision.


    Elle fit signe à une serveuse pour commander une boisson fraiche et non alcoolisée, afin de garder l’esprit clair. Elle gouta à ce breuvage qui coutait trois fois le prix de son repas habituel. Elle paya et offrit même un pourboire généreux accompagné d’un sourire à la serveuse.


    Astrid adorait être généreuse quand ça ne lui coutait rien.
    Re: [RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─ Lun 6 Aoû - 8:22
    Tódor Ujváry
      Tódor Ujváry
      Vagabond
      Les nécessités de la vie conduisaient bien trop souvent les hommes de bien dans les endroits les plus exécrables. Et depuis qu’il était arrivé à Evalon depuis des semaines déjà, Tódor n’avait fréquenté que les lieux les plus tristes dont il ait jamais foulé le sol.


      Il avait peiné des journées durant pour se trouver un travail honnête capable de subvenir aux besoins de sa fille, mais force était de constater que les albergistes qui les accueillaient demandaient un certain prix. Travailler aux docks n’était pas assez lucratif, de même que le travail en écurie, et il refusait catégoriquement de s’inscrire dans ces cercles de boxe illégaux qui empoisonnaient les bas-fonds de la cité. Finalement, il avait trouvé quelque chose de rentable, après un coup du sort qui lui avait valu la reconnaissance d’un riche héritier : il était devenu vigile dans une de ces tavernes réputées, dans les beaux quartiers.


      Le Posvanéen avait cru voir là une aubaine. Force était de constater que ce n’était qu’un purgatoire de plus à passer avant d’être autonome : céans, nulle noblesse. Que des âmes en perdition reléguant leurs réincarnations à la roture. De tels lieux de débauche auraient dû être interdits par le Trimurti il y a de cela des générations et pourtant… Dans le fond de la salle, les mains jointes et le regard pointé sur le ballet dégoûtant de ces danseuses frivoles, Tódor laissa s’échapper un mince soupir incrédule. Voilà pour quel genre de distraction des centaines de cadavres pourrissaient dans les plaines souillées de Durdinis. Voilà pour quel genre de spectacle de généreux hommes avaient donné leur vie.


      Détournant le regard, il laissa vagabonder son visage morne à travers l’assemblée. C’était un travail ennuyeux, puisqu’il n’avait jusqu’ici rencontré que la résistance légère de quelques jeunes premiers venus dépenser la solde de leur père de bien mauvaise manière. En règle générale, il savait résoudre ce genre de problème sans incident, et une certaine confiance s’était installée entre lui et quelques habitués, d’abord méfiants à l’idée qu’un supposé homme du peuple ne soit garant de leur sécurité.


      Alors qu’il étudiait le terrain, il vit une silhouette se détacher avec aisance du reste de par son caractère unique, et son accoutrement qui faisait légèrement tache dans un tel endroit. Sa curiosité piquée au vif, Tódor observa la demoiselle passer d’un homme à l’autre, s’arrêtant près des musiciens pour se joindre à leur chant. En détaillant ses actions, il était évident qu’elle se rapprochait bien trop des hommes pour ne faire que les bousculer. Il vit une main dérobée palper le cuir d’une petite boursette, et fronça dès lors les sourcils. C’était donc cela…


      Tódor attendit que la petite pie se trouve un perchoir à son goût, et une fois installée, il se dirigea vers elle d’un pas lent et mesuré, calme et serein. Il ne fallait alerter personne, pas même l’auteur des larcins. Une fois qu’il fut devant elle, et remarquant qu’elle avait eu le temps de commander, il prit le siège en face et s’assit dessus, posant un regard neutre sur la voleuse. D’expérience, il savait que brusquer les choses ne rendait jamais la situation plus simple. Assuré que la femme le regardait à présent, il posa son avant-bras gauche sur la table et se racla légèrement la gorge.


      - Bonsoir, noble dame. Votre visage ne m’est pas familier, seriez-vous nouvelle par ici ?


      Sa voix restait posée, comme dans une discussion fortuite sur de bénins sujets.
      Re: [RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─ Mer 8 Aoû - 4:15
      Astrid Dynelven
        Astrid Dynelven
        Pirate
        Le regard dans le vague, observant le liquide de son breuvage, elle pesait le pour et le contre ... Si dans trois petites bourses de cuir elle avait trouvé de quoi se nourrir et se loger pour une semaine, combien allait-elle gagner en visitant l'étage ? Sa décision était prise, l'appât du gain guiderai sa décision aujourd'hui encore...
        Mais c'était sans compter sur cette arrivée qui surprend la voleuse. Elle sort de sa rêverie et relève la tête nerveusement.

        S'il avait attaqué, elle n’aurait pas eu le temps de réagir. Sa garde était tellement baissée qu’elle ne l’avait même pas entendu approcher. Fort heureusement, ses intentions ne semblaient pas hostiles... Elle reste muette un instant, cherchant à sonder à qui elle à a faire.

        Un garde ? Un vigile ? Vu son attitude, il n’entrait pas vraiment dans l’une de ces deux cases. Après tout, si il l’avait remarqué commettre ses vols, il n’adopterait pas cette approche paisible … Elle avait beau regarder au fond de ses yeux, elle n’arrivait pas à desceller quel type d’oiseau elle avait face à elle. Menace ? Témoin ? Danger ? Allié peut-être ?


        - Bonsoir, noble dame. Votre visage ne m’est pas familier, seriez-vous nouvelle par ici ?

        Si son regard imperceptible ne lui laissait que peu d’informations. Sa voix à la fois calme, puissante et claire la trouble encore plus. Il n’a certes pas l’attitude d’un garde qui poursuit une voleuse, il n’a pas non plus l’attitude d’un romantique en quête de rencontre amoureuse.

        Alors … Qui pouvait-il bien être ?

        S’il y a un dicton qu’Astrid appréciait beaucoup dans la flibusterie c’est bien le suivant ; “Dans le doute, fonce!”


        Le mieux pour obtenir des réponses, c’était encore de faire connaissance. Elle sourit enfin et répondit, dissimulant son inquiétude en feignant la spontanéité. Dans le même temps, elle referme sous la table les bourses de cuir récemment acquises.


        - Oh je n’ai rien d’une noble dame. C’est sans doutes pour ça que mon visage ne vous est pas familier. Ce genre de lieux est trop couteux pour moi. C’est la première fois que je viens ici en vérité. Et vous même ? Vous appréciez les festivités de ce lieu ?


        Quelle était donc la raison de la présence de cet individu à sa table ? Sans s'en rendre compte, Astrid s'inclina très légèrement vers l'avant. Signe subtil du langage corporel trahissant de l'intérêt pour la conversation qui se profile...
        Re: [RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─ Mar 28 Aoû - 8:06
        Tódor Ujváry
          Tódor Ujváry
          Vagabond
          La jeune pie semblait fort surprise d’être ainsi dérangée, alors qu’elle profitait agréablement de son larcin. Elle avait beau sourire à Tódor, ce dernier pouvait sentir un léger malaise dans son attitude, peut-être de l’anxiété ? Il était dur de mettre le doigt sur le mot juste. Elle lui répondit avec une franchise inhibant les légers détails auxquels il avait pu assister tout à l’heure, et ne put s’empêcher de sourire à son tour, sachant pertinemment qu’elle tentait de dire la vérité sans toutefois la révéler toute entière.


          Tódor posa une main droite sur sa cuisse, plongeant une nouvelle fois son regard dans celui de la voleuse. Il lui répondit :


          - Ce lieu est trop coûteux pour moi aussi. Je ne fais pas partie des clients. Et le spectacle est… bien trop décadent pour que je l’apprécie.


          Tódor se préparait à toutes les éventualités. Les seules issues étaient trop éloignées pour qu’elle s’échappe sans courir à travers toute la pièce, sa main droite était proche du pommeau de sa dague, et les muscles de ses jambes étaient prêts à le faire bondir de sa chaise à tout moment.


          - Savez-vous que le Trimurti condamne le vol ? Pas la peine de me dire quoi que ce soit, je vous ai vue en action il y a deux minutes. Maintenant, vous devez vous demander pourquoi je ne vous ai pas tout simplement assommée pour récupérer toutes ces jolies bourses.


          Il s’humecta les lèvres. Parfois, il pensait que sa bonté finirait par le perdre.


          - Je n’aime pas les voleurs. Personne n’aime ça. En revanche, je vous offre une alternative. Rendez-moi les bourses que vous avez habilement subtilisées, je les rendrai à leur propriétaire en prétextant qu’elles étaient tombées, et vous pourrez vous en aller d’ici sans le moindre problème. Ça, c’est l’option numéro un.


          Le vigile releva la tête, étudiant attentivement son expression.


          - L’option numéro deux, vous ne me donnez pas ces bourses, et je serai contraint de vous maîtriser et de faire venir la milice. Si vous êtes intelligente, vous verrez que l’un des deux cas vous bénéficie bien plus que l’autre.


          C’était risqué, comme toujours. Mais pour Tódor, il fallait tenter de faire le bien, dès que l’occasion se présentait. Or, de son point de vue, les occasions se faisaient bien rares, les jours bien sombres...
          Re: [RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─ Mer 29 Aoû - 9:37
          Astrid Dynelven
            Astrid Dynelven
            Pirate
            - Ce lieu est trop coûteux pour moi aussi. Je ne fais pas partie des clients. Et le spectacle est… bien trop décadent pour que je l’apprécie.

            - C’est vrai que le spectacle est à chier, pour le prix qu’on paye c’est scandaleux. Ça me fait plaisir de voir que je ne suis pas la seule à m'en rendre compte. Vous êtes artiste vous même ?

            Si sa posture légèrement penchée vers l'avant manifestait de l'intérêt pour l'arrivant, elle souriait à présent naturellement. Bon au final ça ne change pas grand chose car elle souriait déjà, sauf qu'elle le fait maintenant sans se forcer et elle n'a même pas remarqué à quel moment ce subtil changement a opéré.

            Par contre, j'me dis que si vous n’êtes pas un client, j’espère que vous n’êtes pas non plus un vigile. Ils ont tendance à me voler dans les plumes ces derniers temps. Puis c’est rarement des moitiés de débiles donc c’est vite lourdingue quand on essaye de leur causer plus de deux minutes.

            - Savez-vous que le Trimurti condamne le vol ? Pas la peine de me dire quoi que ce soit, je vous ai vue en action il y a deux minutes. Maintenant, vous devez vous demander pourquoi je ne vous ai pas tout simplement assommée pour récupérer toutes ces jolies bourses.

            Elle n'aura finalement pas sourit bien longtemps.

            Un vigile ! Génial ! Euuuuh, bon, j’vais commencer par retirer tout le mal que j’ai dit sur les vigiles. Puis là j’essaye de trouver quelque chose de classe à dire sur ce métier histoire d’attirer votre sympathie mais franchement il n’y a rien qui me vient. Du coup oui, c'est étonnant. Pourquoi vous me parlez alors que vous auriez pu m’expédier directos au fond d’une cellule ?

            - Je n’aime pas les voleurs. Personne n’aime ça. En revanche, je vous offre une alternative. Rendez-moi les bourses que vous avez habilement subtilisées, je les rendrai à leur propriétaire en prétextant qu’elles étaient tombées, et vous pourrez vous en aller d’ici sans le moindre problème. Ça, c’est l’option numéro un.

            Si vous n’aimez pas les voleurs, vous devriez détester celui qui vous a embauché. Si moi j’ai piqué quelques pièces à des riches qui n’en ont pas besoin, votre patron vous vole votre temps. Votre temps qui est beaucoup plus précieux que la somme qu’il vous paye, je vous le garantie. Un type comme vous, avec votre vertu mériterait d’être riche en plus d’être reconnu. Car vous êtes vraiment magnanime. Mais vous devez être souvent le dindon de la farce à être aussi crédule avec les voleurs, que ce soit moi ou votre employeur. J’dis ça sans aucun mépris, j’me dis juste qu’on doit souvent abuser de votre bienveillance si vous agissez sans aucune méfiance envers qui que ce soit. Ah voilà, j’vais peut-être attirer votre sympathie en disant ça, au moins ça sera plus sincère qu’en essayant de trouver des qualités à votre métier que je trouve chiant comme la pluie.

            Non mais, blague à part, honnêtement je respecte le courage dont vous faites preuve mais je ne peux m’empêcher d’avoir envie de vous proposer un meilleur poste. Le genre où faut avoir la main lourde en cas de pépin et être capable de tordre un bras ou une jambe sans trop se préoccuper du sort de votre cible. Alors bien sûr faut savoir parfois s’arranger avec sa conscience. Mais au moins, vous êtes libre, vous ne vivez pas au crochet d’un chef d’une taverne miteuse qui vous payera seulement s’il ne change pas d’avis au dernier moment. Puis c’est un peu la justice que de rééquilibrer les richesses, vous ne trouvez pas ? Ce que j’ai piqué, j’en ai besoin pour manger cette semaine. Alors que eux vont le dépenser pour forniquer avec une malheureuse contrainte de vendre son corps pour s’acheter un morceau de pain. Vous trouvez ça juste ?

            Enfin, pour en revenir au boulot, ce qui est sûr, c’est qu’avec ça, les journées de travail sont plus courtes que les votre et les vies autrement plus excitantes. Sans parler du niveau de la paye qui est à la hauteur de votre compétence, vous voyez où je veux en venir ?


            L'idée de devoir assumer ses actes ne l'enchantait pas et l'avait poussé à perdre son sourire quelques échanges plus tôt. Pourtant, au fil de la conversation, elle manifeste tout de même de l'entrain. Elle aborde une gestuelle ouverte, un regard franc, des expressions de visage trahissant une sincère bonne humeur. Après tout, ce n'est pas parce qu'une situation est critique qu'il faut se démoraliser.

            - L’option numéro deux, vous ne me donnez pas ces bourses, et je serai contraint de vous maîtriser et de faire venir la milice. Si vous êtes intelligente, vous verrez que l’un des deux cas vous bénéficie bien plus que l’autre.

            Oui ce que vous faites, ça s’appelle le choix illusoire. Ça consiste en gros à présenter un choix avec tous ses mauvais côtés, puis un autre où on s’en tire à bon compte. Autrement dit, la soumission d'office, ou la soumission par la contrainte. Pas mal comme technique, sauf que dans les deux cas j'me sens un peu soumise à votre volonté. J’ai appris qu'il existe bien plus de possibilités que les deux alternatives proposés dans un choix illusoire. Pour être parfaitement honnête avec vous, j’dois avouer que j’ai envisagé de crier au viol ou je ne sais quoi pour semer le chaos et tenter de m’enfuir. Mais soyons logiques, en comparant nos gabarits, j’dirai que j’ai une chance sur mille cinq cent de réussir mon coup. Surtout que je ne connais personne ici alors que vous, je suppose qu’on vous croira si on confronte nos versions. Sans parler des bourses, ça serait pas simple à expliquer comment elles ont changé de propriétaire. Bref, ça ressemble vraiment à une mission-suicide mais au moins, ça a le mérite d'apporter un refus catégorique à toute forme de soumission, et ça, ça me plait, vous comprenez ? Enfin, maintenant que tout ceci est dit, vous vous doutez que je ne vais pas bondir comme un chat sur la table pour tenter ma chance. Mais que ce soit dit, comme ça hein, pour le plaisir de discuter, que ça offre déjà une troisième alternative. Et je suis sûre qu'il en existe encore plein d'autres.

            Par contre, si y’a bien un truc qui m’angoisse c’est quand un type cache ses mains quand il me parle. Personnellement quand je fais ça c’est pour récupérer une lame bien affûtée et la sortir au moment opportun et je ne peux m’empêcher de penser que vous faites la même chose. Du coup, voilà ce que je vous propose, j’pose mes mains sur la table, et on discute sans craindre que la conversation ne devienne trop sanglante, vous en dites quoi ? Ça vous tente ? Disons que ça m'gêne un peu les combats en intérieur, là où y’a jamais la place d’esquiver.


            Dans le même temps qu’elle parle, la voleuse remonte ses manches jusqu’au dessus des coudes, et enfin elle pose ses deux mains sur la table, d’abord paumes vers le haut, pour montrer qu’elle ne cache rien, puis elle les remet sur sa choppe afin de reprendre une attitude naturelle. Enfin, elle reprend la parole avec une attitude un brin moins enjouée.

            Rassurez vous, j'vais finir par vous les rendre les bourses si vous ne me laissez aucun autre choix, mais avant j'ai envie de savoir si vous faite partie de ceux qui considèrent que le monde s'arrête à deux choix bien définis, ou bien si il existe toujours un véritable champ d'action entre les deux.

            Humour à froid, et honnêteté brulante. Un amalgame ambivalent qui pourrait amuser, intéresser, captiver ou bien tout simplement laisser de marbre son interlocuteur...
            Re: [RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─ Jeu 20 Sep - 7:43
            Tódor Ujváry
              Tódor Ujváry
              Vagabond
              Une chose était sûre : cette gamine était la plus bavarde que Tódor ait jamais rencontré dans sa vie. Un flot continu de paroles sortait de sa bouche, si bien qu’il crut d’abord qu’elle essayait de le baratiner afin de détourner son attention du véritable problème, à savoir qu’elle avait volé autrui et qu’elle devait rendre ses larcins. A mesure qu’elle donnait son avis sur la question, néanmoins, Tódor se surprit à la voir parler avec aisance et entrain, comme si elle parlait de choses et d’autres à un vieil ami qu’elle n’avait plus vu depuis longtemps. Le vieux Paludéen n’aimait guère les beaux parleurs, encore moins ceux qui enrobaient de sucre les maux les plus infâmes.


              La pie se rendit compte que Tódor cachait sa main d’arme, et l’anxiété commençait à la gagner. Sans doute cherchait-elle un moyen de se dégager de là tout à son avantage. Or, elle n’était ni en position pour l’avoir, ni en droit de le réclamer. Resté stoïque face à ce flot de paroles et de tentatives pour le faire changer d’avis, Tódor ne fit que répondre :


              - Nous devons tous obéir à quelqu’un. Sans quoi le monde ne serait que chaos, et la mort en faucherait plus que durant la Grande Peste. C’est ainsi que les Dieux ont fait les Hommes. Gardez-vous bien de prêcher la liberté totale, car elle vous tuera prématurément. C’est le pire mensonge que l’on puisse cracher à une âme égarée comme vous.


              Il posa néanmoins sa main d’arme sur la table en douceur, afin de prouver qu’il n’allait pas lui sauter dessus lui non plus.


              - Il n’existe des choix que pour faire le bon. Et il y a toujours un seul bon choix.


              Le Paludéen posa le dos de sa main contre la table, présentant sa paume vers le ciel. Il regardait la voleuse, réactif à ses moindres gestes et expressions.


              - Ici, c’est de me remettre les bourses pour s’en aller sans heurt. Tout le monde y gagne : les gens d’ici retrouvent leurs biens, je n’ai pas à faire du grabuge, et vous repartez blanche comme neige. Autrement… vous savez pertinemment ce qu’il va se passer, et ni vous ni moins ne voulons ça.


              La liberté, selon Tódor, n’était pas de pouvoir faire n’importe quel choix se présentant à lui. Être libre, c’était pouvoir faire les choix qui l’arrangeaient le mieux, lui ou autrui. Choisir un seigneur à servir, des dieux à aimer. Il avait eu son content de mauvais choix récemment, et ne souhaitait pas voir cela se reproduire à nouveau.


              Paré à toute éventualité, il attendait la réponse de la petite pie, aux aguets.
              Re: [RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─ Lun 15 Oct - 13:02
              Astrid Dynelven
                Astrid Dynelven
                Pirate
                A vouloir être convaincante, elle avait donné autant d’arguments que possible. Mais son discours était devenu verbeux et n’avait eu aucun effet. Pour ainsi dire, elle aurait pu pisser dans un violon. Vexée de sa propre inaptitude à convaincre, elle préféra blâmer son interlocuteur.
                C’est toujours plus facile de blâmer les autres que de s’améliorer soi-même.


                - Bon sang vous n’avez pas entendu un traitre mot de ce que j’ai dit ?

                Certes elle était en situation de faiblesse. C’est peine perdu d’avoir le dernier mot, impossible de se tirer de là avec son butin et suicidaire de tenter une confrontation. Pourtant, ça ne l’empêcha pas de s’adresser à son imposant interlocuteur avec un regard noir.

                - Puisque je vous dis que j’ai besoin de cet argent ! Ça vous est bien égal ? Hé bien allez-y  ! Prenez-les ! Si je crève de faim, ça ne change rien pour vous ! Tant que vos clients peuvent continuer de se gaver de saumon !

                D’une manière vive et agacée, elle lance avec véhémence seulement deux des trois bourses qu’elle a dérobées sur la table puis regarde à nouveau son interlocuteur, attendant sa réaction.

                - Vous savez quoi ? Vous n’avez pas de cœur. Mais peu importe, allez-y ! Récupérez cet argent et rendez-le à ces porcs qui se gavent de nourriture cinq fois par jours et qui forniquent avec des gamines. Allez-y, puisque c'est ça de faire le bon choix !

                Sans attendre sa réaction, elle termine sa choppe d’une traite, réunit ses affaires et s’apprête à se lever...

                En espérant qu'il ne remarque pas la supercherie.
                Re: [RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─ Jeu 25 Oct - 13:57
                Tódor Ujváry
                  Tódor Ujváry
                  Vagabond
                  La soudaine hargne dans les propos et l’attitude de la jeune femme crispèrent Tódor. Elle venait de perdre son sang-froid, ce qui n’annonçait rien de bon. Tódor se demandait si finalement, il n’aurait pas mieux fait de simplement la révéler au grand jour, plutôt que de la confronter à ses démons. Encore une fois, il avait été trop doux. Les dieux aimaient les hommes doux, mais par les autres hommes. Et malgré tout ce qu’il s’était passé, il n’avait jamais appris…


                  Il faillit reposer sa main sur sa dague quand elle jeta les bourses devant lui. Le geste avait été brusque et rageur, comme ce que l’on pouvait d’attendre d’un voleur pris la main dans le sac. Néanmoins, il y avait un détail qui ne cessait de titiller Tódor depuis que la pie avait ouvert la bouche : elle devait sans doute être la personne à avoir le plus besoin de cet argent dans la taverne, mis à part lui. Il étudiait ses vêtements, bigarrés mais ternis, grandiloquents mais sans aucun véritable style. C’était une marginale, une pauvre âme égarée, éloignée des Trois et de leurs enseignements. Tódor avait croisé quelques personnes semblables dans la ville. Après les grandes catastrophes ayant secoué l’Empire ces derniers temps, comment leur en vouloir ?


                  Il s’humecta les lèvres en regardant à nouveau les larcins disposés devant lui. Moralement, les lui laisser était plus mauvais que les lui prendre. Ce n’était pas simplement voler une pomme pour vivre un jour encore, ou arracher le pain de la main d’un gentilhomme qui aurait festoyé trois jours durant. Mais la voleuse n’avait pas tort sur un point : l’argent des riches était mal employé, en ces lieux débauche.


                  Finalement, après une légère hésitation dans un silence ponctué par la musique, les rires et les éclats de voix, Tódor répondit d’un ton ferme lorsqu’elle fit mine de se relever :


                  - Assise. Je n’ai pas fini.


                  Il la regardait dans les yeux. Ses traits n’étaient ni durs ni doux. Seule sa voix paraissait se desserrer comme une étreinte que l’on relâcherait :


                  - Vous ne pouvez pas garder vos larcins car c’est criminel de voler quelqu’un, aussi riche soit-il. Mais si vous les rendez, en ce cas vous faites acte de repentance. Si tel est le cas, je ne vois pas ce qui m’empêcherait de vous offrir de quoi manger.


                  Il sourit.


                  - Mais pas ici. Je ne roule pas autant sur l’or que…


                  - Hey ! Mais c’est ma bourse !


                  La voix venait de derrière lui. Il se retourna, pour voir un homme gras à la moustache tombante désigner la table d’un doigt accusateur. Il avait une tête semblable à celle d’un poisson, avec une grande bouche aux lèvres charnues, et des yeux de merlan qu’on eut attrapé avec quelque filet. Tódor se sentit étrangement mal lorsque plusieurs têtes se tournèrent vers la tablée. Le ventru répéta :


                  - C’est MA bourse !
                  Re: [RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─ Sam 27 Oct - 4:05
                  Astrid Dynelven
                    Astrid Dynelven
                    Pirate
                    Partagée entre la colère et l’envie de prendre la poudre d’escampette, Astrid avait déjà commencé à se lever quand Tòdor lui ordonna de s’assoir.

                    - Assise. Je n’ai pas fini.

                    Surprise par l’autorité dont il faisait preuve, elle eut la seule réaction qui lui semblait encore légitime d’avoir : L’affrontement.

                    - Ah ouais ? Sinon quoi ? Vous cherchez la bagarre à présent ?

                    A présent debout, son regard se voulait direct. Droit dans les yeux et les sourcils froncés. Libre ou morte était son crédo, il fallait être prêt à l’assumer.

                    Lui aussi la regardait dans les yeux, mais il n’avait pas l’attitude d’une personne cherchant le bras de fer et le conflit. Il restait au contraire apaisant et sa voix n’était pas teintée d’un autoritarisme navrant qu’elle aurait eu plaisir à affronter avec furie.

                    Au lieu de ça il recommença sa morale teintée de correction relatif au respect des institutions diverses. Expliquant que le vol c’est mal, peu importe la cible. Le genre de conversation qu’elle fuit systématiquement, à moins de vouloir des migraines. Bref pour ainsi dire, il parlait à un mur.

                    Car ce discours, elle l’avait déjà entendu deux cent fois, et il n’avait jamais eu l’accent de la vérité à ses oreilles. Aujourd’hui n’allait pas être différent.

                    En fait, elle était attentive à  l’environnement et quelque chose clochait. Ses cibles s’étaient aperçus qu’ils avaient été soulagés de leur argent et ils regardaient toutes les tables une à une, s’approchant inévitablement de la sienne avec les bourses posées bien en évidence, juste devant Tòdor.  

                    L’invitation pour aller manger quelque part aurait pu l’intéresser. Hélas, elle n'était pas concentrée sur ce que disait son interlocuteur pour comprendre qu'elle avait peut-être un repas gratis à sa porté. Une situation regrettable, surtout que son ventre avait crié famine plusieurs fois depuis le début de la soirée.
                    En fait, elle avait quelque chose de plus urgent à gérer !


                    Elle fit un pas vers lui, se retrouvant juste à côté de Tòdor et déposa sa main sur son bras qui, maintenant elle pouvait le voir, avait bien une arme accessible.

                    Elle espérait justement que cette approche lui fasse un peu peur et qu’il lui apporte un sursaut d’adrénaline afin qu’il sache réagir à la situation qui s’apprêtait à leur tombait dessus.


                    - Hey ! Mais c’est ma bourse !

                    Si vous m’cherchez, j’suis à l’étage.

                    Astrid lui avait murmuré ces mots à l’oreille tout en récupérant la bourse désignée par l’individu.

                    - C’est MA bourse !

                    Tout à fait Messire ! Une chance que vous l’ayez remarquée, on ne savait pas à qui elle appartenait ! Tenez, elle est à vous !

                    D’un geste vif, elle la lui lança. Le client ventripotent tendit ses doigts boudinés pour récupérer son argent, mais il ne remarqua pas que la Pirate avait intentionnellement fait vriller le projectile pendant son vol. Du coup, au moment où ses doigts touchèrent la bourse, celle-ci lui échappa des mains et s’écrasa au sol, répartissant alors toute sa richesse sur au moins trois mètres.

                    - Ah la barbe !


                    Il se mit aussitôt à quatre pattes pour ramasser avec peine, ses pièces qui s’étaient logées sous les pieds de table et de chaises.

                    Trop concentré pour récupérer son bien matériel, il n’avait pas réagit au fait qu’il avait été volé. Mais ce client, aussi laid soit-il n’avait aucune raison de passer à côté de ce détail. Ce n’était qu’une question de secondes avant qu’il ne la traite de voleuse et la fasse arrêter.

                    Sauf qu’au moment où ça arriverait, elle aurait quitté les lieux depuis un moment.

                    Tòdor quant à lui n'avait plus que quelques secondes devant lui pour décider de ce qu'il allait faire de la dernière bourse encore restée sur la table.
                    Re: [RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─ Lun 12 Nov - 12:08
                    Tódor Ujváry
                      Tódor Ujváry
                      Vagabond
                      Ce que fit la jeune pie pleine d’astuce prouva deux choses à Tódor : la première, c’est qu’elle était débrouillarde et réactive. La seconde, que ce n’était pas la première fois qu’elle faisait ce genre de chose. Il observa la bourse voler en direction des mains de son propriétaire légitime, avant de la voir tomber par terre en répandant son contenu avec moult tintements, qui ne manquèrent pas d’attirer les oreilles des plus avares dans la salle. Il vit ensuite la grasse victime se vautrer au sol comme un cochon plongeant vers son auge, à la rechercher de chaque piastre qu’il pouvait récupérer de ses doigts boudinés et encore luisant de la graisse du poulet qu’il venait de dévorer.


                      La demoiselle aux dons si particuliers murmura alors à Tódor de la retrouver à l’étage. Il la regarda prendre une des bourses et s’éloigner de la table, tandis que le gérant bravait la foule pour venir voir ce qu’il se déroulait. Il observa son vigile avec un mélange de dédain et de suspicion, car cela ne faisait guère plus d’une semaine qu’il l’avait engagé. Très abrupt, il dit :


                      - Que se passe-t-il ici ? Mika ?


                      Mika était le nom que Tódor utilisait à Evalon. Son passé risquant de le compromettre, il avait pris l’habitude de se faire passer pour quelqu’un d’autre, un simple réfugié posvanéen. Il répondit avec une assurance qu’il trouva très dérangeante :


                      - Messire ci-présent a perdu sa bourse…


                      Le tavernier baissa le regard vers son bedonnant client en train de racler le sol comme une charrue creusant des sillons. Il regarda ensuite Tódor et lui rétorqua, toujours avec ce ton menaçant :


                      - Je t’ai donné ta chance, Posvanéen. T’as pas intérêt à me faire regretter ma décision.


                      C’est seulement lorsque le gérant de l’établissement s’éloigna que Tódor s’autorisa à respirer. Il posa son regard sur la bourse restante, bien portante et fournie, comme un enfant que l’on aurait trop nourri et qui serait devenu potelé. Une froide colère s’empara peu à peu de lui, alors qu’il se relevait avec lenteur. Il prit la bourse, puis chercha du regard son propriétaire. Il le voyait tourner en rond comme un lion en cage, cherchant maladivement son trésor perdu. Tódor se porta à sa hauteur et lui tendit la bourse quand il se tourna vers lui d’un volte-face rageur.


                      [b]- Est-ce à vous, messire ?[/b]


                      La réponse cinglante de cet homme lésé mourut en même temps qu’il posa ses yeux luisants sur l’objet de ses convoitises. Son regard fit plusieurs fois l’aller-retour entre Tódor et la bourse, tantôt avec joie, tantôt avec des soupçons. Tódor dit simplement :


                      - Prenez garde la prochaine fois, sire. Certaines âmes sont moins intègres que moi, céans.


                      L’homme ainsi délesté retrouva fort vite sa bourse, qu’il cacha dans un recoin de sa veste. Il sourit à son sauveur, comme s’il venait tout à coup de se rendre compte qu’il avait une personne devant lui. Avec un bref hochement de tête, il dit joyeusement :


                      - Qu’il est bon de voir qu’il y a encore d’honnêtes gens parmi le peuple. Les Trois te bénissent !


                      Il se signa, et repartit sans rien donner de plus à Tódor qu’une bénédiction et un sourire. Si cela suffisait à son âme, son corps aurait espéré un peu plus… Il se tourna alors vers l’escalier, au-dessus duquel la pie devenue vipère s’était réfugiée avec son larcin. Une voix s’éleva depuis son dos :


                      - Où est-elle ? Où est-elle la garce, que je lui tranche les oreilles ?!


                      Tódor se retourna pour voir le malheureux client ventripotent debout, et qui avait fini de ramasser ses deniers. Il avait le visage crispé par la haine et les naseaux frémissant. Tódor se dit alors que cette histoire était loin d’être terminée. Le lourdaud le désigna :


                      - Toi, tu l’as aidée !


                      Il répondit avec un sérieux à toute épreuve.


                      - A quoi, monseigneur ?


                      - A me voler ma bourse ! Cette gamine m’a délesté, et toi tu l’as aidée !


                      Tódor s’apprêtait à réfuter ces accusations, lorsqu’il entendit la voix de l’autre homme dupé qui se présenta à côté de lui.


                      - Allons Carcarelle, c’est le vigile. Il ne t’a pas volé ta bourse voyons. Regarde, il m’a rendu la mienne !


                      Le dénommé Carcarelle plissa les yeux en reconnaissant son comparse, et s’humecta les lèvres.


                      - Et la fille ? Une ribaude en mal de larcin ! Haaaa, la larcineuse !


                      Tódor secoua la tête.


                      - Que nenni, noble sire. Je vous assure que sa démarche était tout à fait honnête. Tout comme l’était la mienne.


                      Carcarelle jeta un regard noir à Tódor, puis riva ses yeux de merlan sur son ami et demanda :


                      - Pourquoi lui ferais-tu confiance, Ralugson ? Il avait ta bourse en main !


                      Le dénommé Ralugson acquiesça.


                      - Parce qu’il me l’a rendue alors que je lui tournais le dos, Carcarelle. Je me porte garant de cet homme. Allons, viens, je n’ai pas encore assez bu ce soir.


                      Il passa une main sur l’épaule de son gras compagnon et tous deux se dirigèrent vers une table en discutant prix, affaires, et ragots concernant les hauts personnages de la ville.


                      Tódor se retourna d’un coup, et fila vers l’escalier, une main serrant le pommeau de son épée pour éviter qu’elle ne tremble de colère. Il grimpa les marches quatre à quatre, arrivant fort vite sur le palier menant à l’étage. Une fois en haut, il tourna la tête de droite à gauche, avant de se rendre dans la chambre dont la porte était entrouverte. C’est là qu’il la trouva… Et sa colère explosa au moment où il ferma la porte. Il la claqua d’un seul coup ferme, et fracassa son poing sur le mur en rugissant d’ire et de douleur. Tódor n’était pas connu pour perdre patience, et lorsqu’il le faisait, c’était souvent fort spectaculaire. Il pointa du doigt la pie qui se trouvait devant lui, tandis qu’un filet de sang s’échappait de l’une des jointures rougies de sa main meurtrie.


                      - Toi !


                      Il avait les yeux presque déments.


                      - Tu crois que tu es toute seule dans ce monde ? Tu crois que jouer ainsi n’a pas de conséquences ?


                      Son doigt tendu se posa avec fracas contre sa poitrine.


                      - Tes pitreries risquent de me coûter ma place ici ! Une place que j’ai eu des difficultés à me procurer, et que je ne veux perdre pour rien au monde !


                      Il avait son autre main posée sur sa dague, menaçant.


                      - J’en ai plus que marre de jouer les redresseurs de torts ! Tu vas me donner cette bourse tout de suite, ou je la prendrai de force.


                      Il se trouvait entre elle et la porte. Sa colère avait tendance à retomber très vite, mais la jeune voleuse pouvait voir qu’il était encore secoué par le courroux, la bouche encore écumante et les traits encore crispés dans une sombre grimace.
                      Re: [RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─ Mer 14 Nov - 12:04
                      Astrid Dynelven
                        Astrid Dynelven
                        Pirate
                        Au vu de la situation qui commençant à chauffer, Astrid avait vite prit la poudre d’escampette. L’étage se voulait paisible, presque silencieux. Il était encore trop tôt pour y entendre des ronflements ou même des ébats. Seuls les cris des clients du rez-de-chaussée parvenaient jusqu’ici.

                        Chaque côté proposait un couloir avec une dizaine de portes, toutes identiques… La voleuse se lança dans le couloir de gauche, essayant sa clé dans chaque verrou. Sans grande surprise, les premières portes demeurèrent fermées. Alors qu’elle entendit quelques pas approcher de l’escalier, elle essaya une serrure qui accueilli parfaitement sa clé et lui libéra le passage. Elle entra pour s’y cacher et repoussa la porte au maximum mais sans la claquer. Jugeant la situation suffisamment sécurisée, elle explora ce lieu.

                        C’était une chambre spacieuse avec les pierres apparentes. Un pan de mur était décoré d'un rideau rouge. Une armoire, un grand lit en baldaquin et un bureau était à disposition du client. Une cheminée chauffait la pièce et plusieurs buches s’y consumaient encore, celle-ci était ornée de nombreux blasons des familles les plus puissantes de la ville. La pièce était éclairée avec des chandeliers d’une valeur à n’en pas douter, mais fort difficiles à transporter. La cambrioleuse déclina donc l’idée. Inutile d’être un expert pour se rendre compte que les meubles aussi valaient leur pesant d’or. Mais pour les mêmes raisons, il valait mieux trouver un butin discret.

                        Astrid déverrouilla la fenêtre et observa l’extérieur. Afin de ne pas sauter dans l’inconnu si d’aventure elle devait s’échapper par ce moyen. Ce cemin était propice à la fuite, le saut ne serait pas insurmontable à effectuer, le tout serait de bien se réceptionner. Après ça, de nombreuses ruelles lui offriront un refuge dans l’accueillante obscurité.

                        Elle revint vers le bureau où l’occupant des lieux avait laissé un journal à la couverture en cuir.  La couverture était d’une qualité remarquable et décoré par des les symboles runiques suivants :


                        ᛃᛟᚱᛗᚢᚾᚷᚨᚾᛞᚱ.


                        Astrid contempla son butin et ouvrit ce journal. Elle ne savait pas lire ces runes, néanmoins elle avait remarqué que parmi ces onze runes, deux d'entre elles se répétaient. Difficile d'en apprendre plus sans faire examiner cette trouvaille par l'un de ses "confrère".

                        A l’intérieur, elle trouva des plans, des dessins, des calculs … Sans doutes le journal d’un architecte ou d’une tête pensante. Ce livre pouvait-il avoir de la valeur au marché noir ? Ou encore aux architectes concurrents de ce client ? Peut-être bien. Elle obtiendrai la réponse en essayant.

                        En examinant bien ce livre, elle remarqua qu'à l’intérieur de la couverture était logé un objet de valeur à n’en pas douter. Un coupe-papier supportant sur son manche les mêmes runes que celles sur la couverture. Ce petit couteau était une véritable œuvre d’art. La lame n’était pas faite d’acier mais de nacre. Et le nacre était un symbole fort pour Astrid. Elle l’avait apprit durant ses années passé au couvent. Le nacre garantie la sécurité et le bien-être. Il fait l’éloge des vertus maternelles, féminines et protectrices. Il apaise l’âme tourmentée et adoucit les aspérités de la personnalité. Le genre d’objet qui se vend bien. Et dans le cas contraire, elle serait ravie de garder pour elle afin d’ouvrir du papier, ou des gorges…

                        Elle remit le coupe-papier dans son emplacement puis refermât le livre. C’est à ce moment que la porte de la chambre s’ouvrit brutalement. Astrid sursauta et fit volte-face. L’arrivant était enragé et claqua la porte avant de donner un coup de poing dans le mur. Cette démonstration de colère laissa le temps à la voleuse de dissimuler sa trouvaille derrière son dos, tenu par sa ceinture.

                        Il avança vers elle d’un air menaçant en la pointant du doigt. Elle ne s’en rendit compte que maintenant, mais c’était l’homme qui avait tout fait pour lui extorquer son salaire du jour. Certes elle lui avait fait une invitation avant de fuir la grande salle, mais c’était pour un bénéfice mutuel. La sécurité pour elle et l’aventure pour lui, mais surtout, la richesse pour eux deux.

                        Or là, il ne se conduisait pas en garde du corps. Au contraire, il était la personne qui l’empêchait de travailler dans de bonnes conditions. Pire, il menaça de récupérer son dur labeur de force ! L’instinct le plus direct de la voleuse était de lui donner un coup dans les parties pour prendre la fuite par le chemin qu’elle avait repéré quelques secondes plus tôt … Mais la première réaction face à une situation est souvent mauvaise avec son lot de conséquences négatives. Au lieu de faire preuve de violence et de colère, elle laissa l’image de la nacre suggérer sa conduite. Elle lui sourit en le regardant dans les yeux et lui répondit avec douceur.


                        Vous avez raison mon grand ami. Cette place vous tient à cœur et j’ai sans doute été trop abrupte en vous suggérant de l’abandonner. De plus, j’ai entendu avec quelle autorité votre chef vous a rabroué tout à l’heure … Vous êtes prit entre le marteau et l’enclume et je ne veux pas vous provoquer du tors. Ainsi,  je vous laisse la bourse du client du rez-de-chaussée et je vous présente mes excuses pour les tourments que je vous ai causés ce soir. Prenez soin de vous, autant que vous avez cherché à prendre soin de moi.


                        Astrid prit la main de Todor qui se trouvait sur sa poitrine et y logea la bourse d’or du client, comme convenu. Ensuite, elle déposa une main sur son épaule et s’approcha de lui. Elle n’était plus Astrid Dynelven l’implacable, la louve, la tueuse ou l’insaisissable voleuse, non … Pour une fois depuis longtemps, elle était Astrid, la femme pour l’homme, la mère pour son fils, l’épouse pour son mari, la maîtresse pour son amant, la sœur pour son frère, la confidente pour l’âme tourmenté ou encore l’ange-gardien pour l’audacieux. Sans aucun mouvement brusque, avec grâce et calme elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur la joue de son interlocuteur.

                        Elle recula ensuite d’un pas, et sans attendre le consentement de Todor, elle se dirigea vers la fenêtre qu’elle ouvrit pour se préparer à quitter cet endroit.



                        Au fait … Si l’ennui vous guette et que l’aventure vous manque … Sachez que je m’appelle Astrid, vous me trouverez dans les quartiers ouest. J’aurai bien besoin d’un équipier de confiance avec la main lourde … Par contre si vous venez jusque là bas pour tenter de m’arrêter, je serai beaucoup moins courtoise si vous voyez ce que je veux dire …

                        Un dernier sourire. Un dernier clin d’œil ...
                        Re: [RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─ Ven 23 Nov - 9:16
                        Tódor Ujváry
                          Tódor Ujváry
                          Vagabond
                          Comme toujours, la colère de Tódor retombait assez rapidement, comme un chaudron de lait qu’on retirait du feu. La pie lui rendit la bourse avec des gestes empreints d’une certaine douceur, sans doute afin qu’il ne s’énerve pas davantage. Lorsqu’elle posa une main sur son épaule, pourtant, il s’attendait à ce qu’elle lui donne un coup en traître, et se préparait mentalement à accepter la douleur pour mieux riposter. Rien ne vint, cependant, et elle se contenta de lui donner un léger baiser sur la joue. C’était la première fois depuis des semaines que quelqu’un d’autre que sa fille s’approchait de si près de lui. La solitude du banni ne laissait pas beaucoup de place à la tendresse d’autrui.


                          Il savait cependant que c’était une manière de l’amadouer. Il s’en doutait, mais laissa faire. Après tout, elle avait rendu la bourse, et lorsqu’il était en bas, il avait promis que si elle lui laissait celle-ci, il la laisserait partir. Elle alla jusqu’à la fenêtre qui était ouverte et s’apprêtait à la descendre, quand elle interpella une dernière fois le Posvanéen, lui donnant également son nom. Astrid. Il n’aurait plus à l’appeler la jeune pie…


                          Il sourit, mais ce sourire était teinté d’une légère amertume. Il ne pouvait sauver cette jeune âme de son karma, de cette mauvaise route qu’elle empruntait. Mais à défaut de pouvoir la ramener sur la voie des Trois, au moins espérait-il l’avoir quelque peu influencée. Bien qu’il en doutait.


                          Avec un petit signe de tête, il répondit :


                          - Je n’ai ni le droit de te suivre ni le droit de t’arrêter. Mais…


                          Elle n’écouta sans doute pas la suite, car elle avait déjà sauté dans le vide. Tódor entendit le bruit du pavage sur lequel retombait lestement Astrid, suivi des bruits de pas précipités l’emmenant soit à l’abri, soit vers un autre forfait. Il resta un instant à regarder la fenêtre, sentant la bourse de cuir peser entre ses doigts durcis par la guerre et les travaux des champs, et le fugace baiser qu’elle avait déposé contre sa joue.


                          Soupesant la boursette, qui en vérité n’était pas bien grande, il réfléchit… A qui l’avait-elle dérobée, encore ?


                          Tódor secoua la tête en soupirant.


                          Quelle mauvaise graine...
                          Re: [RP libre] Mauvaise graine dans les quartiers riches. ─
                            Contenu sponsorisé