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Le Palais des Miroirs
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Le Palais des Miroirs ─ Mar 15 Oct - 18:07
Ravasz Bátor
    Ravasz Bátor
    Baron
    L’antichambre dans laquelle se trouvait Ravasz était assez intéressante à étudier du regard. Une fresque magnifiquement ouvragée recouvrait ses murs nus pour leur donner plus de charme et d’attrait, comme dans le reste du palais impérial. Ladite fresque était une représentation d’une bataille très connue qu’avait menée l’Empire. Une victoire qui avait retenti dans tout Eurate avec la même intensité : la défaite de la horde d’Atabeï Khan, devant les remparts d’Evalon, le centre du monde civilisé.


    Ravasz observait froidement les cavaliers khöz représentés sur l’œuvre. Ils ressemblaient à des démons juchés sur des chevaux. Au-dessus des remparts, les défenseurs étaient peu nombreux, et l’empereur était absent. Puis, un mur plus loin, c’était l’arrivée des renforts inespérés : Hauer Bjarkison, juché sur son blanc destrier, volant au secours de la cité assiégée et de son peuple, qui l’adulait sur l’autre pan de la fresque.


    Le baron posvan étudiait avec attention la minutie des détails, l’ostentation avec laquelle était présenté l’événement. Nul doute qu’il devait s’agir d’une commande personnelle du héros de cette histoire, et pourtant, Ravasz ne pouvait s’empêcher de remarquer qu’il y manquait le véritable artisan de la victoire : son frère István. Sur les murs, il n’y avait nulle trace d’un homme de Posvány, nul Paludéen, ni même un chevalier de Besbána. Hauer avait tout fait pour écarter le moindre rival, afin de s’abroger tout le mérite dans les arts, sinon sur le champ de bataille.


    - Puisse ton cadavre pourrir éternellement en terre étrangère.


    Le murmure lui avait échappé, plus fort qu’il ne l’avait d’abord imaginé. Il remarqua néanmoins, à l’œillade que lui avait lancée Mátyás son garde du corps, qu’il l’avait prononcé un peu trop fort. Il répondit à ce regard par un sourire.


    Son frère avait toujours été forcé de vivre dans l’ombre de cet opportuniste de Durdinien, qui s’était attribué tous les succès militaires. La rivalité entre les deux hommes, bien qu’ils n’aient pas été du même rang, avait été féroce. Mais en définitive, on ne peut gagner contre un duc.


    Ou le peut-on ?


    Mátyás se racla la gorge en voyant se profiler l’ombre d’un laquet.


    - L’empereur arrive, je crois, monseigneur.


    Ravasz fit volte-face, pour accueillir l’empereur comme il se doit. Préparant une révérence, il attendait le moment propice pour s’exécuter devant le maître incontesté de tout ce qui vivait depuis le bassin d’Opale jusqu’aux montagnes de Terresang.
    Re: Le Palais des Miroirs ─ Mer 16 Oct - 14:07
    Jean I
      Jean I
      Empereur
      Les festivités avaient duré une bonne partie de la nuit. Jean n'était pas resté jusqu'au bout bien évidemment. Désormais il avait un empire à diriger et il se doutait bien qu'on n'allait pas lui faire grâce d'une seule journée de repos. Il s'en fit la réflexion dès qu'il reçut les premiers billets lui demandant une entrevue.

      Avec le couronnement de tout nouvel empereur allait également les inévitables nominations aux offices et tous les grands hommes de l'empire souhaitaient avoir une place au soleil. Jean le comprenait sans difficulté. Il avait donc dû prioriser les audiences et quoi de plus naturel que de commencer par un représentant des Bátor ? Après tout, n'avait-il pas été élu face aux prétentions de Ferenc Bátor ?

      Ainsi, il avait accepté de rencontrer cet homme avec beaucoup de curiosité. Il n'était pas sans avoir entendu parlé, voire même côtoyé certains membres de la famille Bátor sur les champs de bataille de la guerre de Durdinis. L'empire avait alors été mis à rude épreuve en ces temps sombres. Jean espérait ne plus avoir à vivre une telle déconvenue de si tôt.

      Toutefois ce matin, comme ce serait le cas tous les matins, ses conseillers l'informaient de la situation de l'empire. Même s'il n'était pas couronné, il régnait déjà. L'empire n'avait pas eu de chef à sa tête depuis bien trop longtemps et il fallait que les offices reprennent leur bonnes vieilles habitudes. C'est pourquoi une première réunion avait été faite afin de mettre en place un circuit de communication efficace pour permettre à Jean d'être le mieux informé à tout moment de la situation de l'empire. La réunion terminée, il se dirigea alors vers son bureau en passant par l'antichambre où son interlocuteur l'attendait déjà sans doute.

      Jean n'était pas surpris de voir ce dernier tourné vers la peinture qui s'y trouverait de la bataille d'Evalon où sa famille s'était si bien illustrée malgré que l'histoire n'ait pas retenu leurs exploits au profit d'autres.

      - Triste souvenir que celui-ci, n'est-ce pas ?

      Il laissa l'homme s'incliner devant lui avant de reprendre.

      - Ravasz de Bátor, baron de Moscár, c'est un plaisir de vous rencontrer. Si vous voulez bien, prenons place sans plus attendre dans mon bureau, nous y serons plus à l'aise.

      Jean se dirigea alors vers son bureau, suivi de Ravasz et des gardes qui le suivaient désormais à chaque pas qu'il pouvait bien faire dans le palais. Discrètement, ils avaient la politesse de lui indiquer lorsqu'il se trompait de chemin afin de ne pas passer des heures perdus dans les affres de couloirs de ce palais impérial.

      D'un geste, il invita Ravasz à prendre place sur l'un des fauteuils de bois blanc, parés d'or aux coussins bleus clair et prit lui-même place en face de lui dans un grand fauteuil de la même couleur mais dont le dossier était plus haut. Plus tôt dans la journée, on lui avait fait visiter le palais. Traditionnellement, le bureau de l'empereur était situé un étage plus haut. Grand et spacieux, il était très ornementé. Au-dessus du grand fauteuil rouge et or se trouvait les fleurs de lauriers traditionnellement emblème du statut d'empereur. Toutefois Jean se sentait très mal à l'aise dans ce bureau gigantesque qu'il trouvait finalement très sombre avec très peu de fenêtres. Il avait donc exprimé la volonté de disposer son bureau autre part dans le palais. On lui avait laissé le choix mais ce dernier devait nécessairement être à un étage pour éviter que tout intrusion ne puisse être trop aisée.

      Il avait donc opté pour ce bureau d'angle plus petit mais plus cosi, dont les murs étaient blancs, peint avec des fresques de couleurs pâles et légèrement ornementé de moulures recouvertes de feuilles d'or. Ses larges fenêtres donnaient sur le jardin d'où on pouvait voir les grands arbres. Le silence faisait que bien souvent, on pouvait entendre les oiseaux. Cette pièce qui était l'ancien salon de musique était calme et apaisante. C'était tout ce qu'il fallait à Jean pour se sentir bien, presque chez lui.

      Alors qu'il s'asseillait, un des nombreux domestiques du palais proposa à Ravasz s'il désirait boire ou manger quelque chose et lui servit ce qu'il désirait avant de prendre congé. Regardant ce spectacle, Jean remercia le domestique avant de joindre ses mains sur le grand bureau en merisier aux nombreuses cachettes et se montrait attentif à ce que son interlocuteur allait lui demander.

      - Vous avez toute mon attention.