Le Deal du moment : -15%
(Adhérents) LEGO® Icons 10318 Le Concorde
Voir le deal
169.99 €


[EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs]
NouveauRépondre
Aller à la page : 1, 2  Suivant

[EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Ven 21 Juin - 16:55
Chroniqueur Impérial
    Chroniqueur Impérial

    Assemblée des ducs



  • L'aube se levait sur la première journée de l'été et tout le château impérial était déjà au travail.

    Les convocations avaient été envoyées aux ducs de l'Empire. Il était temps pour Eurate d'avancer et tout était pratiquement prêt pour les recevoir eux et leurs équipages.

    Car oui, un duc ne venait jamais seul et ils étaient toujours très entourés, tant de conseillers que de gens divers et variés soit pour l'accompagner, soit pour le servir. Allez donc savoir ce qui se passe dans la tête de gens aussi puissants et importants que les pairs de l'empire.

    Toutefois c'était seuls que les ducs allaient devoir entrer dans la grande salle et ce serait seuls qu'ils auront à élire un nouvel empereur pour Eurate. La décision allait être lourde de conséquences et chacun allait bien devoir peser ses choix. Sans doute, cette élection serait le fruit d'alliances plus ou moins avantageuses.

    Quoi qu'il en soit, à la fin de cette réunion, peu importe le temps qu'elle aura prit, l'un d'entre eux ressortirait empereur ou impératrice.

    C'est ainsi, dans l'excitation du moment mais également dans l'angoisse que tout se passe au mieux que le chancelier attendait aux portes du château ses illustres invités.

    Alors qu'il s'assurait que tout était parfait et que les gardes, postés en rang d'honneur attendaient, on entendit au loin les sabots des chevaux claquer sur le sol. Le chancelier alors se redressa et attendit que son illustre invité pose pied à terre pour se rapprocher et le saluer.

    - Merci d'avoir répondu à notre appel votre Grâce. Avez-vous fait bon voyage ? Tout est prêt pour vous recevoir. Si vous voulez bien me suivre...

    Il mena alors le premier duc vers la grande salle et fit de même pour chacun au fur et à mesure de leur arrivée. Il fallait dire que certains venaient de très loin pour assister à cet évènement.

    La règle était claire : Personne d'autre que les personnes visées par la convocation et le chancelier de l'empire ne pouvaient entrer dans cette pièce avant que l'élection ne soit terminée.



  • Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Sam 22 Juin - 12:44
    Magdalena de Tejada
      Magdalena de Tejada
      Duchesse
      À son propre étonnement, Magdalena fut la première arrivée au palais où devait se tenir ce conclave tant attendu. Pourtant, elle y allait sans empressement ni allégresse, quand bien même ce qui allait advenir derrière ces portes closes serait d'une importance capitale pour le destin de l'empire tout entier. Elle s'y rendait presque à contrecœur, lassée par avance des discussions interminables qui auraient lieu, à n'en pas douter, et qui amèneraient les ducs à s'entre-déchirer pour décider qui aurait l'insigne honneur de ceindre la couronne impériale.

      Pour autant, les derniers temps avaient apporté leur lot de nouveautés : tout d'abord, leurs voisins de la Croix des Épines avaient enfin laissé le comte de Posvany accéder à la dignité suprême, ce qui ne surprit personne à Melilla. Il eut fait beau voir que l'ancienne protégée de la duchesse Anémone, toute sauvageonne qu'elle était, puisse succéder à cette dernière. Magdalena ne portait pas Ferenc dans son cœur -qui le faisait, de toute manière ?-, mais c'était là un mal nécessaire pour mettre fin aux instabilités qui fissuraient depuis trop longtemps l'unité de l'empire. Il lui faudrait faire fi de ses inimitiés, et quoiqu'il y eut des espoirs de partenariats commerciaux avec quelques baronnies sous la tutelle du posvanéen, elle n'était certes pas en position de s'opposer à lui.

      La curiosité, en revanche, était tout dirigée vers celui qui venait tout juste de succéder à un prédécesseur dont on avait appris le décès soudain : Magdalena ne savait que peu de choses du jeune duc de Volg, sinon ce qu'on disait de lui par les nouvelles et les missives qui voyageaient de main en main. Contrairement à eux tous, il ne semblait guère avoir l'expérience du pouvoir à l'échelle d'un duché tout entier, et comme elle, il héritait d'une terre qui avait connu bien des troubles et des difficultés au cours des dernières années.

      Et enfin, il y avait Courage. Ah, s'il fallait parier — et Sebastian l'avait fait sans doute en secret — c'était sur lui que reposaient les pronostics les plus favorables. Néra était le seul duché à avoir réellement épargné par les ravages récents, et la stabilité politique de cette région était autant un gage du bon gouvernement de son seigneur que des promesses offertes par un personnage qui louvoyait déjà habilement dans les controverses.

      La veille au soir, à l'ombre du coucher, Sebastian avait posé la question à son épouse, celle qui sans doute lui avait brûlé les lèvres depuis qu'ils avaient reçu la convocation du chancelier d'Eurate, mais qu'il avait retenue tout du long. Et elle ? Quel rôle allait-elle y jouer ? Magdalena avait ri, alors, parce qu'en son cœur, elle ne voulait rien de cela. Sa position était bien trop délicate, privée de trop d'appuis à l'extérieur, pour prétendre à ceindre la couronne impériale. Elle avait bien trop à faire, déjà, avec un seul duché : que ferait-elle de mieux à la tête d'un royaume tout entier ? Non, avait-elle dit, avec une douceur résignée, non, elle n'y prendrait part que parce qu'elle le devait, et que son opinion avait son importance, mais il lui faudrait demeurer en retrait.

      L'opportunité était belle, toutefois : aucun duc de Melilla n'était parvenu jusque-là, et quelle gloire ce serait pour le nom des Tejada d'asseoir une de leurs descendantes sur le trône ! Jofre avait caressé cet espoir, en un temps où il avait été porté si haut par les ailes de l'ambition que rien ne lui semblait réellement insurmontable. En fermant les yeux, Magdalena se souvenait encore du feu de cette avidité implacable qui l'avait poussé si loin, si haut, si vite.

      Et la chute n'en avait été que plus terrible : non, ça n'était pas ce qu'elle voulait. L'exercice du pouvoir était une épreuve qui se construisait sur le long terme, par force de prudence et d'habileté, et non par la vivacité brève de grands éclats qui prenaient fin avec la même violence que les soubresauts qui les avaient vus naître. Rien ne dure, quand on bâtit sur l'audace seule : il fallait une infinité de sagesse pour consolider les bases d'un avenir durable.

      Et de la sagesse, oh, elle espéra si fort en avoir assez, lorsqu'elle mit pied à terre au milieu de ses gens. La suite de la duchesse avait revêtu ses plus beaux atours, mailles brillantes, soieries et cotonnades poudreuses qui luisaient au plein soleil du jour le plus long de l'année : ocre, sang et écarlate, et la blancheur écrue et le noir le plus profond, qui des étoffes, qui des robes des pur-sang, répondaient aux couleurs des bannières hissées haut par les hérauts.

      Pendant que l'on emmenait sa suite vers les salles où ils devraient patienter durant les délibérations, Magdalena salua le chancelier avec une courtoisie non feinte, s'inclinant avec grâce.

      – Pour rien au monde nous n'aurions manqué de nous présenter à votre appel, excellence. De surcroît, c'est toujours un plaisir de faire route vers le nord pour échapper aux chaleurs de notre comté.

      La duchesse se sentit bien seule, lorsqu'elle prit place dans la salle où ses pairs étaient appelés à siéger. Plus que jamais, son isolement était palpable, alors qu'elle se demandait ce qui ressortirait de tout ceci.
      Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Sam 22 Juin - 14:18
      Courage de Nera
        Courage de Nera
        Duc

        Assemblée des ducs


        Le moment tant redouté avait, malheureusement, fini par arriver. Pour comble du désespoir, la nouvelle de la mort du duc de Volg était arrivée peu de temps après la convocation. Toutes ces manipulations et intrigues qui s’écroulaient si rapidement. Son ami de toujours était celui qui aurait dû monter sur ce trône maudit, mais le Trimurti devait vouloir lui faire payer ces années de duperie...

        Bien sur, Courage n’avait pas eu le temps de discuter avec l'héritier Boisnoir et lui était impensable d’embarquer l’enfant dans ces jeux de pouvoir. Alastor ne l’aurait pas permis et Impatience lui aurait arraché les yeux aussi. Alors que leur restait-il actuellement ? Posvany ? Courage secoua ses longs cheveux avec un sourire bien énigmatique. Cette partie s’annonçait bien plus difficile que toutes celles qu’il avait eues à jouer jusqu’à maintenant. Pour autant, ils n’avaient pas encore sorti toute leur carte même s’il fallait rentrer seul dans cette salle.

        Pour l’occasion le noble avait fait un énorme effort en portant des vêtements masculins. Pas d'ambiguïté cette foi. Courage n’a jamais autant ressemblé à un homme que maintenant…. Du moins autant que ce soit possible pour une personne comme lui. Seulement ses vêtements sont d’un noir profond accentuant la blancheur de ses cheveux ainsi que celle de sa peau. Il portait le deuil de son ami, cela expliquait certainement ces yeux légèrement cernés dont l’éclat espiègle avait fondu pour faire place à un sérieux qui ne lui ressemblait pas vraiment.

        Il n’était par contre pas possible pour lui d’arriver en premier dans la salle, aussi les quelques minutes d’attente furent consacrées à sa cousine qui bien qu’elle n’en dise pas un mot, ressentait le stresse monter. Courage posa une main réconfortante sur son épaule avant de se pencher à son oreille pour murmurer quelques mots de réconfort, puis il s’éloigna pour rejoindre la fameuse salle.

        Ses talons claquaient durement sur le sol annonçant son arrivée. De rapide et polis salutation furent échangées avec le chancelier avant que le duc soit prié d’entrer. Une brève hésitation marqua le corps du duc alors qu’il faisait son entrée. Puis, il se transforma… Un sourire fleurit sur son visage et ses yeux azur tombèrent sur la nouvelle duchesse de Mellila. En quelques pas, le duc se rapprocha pour saluer la femme.

        -Votre Seigneurie.
        Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Sam 22 Juin - 15:10
        Jean I
          Jean I
          Empereur
          Il y a des jours comme cela ou vous avez le sentiment que tout a basculé. Pour Théodore, ce jour était arrivé. Cela faisait peu de temps maintenant que le jeune homme avait prit la suite de son père à la tête du duché de Volg et il n’avait toujours pas réalisé ce qui lui arrivait. Aujourd’hui il en prenait la mesure. Il était convié avec les quatre autres personnes les plus importantes de l’empire à décider de l’avenir d’Eurate. Quelle responsabilité ! Et pour un homme aussi jeune, il en avait parfois le tournis.

          Après un long voyage, le voilà qui se rapprochait d’Evalon. Capitale majestueuse concentrant une grande partie de la population de l’Empire. On lui avait toujours vanté la vie au sein de cette dernière où l’argent, la boisson et les femmes faisaient le bonheur de nombreux hommes mais c’est un tout autre destin que les Trimurti avait réservé au jeune de Boisnoir. 

          C’est peu après que son équipage, en tenue d’apparat aux couleurs de Volg, comme le voulait l’usage, que le jeune homme constatait comment bien des choses se trouvaient entre leurs mains. La foule avait répondu à l’appel de la grandeur de l’évènement. Ils acclamaient le passage de son carrosse et jetaient des fleurs, comme s’il avait gagné quelconque bataille. La formation de ses cavaliers s’était donc resserrée autour de lui, de sorte qu’il était à peine visible mais peu importaient à ces gens. Savoir que les ducs avaient répondu présent à l’appel d’Eurate leur suffisait pour se rassurer. Les pairs prendront comme toujours la meilleure des décisions. 

          Ils mirent une bonne heure si ce n’est plus (il avait perdu la notion du temps) à rejoindre les portes du château. Il attendit que son carrosse s’arrête pour descendre et fut immédiatement accueilli par un vieil homme qui semblait soucieux. Il l’accueillit avec égards et ne s’offusqua pas que le jeune homme porte encore une tenue de deuil d’un noir de jais mais orné de broderies argentées pour faire montre de sa position. Néanmoins le tout transpirait la sobriété qui était le maître mot de l’élégance à Volg. Il se laissa conduire jusqu’à une grande salle où se trouvaient déjà la duchesse de Melilla et le duc de Nera qui semblait tout juste avoir eu le temps de la saluer avant qu’il n’arrive. L’attention de chacun se reporta automatiquement sur lui, ce qui intérieurement augmenta la tension qui se jouait en son fort intérieur.

          C’était en effet sa première rencontre avec ses pairs et ce serait sans aucun doute la plus stressante. Le tout était d’éviter d’avoir généré un nouveau conflit au sein du royaume en sortant de ces lieux. Il remarqua très vite le geste touchant d’amitié du duc de Nera qui lui également, avait décidé de faire du noir sa couleur en ce jour de joie. Toutefois, son père n’avait pas menti concernant l’apparence fort étonnante de ce dernier. On ne savait pas vraiment parfois si le duc de Nera est un homme ou une femme mais personne jusqu’à maintenant ne semblait s’être penché sur la question.

          Donnant l’impression d’être détendu et à l’aise, il s’avança d’un pas franc, ses talons résonnant sur la pierre et les rejoignit. Avant de saluer ses pairs avec le respect et le formalisme qui sied aux circonstances.

          - Votre seigneurie, votre grâce. Permettez-moi de me présenter, je suis Théodore de Boisnoir. J’ai le triste devoir de succéder à mon père qui nous a quitté très récemment comme vous le savez. Cher duc de Nera, mon père vous a toujours tenu en grande estime. C’est un honneur pour moi de vous rencontrer enfin. J’aurais toutefois préféré que ce soit dans des circonstances plus légères.
          Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Sam 22 Juin - 17:26
          Ferenc de Posvány
            Ferenc de Posvány
            Duc

            Comme prévus, cela avait été bien trop facile. Pour autant, Ferenc n'avait pas encore mis les autres joueurs en échec et mat. Et pour cette unique raison, il ne baissait pas les bras. Cela avait été difficile de convaincre Aidan, cela avait été une longue journée, mais une journée pleine de surprise. Et désormais il était Duc de la Croix des Espines, avec la bénédiction des deux autres Comtes. Le Trimurti ne pouvait pas être plus généreux pour une homme qui, en réalité, avait assassiné son propre frère. Mais le Posvanéen se gardait bien de le crier sur tous les toits. Et puis, il ne jouait désormais plus dans la même cours que celle de son défunt frère. Il avait excellé là où son père et son frère avaient échoué tout deux.

            Pour autant, Ferenc n'avait pas mis la famille de côté. Bien au contraire. C'était sa meilleure arme. Ainsi, dés qu'il avait reçu sa convocation, quelques jours après sa nomination, l'ancien combattant avait cherché à se renseigner au près de son oncle, au sujet des autres candidats au trône. L'entretien avait été rapide, ils avaient eu peu de temps. Les préparations avaient été longue, et la jambes du boiteux l'avait fait maintes fois souffrir. Mais, heureusement, sa belle Iszabel avait été au près de lui en chaque instant.

            Et même maintenant, elle était encore au près de lui, juste à côté, assise. Dans leur carrosse brinquebalant dans les rues d'Evalon alors qu'ils se rendaient au lieu dit, sa femme lui prit la main et la serra fort. Elle avait peur pour lui, et pourtant il ressentait sa confiance et sa fierté. En réponse - et c'était bien la seul marque d'affection que pouvait montrer le boiteux envers une personne -, Ferenc lui caressa doucement le genou. Il avait décidé d'arriver en dernier, de prendre son temps. Non pas par manque de politesse envers les autres représentants ducales, mais plutôt pour réfléchir. Car c'était bien de cela qu'il avait besoin. Et même au milieu de la populace jouissante, l'esprit du boiteux fonctionnait particulièrement bien.

            Lorsqu'ils arrivèrent enfin devant le bâtiment, le carrosse s'arrêta un instant afin de faire sortir ses passagers. Ferenc remarqua en descendant (tant bien que mal) que le carrosse à l'écusson de Volg était en train d'être conduit aux écuries. Le Posvanéen pouvait espérer être le dernier des Ducs à être arrivé. S'avançant tant bien que mal vers les portes du château, le Duc de la Croix des Espines et son épouse furent accueilli par le chancelier. Evidemment, Ferenc fut le seul à être conduit vers la salle, et Iszabel se retrouva à être conduite dans d'autres appartements. Le son des pas boitillant de l'ancien soldat devait être particulièrement reconnaissable, et c'était bien sa propre manière de s'annoncer. Arrivé à destination, il remercia le chancelier d'avoir été patient. Puis, franchissant le pas de la porte, Ferenc se retrouva à faire face aux autres Ducs et Duchesse. Son œil aguerrit remarqua immédiatement les couleurs de vêtements du Duc de Néra et du Dus de Volg, tout deux en noir. Ferenc avait bien entendu parlé de la mort brutale et prématurée d'Alastor, mais n'avait pas choisi de se sentir concerné par cet événement. Après tout, il n'avait pas particulièrement connu cet homme. Mais sa tenue pouvait porter à confusion, car, comme son oncle aurait pu le conseiller, il portait les couleurs de sa famille: le jaune et le noir en dominant.

            Se sentant particulièrement à l'écart, il s'approcha en ne cachant pas son boitillement - il ne comptait plus les années de douleurs, alors à quoi bon le cacher? Il salua chacun, en s'approchant tout d'abord de la Duchesse de Mellila.

            "Duchesse! Après nombres péripéties, nous voici enfin voisins - de table et de contrée. Lorsque la délibération sera achevée, je serait curieux que vous me contiez l'histoire qui vous a conduit à être dans cette salle." lança-t-il avec sa neutralité légendaire. "Duc de Néra, mes salutations." ajouta Ferenc en passant prêt de Courage.

            Puis, il arriva au plus jeune d'entre eux:

            "Duc de Volg, veuillez recevoir toutes mes condoléances pour votre père. Ce n'est pas un homme que j'ai beaucoup connu, mais j'ai ouïe dire qu'il était honorable."
            Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Sam 22 Juin - 19:01
            Magdalena de Tejada
              Magdalena de Tejada
              Duchesse
              Cette fois, on y était : plus question de faire marche arrière. Fidèle à elle-même, Magdalena avait la mine aimable et très sereine sous ses voiles et les ornements précieux qui frémissaient en longues averses d'or et de bronze martelé, tout contre ses joues brunes. Dans la pénombre tamisée de la salle, elle vit s'avancer le duc de Néra qu'elle avait précédé de peu : elle s'était à peine assise qu'il était entré, et les yeux vifs de la dame de Corduba ne manquèrent de le détailler avec un rien de circonspection. Elle eut presque de la peine, en voyant son habit de deuil et en discernant, sur son long visage blême, les marques d'une lassitude qui cachait sans doute le chagrin d'avoir perdu un ami et un allié de longue date. Il avait perdu un peu de sa superbe, il fallait bien le reconnaître, comme si les récents évènements avaient fané la gloire de celui qu'on connaissait plus volontiers tout attifé d'excentriques atours. Ainsi les hommes demeurent ce qu'ils sont, à la toute fin : faillibles et mortels, quand bien même semblent-ils faits d'albâtre et non de chair vivante, comme l'était le duc de Néra.

              – Salut et dilection, votre grâce, répondit-elle avec sa courtoisie naturelle, le son très suave de sa voix filant juste assez haut pour se faire entendre.

              Il y eut un moment de silence, et puis le jeune duc de Volg les rejoignit. À peine entré, le regard de Magdalena s'accrocha à lui avec d'autant plus de curiosité qu'elle n'avait jamais eu le loisir de se trouver en sa présence : Volg n'était qu'un lointain voisin avec lequel elle n'avait pas eu à traiter en personne, et l'arrivée de ce jeune homme dans leur parage était de nature à éveiller un intérêt tout naturel. Là encore, elle éprouva un petit pincement au cœur à l'idée du poids énorme qui s'était abattu sur les épaules de Théodore après la mort de son père. Avec une gravité touchante, ainsi que son compère néréen, il faisait pourtant bonne figure en gardant intacte la dignité de son jeune âge, et l'espace d'un moment, les yeux de la duchesse allèrent de l'un à l'autre, songeant sombrement au nombre des années qui la séparait d'eux : elle avait le souvenir des craintes et des angoisses qui l'avaient saisie lorsqu'elle avait, au sortir de l'enfance, fait la première expérience des périls du gouvernement.

              – Mes plus sincères condoléances pour votre père, sire Théodore, énonça-t-elle doucement, et il y eut sur son fin visage de madone l'expression fugace d'une compassion réelle. L'empire a perdu un homme de valeur avec sa seigneurie Alastor, je ne puis qu'espérer ardemment que justice lui soit faite.

              Elle courba le chef, et dans le bruissement de ses bijoux, porta délicatement le bout de ses doigts à son front pour esquisser ce geste que faisaient les melliliens en signe de deuil.

              Pas un cil de ses longs yeux cernés de fard, non plus qu'un pli de sa bouche ne frémit lorsque se fit entendre le pas traînant du dernier corbeau qui rejoignit leur tablée : c'était aussi de noir qu'était drapé Ferenc de la Croix des Épines, et au milieu d'eux, Magdalena ressemblait à un cardinal dans un vol de corneilles, sang et or contre sable et argent. Elle observa sans mot dire le nouveau duc qui s'avançait vers elle, avec sa raideur de soldat et sa jambe croche, et puis esquissa l'ombre d'un sourire. Il lui rappelait Jofre en son jeune temps, par bien des aspects, mais l'allure du comte lui inspira plus que jamais la méfiance : s'il était de la même trempe que son cousin, fin renard et valeureux guerrier, la prudence serait de mise en toutes choses.

              – Je vous en ferai le récit, si cela vous agréé, cher voisin, même s'il m'étonne que cela ne soit déjà parvenu à vos oreilles. Et pour conjurer les funestes auspices qui nous rassemblent, des félicitations s'imposent, ce me semble, pour votre dignité nouvelle. Voilà qui fait grand honneur à votre maison.

              De nouveau, il était ardu de mettre en doute la sincérité des paroles de la duchesse : sans doute qu'elle le pensait un peu moins que lorsqu'elle avait présenté ses condoléances au fils d'Alastor, mais son calme impérial ne laissait de prise au moindre soupçon. Elle lui avait répondu avec la même amabilité très douce qu'elle avait eue un instant plus tôt, non sans veiller à gommer de son parler les quelques inflexions méridionales qui ensoleillaient son phrasé chantant.

              Magdalena se laissa légèrement aller en arrière contre le dossier de sa cathèdre, les mains croisées devant elle. Elle observa la petite assemblée, non sans un sentiment mêlé : il était toujours étrange de se rendre compte qu'à la toute fin, les destinées de l'empire ne dépendaient que d'hommes et de femme, de chair et de sang. Tous faillibles, tous avec leurs faiblesses et leurs dignités infimes puisées au cœur de leurs derniers recours, tous à leur manière des images de leurs peuples et de leurs terres, façonnées par des histoires longues d'un millier d'années.

              L'espace d'un instant, elle leva les yeux au ciel, comme pour réclamer à eux la clairvoyance divine qui devait les guider.
              Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Dim 23 Juin - 17:27
              Ferenc de Posvány
                Ferenc de Posvány
                Duc

                Hochant poliment la tête, Ferenc écouta la réponse de la Duchesse, elle semblait sincère, mais l'instinct terrible du Bátor qu'il était savait reconnaître les jeux de chants, de phrasés et de paroles qu'était la politesse toute noble. La belle Magdalena ne faisait que de répondre à l'intérêt qu'avait émit le nouveau Duc. Cependant, c'était peu connaître l'orgueil de Ferenc. Et il ne put s'empêcher de répondre, tout en gardant sa neutralité et son visage de marbre, ainsi que ses yeux de rapace bien fixé sur ses confrères.

                "En effet, Duchesse, il est vrai que ma famille, anciennement des voyageurs réfugiés en Eurate pour survivre aux attaques barbares, n'a pas eu beaucoup l'occasion de manifester toute son ardeur. Nous étions trop occupé à regarder à l'extérieur." gronda tranquillement Ferenc, comme s'il faisait véritablement la discussion. "Et ce ne sont pas mon défunt père et feu mon frère Arpád qui aurait fait le contraire. Mais il se trouve qu'ils n'étaient pas en une époque de trouble interne, comme c'est le cas aujourd'hui. Afin de mieux défendre nos intérêts euratiens, il est important de les sécuriser tout d'abord. Ensuite, peut-être, les Posvanéens se tourneront-ils de nouveau vers les frontières pour reprendre la défense d'Eurate."

                Une demi-vérité était mieux qu'un véritable mensonge. Les conflits externes n'intéressait pas du tout Ferenc, et il était vrai qu'il préférait avant tout s'occuper de la sécurité intérieur. Mais ce n'était pas seulement pour cela qu'il était là. Après tout, n'avait-il pas noué une alliance avec les deux autres Comtés de son nouveau Duché, afin de renforcer les défenses de l'Empire à la Croix des Espines? Si ce n'était pas de la défense extérieur, alors peut-être était-il un mauvais militaire.

                "Mais je vous parle de stratégie, alors que nous sommes là pour bien d'autres raisons autrement plus importantes. Et comme vous l'avez si bien dis, en de funestes circonstances." ajouta finalement le Duc, afin de ne pas faire durer trop longtemps le vide. "Eh bien, permettez moi de m'asseoir avant que nous commencions."

                Puis, suivant ses paroles par des gestes. Tirant une chaise vers lui, il s'installa le plus confortablement possible, afin que sa jambe ne le fasse pas trop souffrir. Car le Posvanéen se doutait bien que cette entrevue n'allait pas durer quelques minutes, mais plutôt quelques heures, voire plus. Après tout, il savait que le favoris n'était pas lui, mais plutôt Courage de Néra. Et il ne comptait pas se désigner immédiatement. Après tout, seul les Trois savaient ce qui allait advenir d'Eurate. Cependant, c'est bien au Duc le plus expérimenté qu'il s'adressa en premier, sans ignorer cependant son autre confrère et sa consœur.

                "Duc de Néra, vous êtes celui qui a le plus de qualification et de recul. Après tout, vous avez vécu l'élection de notre défunte Impératrice Anémone. Puis-je donc vous inviter à ouvrir la discussion?" finit par dire le boiteux, tout en s'adressant en même temps au reste de la petite assemblée, sans chercher aucunement à provoquer son interlocteur. Ses paroles, pour une fois, était sincère.
                Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Lun 24 Juin - 17:36
                Courage de Nera
                  Courage de Nera
                  Duc

                  Assemblée des ducs


                  Courage n’eut pas à combler les silences, car les autres ducs firent leur entrée tout de suite après la sienne. Théodore que le noble n’avait vu qu’une fois quelque temps après sa naissance, mais qui maintenant ressemblait tellement à son père qu’on ne pouvait douter de son identité. Puis finalement, Ferenc de Posvany. Le duc resta légèrement à l’écart, le temps pour lui d’observer ses trois personnes dont l’avis allait décider de l’avenir d’Eurate. Un fin sourire étira brièvement les lèvres du duc avant que son regard azur ne se braque sur Ferenc. Courage fit quelques pas vers son siège puis invita ceux qui n’était pas encore installé à se positionner autour de la table.

                  -Je vous remercie Duc de Posvany. J’aimerais toutefois avant que nous en venions au fait, vous inviter à boire en l’honneur de ceux qui sont passés à une autre vie.

                  Courage fit un signe de la main afin que les boissons soient disposées ainsi que de quoi manger. Ils allaient certainement rester là de longues heures sans visite possible. Alors, autant prévoir tout de suite de quoi se restaurer.

                  -Ensuite, comme le veut la tradition, je laisserais le clerc bénir la salle afin que le Trimurti pose sur nous un regard bienveillant avant que la salle ne soit fermée par notre chancelier.

                  Un simple regard au chancelier suffit à courage. Le duc saisit sa coupe  et la leva au-dessus de la table tandis que la lourde porte se refermait dans son dos.

                  -A tamas qui vient d’achever un cycle, celui de nos disparus, celui d’Eurate pour laisser place au souffle de Sattva. Il est temps de faire naître un nouveau cycle et puisse  Rajas veiller à la  préservation de ce qui va se construire dans cette salle.

                  Courage porta la coupe à ses lèvres et bu, puis finalement s’installa à son siège. IL faudrait attendre la bénédiction pour qu’enfin les choses commencent réellement et déjà l’on pouvait entrapercevoir les désirs de chacun...
                  Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Jeu 27 Juin - 11:11
                  Chroniqueur Impérial
                    Chroniqueur Impérial

                    Assemblée des ducs



                  • Le chancelier attendait avec patience que chaque duc ait pu échanger les banalités d'usage et s'installer.

                    Il apprécia beaucoup la sagesse du duc de Nera qui proposa à ses pairs de rendre honneur à ces hommes et femmes de valeur qui ne sont plus et chacun leva son verre en leur mémoire avant de tous s'asseoir.

                    Suite à l'invitation du duc de Nera, le chancelier fit signe au clerc qu'il pouvait venir afin de bénir la pièce. Il le regarda en faire le tour avec un encensoir en prononçant les formules d'usage afin de demander le soutien des Trois pour aider les ducs à faire preuve de sagesse et à faire le bon choix. Une fois le clerc sorti, le chancelier fit fermer les portes.

                    Le moment était enfin arrivé, ils allaient entrer dans le vif du sujet.

                    Le chancelier se leva alors de sa chaise et dit d'une voix calme et solennelle :

                    - Chère duchesse, chers ducs de l'empire d'Eurate. Avant toutes choses, je tiens à vous remercier d'avoir accepté de faire le déplacement jusqu'ici et ainsi d'avoir montré au peuple que vous n'hésitez pas à répondre à l'appel lancé par les serviteurs d'Eurate. Je ne doute pas que chacun, vous avez à coeur le bien être de cet empire qui est le nôtre et que vous saurez prendre les décisions qui s'imposent. Jusqu'à maintenant, vous avez su, en l'absence d'un empereur, maintenir la paix dans l'Empire malgré les difficultés. Toutefois, la terrible peste qui nous a touché et les différents incidents qui se sont ensuite produits dans les duchés nous incitent désormais à vous libérer un peu de votre besogne en nommant un empereur. Il est plus important aujourd'hui que jamais qu'Eurate retrouve son unité. C'est pourquoi, cette Assemblée aujourd'hui, très particulière puisqu'elle se déroule dans le huit clos le plus complet, n'a qu'un seul ordre du jour : L'élection d'un nouvel empereur.

                    Pour ce faire, nous allons procéder en trois temps : Une phase de candidature de ceux qui souhaitent postuler à ce poste d'empereur et se faire élire. Une phase où chaque électeur pourra interroger les candidats afin d'apprécier ses motivations et une phase de vote.

                    Je vous propose de commencer sans plus tarder.

                    Que chaque duc souhaitant se porter candidat se manifeste maintenant.


                    Le chancelier joignit ses mains devant lui et le silence se fit. Les candidatures allaient permettre déjà partager les ducs.



                  • Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Sam 29 Juin - 20:46
                    Jean I
                      Jean I
                      Empereur
                      Théodore avait regardé avec attention ce qui l'entourait. Chacun jouer son rôle à la perfection. Alors que le prête bénissait la pièce et appelait le concours des Trois pour aider les ducs à prendre la décision, il ressentit un étrange sentiment. Comme si le temps était au ralenti. Cela lui permettait d'examiner avec attention chacun des ducs présents autour de lui. Il connaissait chacun de réputation bien sûr et chacun avait ses particularités. Ainsi, tout ceci n'était-il qu'un simple jeu de pouvoirs ? Un jeu d'échec sur lequel ils étaient tous des pions entre les mains de personnes assoiffées de pouvoir ? Où était véritablement la défense des intérêts du peuple là dedans ? Nul part, c'est certain.

                      Alors qu'il était perdu dans ses pensées, il entendit comme de loin les propos du chancelier. Un long silence s'ensuivit. Un silence durant lequel personne n'osait s'exprimer de peur d'être le premier et donc celui le plus sujet à toutes les interrogations. Quelles étaient ses véritables aspirations ? Est-ce par ambition uniquement ou pour de véritables raisons ?

                      Il reprit alors contenance et ne laissa rien paraître de son trouble aux autres. Il fallait toujours donner l'image que l'on maîtrisait les choses et encore plus soi-même lorsque l'on était duc, n'est-ce pas ?

                      D'une voix claire et posée, il fut alors le premier à s'exprimer.

                      - Je souhaite me porter candidat.

                      Il remarqua l'étonnement des autres ducs et il connaissait parfaitement l'objet de cet étonnement.

                      - Écoutez, je ne vais pas m'excuser de mon âge ni de mon manque d'expérience. J'ai été formé toute ma vie durant à prendre le flambeau de mon père, ce qui m'a permis d'acquérir quelque expérience. En outre, je gage que vous saurez m'épauler et me guider. Il va de l'intérêt d'Eurate, si vous me choisissez que je sois soutenu par mes pairs et je sais que vous respecterez ce serment qui nous lie. Je ne vais pas vous l'apprendre, vous le savez tout aussi bien que moi. Volg plus que tous les autres duchés n'a cessé de verser son sang pour défendre les frontières d'Eurate. Nous sommes le seul confins de l'empire à être entouré de trois terres étrangères à l'Empire, ce qui nous a amené à endurer les assauts venus de l'extérieur que nous avons repoussé les uns après les autres. Parfois avec succès et d'autres fois non. Boisnoir est une terre où nous nous sommes toujours préoccupé de notre peuple avec attention. Nous sommes toujours restés unis avec nos pairs et n'avons pas hésité à nous soulever face à la tyrannie. Si ce n'est pas un gage de ma loyauté à cet empire, je ne sais pas ce que c'est. Toutefois j'ai bien conscience que ce n'est pas de loyauté dont il s'agit ici mais de capacité. L'avantage que j'ai et qui devrait vous convaincre pour m'élire, c'est que justement, je n'ai pas l'expérience des jeux de pouvoirs. Cela ne signifie pas que je suis un naïf ou un imbécile mais que vous avez l'avantage ici de pouvoir élire un empereur qui n'a pas déjà choisi son camps et qui pourra être impartial et juste envers chacun. Ce qu'il faut aujourd'hui à l'empire c'est de l'unité après les maux que nous avons tous traversé. C'est bien cela que je suis en mesure de vous offrir si vous faites de moi votre empereur.

                      Théodore alors se tut et examina un instant ses pairs. Le silence régna de nouveau sur la pièce. Un silence pendant lequel de ses yeux bleus clairs, il examina avec calme les autres ducs, tendant de sonder les réactions des uns et des autres mais comment véritablement savoir ce qu'il en était ? Ils étaient tellement rompus les uns et les autres à ces jeux d'intrigue qu'ils savaient parfaitement cacher leurs sentiments. On ne pouvait se fier qu'aux actes et à rien d'autre.
                      Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Mer 3 Juil - 7:37
                      Courage de Nera
                        Courage de Nera
                        Duc

                        Assemblée des ducs


                        Alors que le chacun faisait son office, vint enfin le moment tant espéré ou redouté. Un silence pesant s’installa durant lequel, chacun pouvait juger l’autre attendant un faux pas ou simplement une ouverture. Puis la voix d’Alastor… Non de son fils retentis. Courage retint un soupire et ferma un bref instant un soupire. Etrangement cette situation n’avait rien d’une surprise pour le noble. Tel père tel fils, pensa Courage en camouflant un fin sourire. Si cela avait été son père, le noble n’aurait émis aucune objection. Malheureusement ce n’était pas Alastor… Maintenant restait à savoir s’il fallait soutenir ou non ce jeune seigneur qui ma foi avait fait un discours très convaincant.

                        Courage se pencha légèrement en avant, son regard azur scrutant un long moment Théodore en silence. Finalement, le duc Hocha doucement la tête. Il était fort à parier que les deux autres seigneurs présents ne verraient pas la jeunesse de Théodore d’un bon œil… Pire, le jeune homme n’avait pas encore fait ses preuves en tant que duc.

                        -Je suis heureux de retrouver en vous les mêmes qualités, la même fougue, que votre père. Et, vous avez parfaitement défini ce qu’est le rôle de l’empereur : Etre le gardien et le tuteur des citoyens. Il devra gouverner pour le bien de son peuple et non pour le sien. Si vous accepter mon aide si vous devenez empereur, j’en serais ravis.

                        Son regard passa de la duchesse de Mellila au duc de Posvany. Courage ne s’était pas présenté au poste d’empereur et venait de soutenir le jeune Théodore Boisnoir. Un choix qui n’était pas irréfléchi, mais pouvait surprendre. Maintenant il était important de savoir si l’un des deux restant allait se présenter et qui soutiendrait qui. Quoiqu’il en soit les prochaines heures risquaient d’être longue, très longue ce qui n’arrangeait clairement pas les affaire du noble.
                        Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Jeu 4 Juil - 17:35
                        Ferenc de Posvány
                          Ferenc de Posvány
                          Duc

                          Ferenc observa de son œil de lynx des montagnes la scène se dérouler comme s'il n'était qu'un simple spectateur. Il inhala évidemment l'encens béni que le clerc promena dans toute la pièce, priant pour que chacun fasse preuve de sagesse. Mensonge que cela. Tous savaient, même les clercs, que la sagesse n'avait aucun rôle dans cette décision. Le Duc sourit intérieurement à cette ironie macabre. Et après qu'ils aient tous trinquer afin de saluer une dernière fois les défunts, il sourit encore plus en son fort intérieur, comme pour montrer ses dents jaunis par l'âge à son frère. Un sourire carnassier, comme son regard qui flamboyait d'avidité. Et enfin, Ferenc but, et reprit place.

                          Écoutant ensuite le chancelier, attentivement, son esprit reprit également place dans son corps, comme pour éviter de louper un seul mot, un seul instant. Le jeu d'échec avait commencé à prendre forme devant lui, et il devrait prendre le roi de son adversaire. Un adversaire qui ne tarda nullement à se montrer car, même avec le moment de silence qui sembla s'éterniser - sauf pour Ferenc -, le jeune Théodore se décida à se présenter. Ainsi, le fils d'Alastor était téméraire. Ferenc salua son courage et sa volonté. Il salua également le discours. Le jeune homme n'était pas très loin des réflexions du Posvanéen. Cependant, Ferenc n'approuvait pas, et pas uniquement parce qu'il souhaitait lui-même devenir Empereur... Théodore fit lui-même la remarque attendue: il était jeune et inexpérimenté. Et même avec de bons seigneurs à ses côtés pour l'épauler, des erreurs étaient possibles. La voix d'un seigneur, même Duc, était faillible, tout comme sa pensée et ses intentions.

                          Sans montrer aucune réaction non plus, le boiteux continua d'écouter le jeunot, ainsi que Courage de Néra qui le suivit dans la discussion. Ainsi le Néréen soutenait la candidature du Volgien. Ferenc entendit doucement la voix de son oncle se rappeler à son esprit, il l'avait mis en garde pourtant de la proximité de Volg et de Néra. Ce ne serait pas chose aisée que de faire changer Courage d'avis. S'il avait décidé de soutenir le jeune volgien, c'était pour une bonne raison.

                          Ne désespérant pas pour autant, Ferenc attendit que le Duc de Néra ait fini de parler pour enfin prendre la parole. Il leva les yeux vers ses interlocuteurs et interlocutrice et prononça d'une voix claire également et sans animosité:

                          "Je souhaite également me porter candidat."

                          Il laissa cette déclaration faire son petit bonhomme de chemin dans l'esprit de chacun, les observant pas la même occasion afin de lire le moindre tic sur le visage montrant une frustration, de la colère ou un stress. Fixant intensément le jeune fils d'Alastor, le boiteux cherchait tout particulièrement à le déstabiliser. Toutefois, même si ce regard était intense, Ferenc ne cherchait point à faire peur au jeune garçon. Cela aurait été une erreur notoire de sa part qui pourrait très bien faire pencher la Duchesse dans l'autre camp, et non dans le sien.

                          "Je ne souhaite pas étaler mon expérience, car cela ne pèsera pas beaucoup dans la balance. Jeune ou non, la formation peut compter, mais le talent également. Il est donc inutile de juger sur l'age. Je préfère me pencher plus amplement sur les projets potentiels qu'il est nécessaire d'apporter à Eurate, pour le bien de tous." commença le Duc de la Croix des Espines, afin de rendre son adversaire moins faible, il le mettait à sa hauteur, afin de ne pas le sous estimer. Le Posvanéen avait bien retenu que le fils avait beaucoup appris du père, et avait également beaucoup hérité de celui-ci, dont l'intelligence. "Il est en effet nécessaire de protéger nos concitoyens. Notre époque nous a montrée à quel point cela devenait nécessaire, à quel point Eurate est vulnérable, que cela soit à cause de la maladie ou de la guerre. Concernant la maladie, un châtiment divin, nous ne pouvons pas forcément nous y soustraire facilement. Mais concernant la guerre, nous pouvons la prévenir, agir avant afin que cela ne se reproduise pas."

                          Quittant enfin Théodore des yeux, Ferenc se tourna d'abord vers Magdalena, car elle serait la première concernée par ses projets, étant la plus proche. Mais il savait que cela concernait tout le monde dans cette pièce, et le principal concernait pouvait être le représentant de Volg. Car, comme l'avait si bien dis celui-ci, ils avaient si souvent repoussés des envahisseurs et ils étaient entouré par trois contrées étrangères - pas forcément en bonne ententes avec Eurate d'ailleurs. Alors Volg aurait peut-être besoin de ce projet pour respirer un peu.

                          "Je tiens à préciser que nous avons déjà commencé à mettre en place ce que je vais vous présenter, la Comtesse de la Croix des Espines, le Comte d'Emerald et moi-même. C'est un système de surveillance, avant d'être un système de défense militaire. Afin d'être prévenu rapidement des attaques, minime ou non. Ce qui nous permet de nous aider les uns les autres rapidement. Et ce système de surveillance et de défense, je souhaiterais le mettre en place à chaque frontière d'Eurate, afin de préserver le peuple des attaques qui lui ont déjà tant coûtées." continua le Duc. Puis, revenant vers le jeune de Volg, il reprit après une respiration: "On a déjà vue des Thoréens prendre la mer, alors chaque côte et chaque estuaire d'Emerald, voire même d'Aragon, peuvent être vulnérable. A Uzé, ce sont les attaques de pirates qui coûte des vivres ou des vies. Sans compter la proximité du Royaume de Fenyes, et leur silence. Une telle proximité rend également nerveux Terresang et Mont Dragon. Et je ne souhaite même pas parler des Kösz qui nous complique la vie chaque hiver à Posvany. Dans chaque région d'Eurate, le peuple est vulnérable. Il est tant de le protéger réellement."

                          Puis, se tournant vers Courage de Néra, Ferenc prononça ses mots en y mettant le plus de coeur possible. Il était apparemment le Duc à convaincre, alors il comptait bien le convaincre. Et ainsi faire pencher la balance.

                          "Si vous décidez de me soutenir en tant qu'Empereur, je réaliserais ce projet avec vous. Car, en tant que Duc de chacune de nos régions, nous sommes avant tout les gardiens de ces terres et de ces peuples. Et il est nécessaire, maintenant, d'avoir un Empereur qui souhaitent protéger ces peuples du fléau. C'est donc ainsi que je serais si vous me choisissez comme votre Empereur."

                          Et enfin, le silence retomba, et Ferenc se tut, reprenant son étude des visages. Attendant que chacun donne de nouveau soin point de vue.
                          Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Sam 6 Juil - 12:54
                          Magdalena de Tejada
                            Magdalena de Tejada
                            Duchesse
                            Avec surprise, Magdalena entendit Théodore s'exprimer le premier : elle n'avait pas escompté cela, mais le duc semblait de la même trempe que son père et parla avec clarté, par de belles paroles qui pouvaient paraître un peu creuses. Après tout, il était encore si jeune, tout juste placé à la tête de son fief, et c'était bien là les mots auxquels on pouvait s'attendre de sa part. Toutefois, il eut la sagesse — et l'honnêteté — de reconnaître que la loyauté était certes une belle chose, mais qu'il fallait bien plus que cela pour prétendre à la dignité suprême : la fin de son discours était un peu plus surprenante, et fit naître un fin sourire sur le visage de la duchesse qui dévisageait son vis-à-vis avec une attention soutenue.

                            Voilà qui était bien amené, il fallait le reconnaître : son retrait des affaires politique était un gage de neutralité, mais on ne pouvait toutefois se faire trop d'illusions à ce sujet. Théodore était le fils d'Alastor, et l'attitude de Courage à son égard montrait bien que l'alliance étroite qui unissait leurs personnes se voyait tacitement renouvelée par cette seule filiation. Le duc de Néra lui-même ne tarda pas à le confirmer en exprimant son soutien de vive voix, et contrairement à toute attente, se garda bien de se présenter lui-même avant de se ranger derrière la candidature du volgéen. Voilà qui venait bouleverser les prévisions : tout le monde, du moins à Mellila, avait été certain que l'ambitieux néréen ne manquerait pas cette occasion là de raffermir son pouvoir. Peut-être ne s'agissait-il que d'une manœuvre de façade, et peut-être nourrissait-il d'autres projets : difficile d'en juger pour le moment, mais la chose ne manquait pas d'intérêt. De surcroît, Magdalena s'en sentait un rien soulagée. Les relations avaient beau s'être apaisée depuis le fâcheux incident impliquant Cristobal, elles étaient loin d'être revenues à une confortable cordialité et se trouver en porte à faux vis-à-vis du nouvel empereur n'aurait sans doute rien arrangé de ses propres affaires.

                            Le silence qui suivit demeura fort bref : Ferenc prit la parole, croisant le regard de Magdalena qui s'était posé sur lui avec son acuité coutumière, et une imperturbable sérénité. Rien d'étonnant, là, et à mesure qu'il déployait son projet, une sorte de sourire flotta sur ses traits, un rien songeur. C'était un soldat, qui parlait : concis, efficace, avec à cœur la défense de l'empire et l'affirmation très claire de leurs positions face à leurs voisins qui, il fallait bien le reconnaître, s'étaient fait trop entreprenants, ces dernières années. Contre le discours trop vide de Théodore, Ferenc s'affirmait en homme d'action et proposait une solution bien concrète qui était le fruit des délibérations avec ses propres vassaux : par-devers tout le désamour qu'elle portait à ses voisins du nord, Magdalena ne pouvait nier qu'il voyait fort juste. Les côtes de son duché étaient bien trop exposées aux attaques, et quoiqu'elle gardât toujours l'espoir de renouer des relations diplomatiques avec les sultanats du sud, on ne gouvernait pas avec de simples espérances.

                            Pour autant, il fallait bien faire justice à Théodore, et elle ne pouvait trancher si aisément entre eux. Laissant filer un moment de silence pensif, consciente du poids qu'auraient ses paroles, Magdalena se redressa en croisant devant elle ses longues mains brunes. Elle les contempla un à un, et esquissa un léger signe de tête.

                            –Je crois que nous sommes tous d'accord sur un point : l'unité est cruciale pour l'avenir de l'empire, et celui qui ceindra la couronne se devra de la garantir pour faire face à nos ennemis. Ser Ferenc a souligné avec justesse les points faibles de notre défense, et je me range à cet avis, quoique je le trouve d'une ambition peut-être encore hors de notre portée. Néanmoins, puisque le soutien de Néra vous est acquis, Ser Théodore, il me revient en partie de trancher entre vous. Ser Ferenc fait honneur à sa carrière militaire en s'exprimant comme il l'a fait : auriez-vous un projet semblable ? Je ne puis encore me prononcer sur le fait de simples mots, aussi honorables fussent-ils. Il est sans doute fort tôt pour cela, mais si je dois appuyer votre candidature, il me faut entendre de plus concrètes choses sur ce qu'il adviendra de l'empire entre vos mains.

                            De nouveau, son regard balaya l'assemblée. Elle parlait avec son calme coutumier, avec précautions et prudence, mais on percevait toujours chez elle une sorte de sévérité un peu froide qui lui était bien nécessaire, puisque s'abstenant de concourir au milieu d'eux, elle se trouvait forcée d'y faire un choix.

                            Et s'il y avait bien une chose qui était évidente chez la duchesse de Mellila, c'était bien qu'elle ne prenait aucune décision à la légère, quitte à accorder un temps considérable aux réflexions préalables. La prise de parti de Courage était hâtive, pour elle, mais bien compréhensible : elle ne pouvait néanmoins en faire de même, puisque n'étant tenue par aucune alliance, et bien plus isolée que ne l'étaient les autres. Ferenc n'était probablement pas plus apprécié qu'elle, mais il avait à son contraire l'atout de poids d'être un des défenseurs d'Eurate, sous le feu constant des ennemis qui pressaient aux frontières du nord : il en jouerait encore, à n'en pas douter, mais elle devait lui accorder bien plus de crédit qu'au jeune Théodore, sachant combien même les plus belliqueux pouvaient être des atouts cruciaux dans les temps de troubles.

                            –Vous êtes un guerrier dans l'âme et par la force des choses, ser Ferenc, reprit-elle en s'adressant directement à lui, cette fois. C'est une chose précieuse, car nous savons fort bien quel est le prix de la paix qui est la nôtre, et quel tribut les duchés de Volg et de la Croix des Épines paient pour garantir nos frontières. Vous parlez fort justement de la nécessité d'avoir des yeux et des oreilles partout où la menace rôde, mais qu'en ferez-vous ensuite ? Serez-vous un empereur guerrier qui mènera la conquête, ou bien n'avez-vous projet que de maintenir ce qui est déjà nôtre ?

                            Une fois de plus, elle les regarda, un à un, et éleva un rien la voix :

                            –Et qu'en sera-t-il, messeigneurs, de Durdinis ?

                            Magdalena avait bien conscience que ses questions seraient peut-être mal accueillies par l'orgueil de l'assemblée. Pourtant, c'était avec sa précision habituelle qu'elle avait parlé, rassemblant une à une les informations et les faits, rien que les faits dans toute leur froideur élémentaire, qui lui étaient nécessaires. La nature des réflexions qui en découlaient demeurait difficilement discernable, mais on percevait sans peine l'esprit en marche qui faisait tourner ses rouages et décortiquait méticuleusement la situation. Les plus habiles, ou ceux qui étaient familiers d'elle, pouvaient peut-être présager de ce qui aboutirait, mais pour autant qu'elle le sache, aucun de ceux qui étaient présents ne pouvait y prétendre.
                            Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Lun 15 Juil - 16:20
                            Courage de Nera
                              Courage de Nera
                              Duc

                              Assemblée des ducs


                              De manière complètement prévisible, le duc de Posvany se porta aussi candidat au poste d’empereur. Courage ne montra aucune signe d’émotion alors que tous les regards se jugeaient, bien que le joli discours de l’homme lui tapait déjà passablement sur le système. Des projets ? Se moquait-il du monde ?  A croire qu’il se pensait supérieur avec sa formation militaire. Malheureusement pour lui la politique était aussi un champs de bataille bien plus compliqué qu’il ne l’imaginait.

                              Bien ! il était temps de remettre les point sur les i et d’appliquer une leçon. Un fin sourire étira les lèvres de l'androgyne qui leva la main pour concentrer l’attention à lui.

                              -Vous seul, duc ? Vraiment ? Il me semble pourtant que lorsqu’il n’y avait plus de dirigeant en Croix des Espines, que la fameuse noble barbare tentait de tenir les terres de sa cousine sans aucun appuis, que Néra est répondu présent… Il me semble que les hommes que je lui envois depuis deux ans pour tenir ces frontières sont plus qu’un simple détail dans VOS projets.

                              La main du noble retomba doucement sur la table. son regard acéré resta un instant posé sur le duc de Posvany, puis il se détourna vers Théodore…


                              -Maintenant que j’y pense, Volg a aussi aidé aux frontières pendant cette dur transition.


                              Son regard glissa du jeune homme au duc de Posvany à la duchesse de Mellila.

                              -Comme je le signalais un peu plus tôt être empereur, c’est être un gardien….Avisé du peuple.

                              Un sourire éclaira un bref instant son visage qui redevient sérieux presque aussitôt. Courage se réinstalla au fond de son fauteuil laissant ainsi la duchesse parler. Elle avait bien compris qu’elle serait celle qui ferait ou non s’éterniser ce vote, car en ce qui le concernait son choix était évident et pas simplement parce qu’Alastor avait été son ami. On pouvait éduquer un esprit jeune, pas un vieux soldats en quête de pouvoir…. A moins d’un miracle dans le discours de l’homme.

                              Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─ Mer 17 Juil - 11:13
                              Jean I
                                Jean I
                                Empereur
                                Le jeune duc de Volg était volontairement resté en retrait afin d'observer les réactions des uns et des autres. La candidature du duc de la Croix des Espines ne l'étonnait pas non plus par contre les arguments qu'il livrait pour tenter de ravir le coeur des autres ducs l'avaient fait sourciller. Ainsi il se réclamait d'actions qui n'étaient même pas les siennes... Intéressant point de vue.
                                Il écouta ensuite avec attention les propos de la duchesse de Melila qui étaient tout à fait justes. C'est à elle que revenait le difficile choix d'éventuellement faire basculer les choses et de rendre ces débats interminables ou non. Toutefois, elle fut coupée dans son élan par le duc de Néra qui jugea opportun de remettre les points sur les i en rappelant que la Croix des Espines avait largement bénéficié de l'aide de Néra afin de tenir les frontières et l'interpella alors au sujet de Volg.

                                Théodore se redressa alors sur son siège et après un regard vers ses pairs qui étaient visiblement à son écoute, il prit la parole :

                                - En effet, vous avez tout à fait raison sur ce point. À peine avait-elle été placée sur le trône du Conté que la Comtesse a sollicité une alliance avec Volg pour renforcer notre système de défenses aux frontières. Elle n'était pas sans savoir que nous, contrées frontalières, avons besoin de travailler main dans la main afin de rétablir nos défenses en cas de nouvelle invasion. Il est fort éloquent de constater qu'elle s'est d'abord tournée vers ses duchés voisins pour obtenir des appuis plutôt que dans son propre duché. Mais nous vous avons coupé dans votre propos, Madame, je vous en prie, continuez.

                                Il écouta avec autant d'attention la duchesse continuer dans son propos, tout en observant avec attention celui qui semblait être son unique adversaire dans cette élection. Il se doutait que le duc devait fulminer intérieurement de s'être déjà tiré une balle dans le pied si tôt dans les discussions. Le tout était de savoir si la balance de la duchesse de Mellila avait déjà flanché d'un côté plutôt que de l'autre. Toujours est-il que la dame avait posé des questions qui méritaient des réponses.

                                - Vos grâces ne sont pas sans méconnaître que Volg sort d'un terrible conflit intérieur dû en grande partie aux agissements viles du Comte de Terresang. Mon père n'a pas été en mesure de l'éviter, le peuple a donc parlé et il l'a fait par les armes en ôtant la vie du Comte et de son fils. J'ai confirmé dans ses attributions de régent du Comté le baron de Terrefière qui a pour mission de rétablir la paix dans le Comté et notamment avec Elena de Terresang, l'héritière du Comte Sanglant, s'il souhaite que le titre de Comte lui soit définitivement accordé. Par ailleurs, j'ai la ferme intention de maintenir le duché en paix par le développement de notre économie, jusque là par trop malmenée par les différents conflits et maux dont nous avons été les victimes. Nos terres ont, comme je vous l'avais indiqué de prime abord, que trop besoin que l'on s'en occupe en renforçant nos fortifications. Pour ceci, nous avons besoin d'argent. C'est pourquoi le calcul est simple, en développant le commerce avec nos voisins, nous allons pouvoir réparer les fortifications voire même les moderniser en les rendant beaucoup plus efficaces et moins nécessiteuses en hommes qui pourraient alors se consacrer à bien d'autres tâches comme de la surveillance active de nos frontières et la délivrance plus rapide de messages d'alerte en cas d'invasion. Nous aurons alors les moyens de nos ambitions.

                                Théodore but un peu d'eau avant de reprendre.

                                - C'est pourquoi il est important à nos yeux de maintenir les relations de bon voisinage actuel que nous avons mais également d'en conclure de nouvelles avec nos voisins plus éloignés. C'est l'unité du royaume qui fera notre salut et c'est ce à quoi je m'emploierai tant comme duc si votre choix ne se porte pas sur moi, qu'en tant qu'empereur si vous me faisiez le bonheur de m'élire.

                                Sur la question de Durdinis, le jeune de Boisnoir était bien plus gêné mais toutefois lucide.

                                - Je ne vous cacherez pas que malheureusement, ce qui est perdu le restera. Si mon coeur de Volgien souhaiterait que nous partions séance tenante à sa reconquête, le duc lui, ne peut se laisser aller à de telles fantaisies. Nous sommes actuellement bien trop affaiblis pour nous lancer dans ce genre de projet. Nos frontières sont dans un état pitoyable et nous manquons cruellement d'hommes depuis que nous avons été touchés par la peste. C'est pourquoi il est primordial de nous renforcer pour conserver ce que l'on a déjà plutôt que de courir à la récupération de Durdinis au risque de perdre encore plus. Nous sommes trop faibles pour le moment. Toutefois, si nous faisons le nécessaire, j'ose croire que je verrai de mon vivant le jour où les terres de Durdinis seront à nouveau euratiennes.

                                Théodore se renfonça dans son siège, buvant encore un peu d'eau.

                                - J'espère avoir répondu à toutes vos sollicitations votre seigneurie. Ajouta-t-il poliment vers la duchesse de Mellila.

                                Théodore était peut être jeune mais il n'était ni sot, ni inexpérimenté. Ceux qui pensaient le contraire étaient alors bien mal renseignés sur sa personne puisque cela faisait déjà plusieurs années qu'il gérait seul la baronnie que son père lui avait léguée avant sa mort. Sa jeunesse bien qu'initialement présentée comme un défaut, était en réalité à ses yeux un atout. On le sous-estimait bien trop grandement, ce qui lui permettait de toucher plus juste encore que s'il avait été un homme d'expérience.
                                Re: [EVENT]Assemblée des ducs (été 1250) [réservé aux ducs] ─
                                  Contenu sponsorisé



                                  Aller à la page : 1, 2  Suivant