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Marcia Ramilies, femme d'armes
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Marcia Ramilies, femme d'armes ─ Ven 8 Juil - 17:48
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    Fiche de présentation
    Marcia Ramilies


    • Nom : Ramilies
    • Prénom : Marcia
    • Age : 23 ans
    • Sexe : Féminin
    • Rang : Citoyenne
    • Métier : Guerrière


    Physique

    Marcia a une carrure svelte et athlétique, bien proportionnée pour une taille et une corpulence moyennes, lui assurant robustesse et bonne santé. Sa silhouette, avec un ventre plat et musclé ainsi que de belles courbes, est agréable à regarder sans même chercher à la mettre en valeur. Ce corps bien fait dissimule une force physique bien effective lorsque cette demoiselle manie son arme. Sa peau est claire, à peine halée par son enfance campagnarde et les rigueurs de sa vie tumultueuse par la suite. Elle n'a pas de cicatrices ni de marques particulières et rejette les tatouages, vulgaires et juste bon pour les marins, les désœuvrés, les habitués des endroits louches et les ivrognes à grande gueule, ces catégories se recoupant souvent d'ailleurs. Sa démarche est assurée et souple. Son pas est léger et peu bruyant, évoquant celui d'un félin en chasse. La demoiselle parle avec un léger accent de Namarre.

    Son visage présente de beaux traits : Des lèvres pulpeuses plissées en une expression sarcastique qui laissent une première impression moqueuse à ses interlocuteurs, un nez convexe et fort qui reflète son caractère volontaire et énergique et des yeux verts perçants qui paraissent sonder les individus dont elle croise le regard. Ses cheveux châtains, s'éclaircissant à la lumière, sont légèrement ondulés et tombent sur ses épaules. Ils sont portés libres le plus souvent, n'étant noués en une queue de cheval que pour des efforts physiques intenses ou lors de forte chaleur.
    Roturière de la campagne, Marcia se maquille rarement, tout juste les lèvres d'ordinaire, persuadée que seules les femmes de qualité savent vraiment pratiquer l'art de porter avec élégance un maquillage. Elle aimerait bien en faire autant au fond d'elle pour émuler ces belles demoiselles de la noblesse ou de la bourgeoisie mais craint surtout d'être ridicule ainsi et de ressembler plutôt à l'une de ces catins peinturlurées qui suivent les armées en campagne ou hantent les quartiers mal famés à la ville.

    Au quotidien, la jeune femme porte des braies et collants plutôt que de jupons et robes. Les couleurs froides, avec une préférence pour le bleu, l'ocre ou le vert, ont sa faveur. Une solide ceinture de cuir, à laquelle est enfilée une petite sacoche bien pratique, lui enserre la taille. Des bottes et des gants de cuir souple bordés de fourrure complètent sa vêture habituelle. Une pèlerine à capuche et/ ou un foulard protégeant le bas du visage viennent compléter si nécessaire la tenue de voyage. Toutefois, lors d'occasions festives ou d'événements sociaux, la demoiselle fait un effort vestimentaire et revêt des robes joyeusement colorées, plus voyantes et exubérantes, en contraste avec ses tenues habituelles, assumant pleinement sa féminité dans ces moments-là. Marcia porte rarement des bijoux voyants, considérant que ceux-ci comme une marque de coquetterie futile hors des grandes occasions, les mêmes où l'on peut l'apercevoir en robe. Seuls quelques anneaux ordinaires ornent ses mains en toute simplicité.

    L'armure, elle, est constituée de divers pièces d'armures différentes combinées ensemble pour en tirer le meilleur compromis possible entre la protection, le confort du port et l'encombrement. Il s'agit à la base d'une armure de cuir renforcée par endroit de mailles et de quelques pièces d'armures rigides. Peu courant, ce genre de combinaison improvisée se retrouve surtout parmi les mercenaires pragmatiques et les vétérans d'armées en campagne plus soucieux de résultats que d'apparat uniformisé.

    Outre la dague passée à la ceinture et la fronde rangée dans sa sacoche, Marcia porte son arme fétiche, une masse d'armes ironiquement baptisée « Courtoisie Rustique », à l'épaule ou attachée dans son dos.

    Marcia la guerrière:


    Caractère

    Garçon manqué. C'est la première chose qui vient à l'esprit en observant le comportement de Marcia. Énergique, volontaire et courageuse, elle n'évoque en rien l'imagerie de faiblesse et fragilité que bien des hommes associe aux femmes. Femme de caractère et assez bravache, la demoiselle n'en est pas moins réfléchie et ne se jette rarement dans l'action tête baissée. Pragmatique et douée de bon sens, elle réalise très bien que le courage et la force ne remplacent pas un plan bien conçu pour l'emporter même si ces vertus ont leur rôle à jouer. Cela la distingue des impulsifs qui vont à une mort héroïque mais vaine. Ces qualités lui auraient permis une belle carrière militaire si le destin n'en avait décidé autrement.

    Un brin cynique, un peu opportuniste, la jeune femme aime profiter des situations où elle peut retirer un avantage quelconque. Il s'agit juste de s'octroyer un modeste profit, quitte à faire une entorse à la morale ou la loi commune. Le tout est de rester discrète. Cela n'ira donc pas jusqu'à l'abus flagrant ou la trahison.

    Comprenant l'importance des apparences en société, Marcia joue de celles-ci comme tout le monde pour préserver sa réputation.

    En public, désireuse de donner une image de femme forte, pour ainsi dire de femme virile, la demoiselle affecte la dureté et la froideur, se montrant assez revêche et acide au premier abord. Il s'agit d'une barrière que Marcia pose avec autrui le temps de s'en faire une meilleure idée. La femme d'armes se fera par la suite plus déférente avec les personnes la traitant à sa juste valeur sans s'arrêter à la première impression. Par contre, les autres sont assurées d'être la cible de ses railleries plus ou moins caustiques.
    Ceci dit, malgré son apparente rudesse, la guerrière reste une personne fiable et correcte avec les gens. Sans être mis en avant, ses penchants lesbiens ne sont jamais dissimulés à proprement parler. La demoiselle ne manque jamais d'étonner ceux qui la connaissent lors des quelques occasions où elle revêt une robe et se conduit en véritable femme. Cette féminité affichée, pour sincère qu'elle soit, n'efface nullement son véritable caractère. Les lourdingues s'en rendent vite compte pour peu qu'ils se fassent insistants.

    Dans l'intimité, la jeune femme montre un visage autrement plus plaisant, se montrant plus agréable et amical. Moins farouche avec les hommes, elle sera surtout plus proche des autres femmes. Sensuelle et épicurienne, Marcia apprécie la sensibilité et la douceur déployée à son intention et sera aisément séduite par des amantes câlines, se faisant à la fois tendre et protectrice, chatte et lionne avec elles. Ses relations avec des femmes à tendance dominatrice seront plus de l'ordre du rapport de force, une concurrence des ego, jusqu'à ce que l'une prenne l'ascendant sur l'autre et que chacune trouve ainsi sa place par rapport à l'autre. L'attitude de la guerrière évoluera alors selon le résultat de la confrontation des personnalités : soit sévère et autoritaire si elle domine soit humble et soumise si elle a trouvé sa maîtresse.

    Partant du principe qu'on ne nuit pas à son bienfaiteur, Marcia est loyale à son seigneur, pour peu qu'il en vaille un minimum la peine. Elle a une opinion assez médiocre de la noblesse en général, espérant juste que son suzerain soit un peu mieux que la moyenne. De son point de vue, ambitieuse par nature, l'aristocratie est moins fiable que les roturiers, lesquels ne demandent qu'une rétribution de leurs bons et loyaux services.

    Pour autant, Marcia n'a pas non plus d'estime particulière pour le peuple. Il est bien trop grégaire, geignard et surtout incapable de se prendre en main par lui-même, ce qui légitime la nécessaire tutelle de la noblesse sur lui, un peu comme un berger s'occupant de son troupeau avec plus ou moins de bienveillance. Seules quelques âmes fortes faisant exception peuvent trouver grâce à ses yeux.

    L’esclavage est une bonne chose de son point de vue. En effet, il permet aux roturiers et personnes libres d'apprécier leur position relativement privilégiée en créant une catégorie qui a encore moins de droits qu'eux. Quant à l'esclave, celui-ci se voit reconnaître une utilité sociale qu'il n’aurait sans doute pas en étant mort ou même libre.

    Tiède à propos de la religion, Marcia se plie stoïquement à ce rite social malgré sa détestation des interminables et ennuyeuses homélies. Les mystères du divin, trop hermétiques pour elle, ne l'intéressent pas vraiment. La demoiselle est plus à l'aise dans l'action que dans la contemplation et le cantique... surtout qu'en plus, elle chante faux !

    Enfin, concernant les peuples barbares au-de-là des frontières d'Eurate, qu'elle tend à considérer comme un même ensemble plus ou moins indistinct, ces derniers lui sont détestables et, pour les avoir combattus, son opinion à leur égard est teintée de méfiance, de rancœur et de préjugés racistes.


    Compétence par groupe

    4 en Compétence Martiale (Masse d'armes), 2 en Forme Physique, 1 en Discrétion, 1 en Vigilance


    Histoire

    Racontée par la principale intéressée…

    Je suis née il y a vingt-trois printemps en Namarre. Notre famille vivait à la campagne, dans la bourgade d'Escello, où mon père tenait son auberge, assurant la subsistance de toute la famille. Celle-ci comprenait sept personnes. Moi-même, bien sûr, mon père, Vitalis, ma mère, Jehane, et mes quatre frères : Henri, Fulbert, Adelphe et Roland, les deux derniers étant plus jeunes que moi. Je suis la seule fille de la fratrie. En fait, nous pourrions même dire une famille de huit personnes. Nous ne sommes pas du même sang mais oncle Roderick fait lui aussi partie de la famille en quelque sorte. Papa disait toujours qu'il est son frère d'armes. Je ne savais pas ce que cela voulait dire mais ai continué de l'appeler ainsi même après avoir été en âge de comprendre. L'habitude...

    Nous avons vécu paisiblement dans notre communauté si tranquille jusqu'à l'année de mes douze ans. Le village étant traversé par une des grandes routes de la principauté, de nombreux voyageurs passaient et apportaient des nouvelles de la région et de bien au-de-là. Lorsque j'avais dix ans, le passé militaire de mon père resurgit avec une visite du nouveau prévôt local. C'est à cette occasion que je rencontrais pour la première fois Oncle Roderick. Je découvrais comment ces derniers s'étaient connus en servant dans la même troupe et écoutais les récits des faits d'armes des deux hommes légèrement grisés par la boisson ce soir. Mon oncle était officier et mon père un des plus braves soldats. Tous deux avaient quitté l'armée pour s'établir finalement avec leur pécule économisé.

    Fasciné lui aussi par le récit qu'il entendait, mon frère aîné décida de s'enrôler dans l'armée impériale pour donner un sens à sa vie plutôt oisive et facile jusque-là. Je revoie encore l'éclat de fierté dans le regard de mon père lorsque Henri annonça son choix au moment du dîner. Ma mère, elle, pleura sans rien dire…
    Bien que née de sexe dit faible, mon tempérament était plutôt celui de l'autre. Unique fille entourée de quatre frères, nous avions plus ou moins la même éducation. Malgré les efforts de ma mère pour faire de moi une vraie petite femme, mon comportement était plutôt le reflet de celui de mes frères et des autres garçons auxquels je me mêlais dans nos jeux d'enfants. Seuls mes traits et ma chevelure tombante me désignait comme une fille. Enthousiasmée par l'audace de mon grand frère, j'avais envie de faire de même mais j'étais bien trop jeune. Et cette fois-ci, même mon père chercha à me décourager de suivre cette voie malgré mon entêtement. Ma place, disait-il, n'était pas sur un champ de bataille. Mais, dans le dos de ma mère, il canalisait mes pulsions héroïques en m'apprenant le métier des armes, tout du moins quelques passes d'armes. Savoir se défendre pour sauver sa vie si des pillards venaient par ici était important me disait-il. La discrétion étant de mise, je faisais montre de talent pour échapper à l'attention de ma génitrice dans ces moments-là.

    Le temps passa et je grandissais. Henri revint finalement à notre village au terme d'une campagne contre les barbares Thoréens qui, au printemps, avaient encore fait quelques méfaits en Durdinis. Six ans s'étaient écoulés. Maintenant pleinement adolescente, j'étais curieuse et toujours intéressée par les exploits guerriers. Je ne rêvais pas, comme toutes les jeunes filles de mon âge, d'un vaillant chevalier blanc pour me courtiser en me narrant ses exploits mais d'être moi-même le dit chevalier accomplissant ces prouesses. Sans doute, était-ce un mimétisme avec les garçons que j'émulais depuis toujours au point en cette période de m'habiller au quotidien comme eux et de refuser au grand dam de ma mère de porter des robes. Impatiente de savoir quel avait été son vécu de guerrier, j'assaillais Henri de mille et une questions sur ce qu'il avait fait. Ce fût mon père qui me pria sèchement de me taire. Mon frère, lui, resta silencieux. Je ne compris pas pourquoi.
    J’allais voir oncle Roderick et lui raconta tout cela. L'air visiblement contrarié, il se décida à m'expliquer sans faux-semblant la réalité de la guerre, bien moins romancée que dans les contes de beuverie des vétérans, des horreurs et atrocités auxquelles les soldats étaient confrontés et parfois impliqués, de la peur de mourir en souffrant, du chaos des batailles, des tortures et sévices infligés aux prisonniers et populations des territoires conquis, du quotidien épuisant et ingrat lors des campagnes militaires, du relâchement épouvantable auquel la troupe se livrait après le stress du combat ou dans l'attente oisive... Bien moins reluisant que tout ce que j'avais entendu dire jusque-là ! Pour lui, Henri avait juste craqué à force d’être confronté à toutes ces choses. Il ne reprendrait pas les armes de sitôt. La suite lui donna raison.
    À la fête des moissons, mon frère aîné nous annonça vouloir prendre pour épouse Rosine, la fille d'un de nos voisins. Pour lui, l'aventure, c'était bien fini. Fulbert, mon autre aîné, annonça à son tour avoir le même projet avec Mahaut, l'une des filles du forgeron de notre bourgade qu'il connaissait depuis l'enfance. Mes parents étaient fous de joie. Cela les rassurait de voir mes aînés opter pour une vie paisible et monotone. J'étais moi aussi heureuse pour eux mais rêvais pour ma part d'une existence plus palpitante à laquelle mes deux aînés renonçaient en se mariant. J'avais seize ans et envisageais les choses avec légèreté.

    La fête des moissons se déroula dans l'allégresse et la bonne humeur des communautés laborieuses un jour de relâche. Avec le bon dosage de supplications, de menaces et de promesses, ma mère se montra suffisamment convaincante pour que j'endosse une robe comme toutes les autres jeunes filles de mon age. J'étais presque une femme maintenant et devait me conduire comme telle me disait-elle. Je n'eus pas à le regretter malgré mon tempérament. J'étais si belle dedans. Ma génitrice devait croire que je trouverais à cette occasion quelqu'un. Ce fût bien le cas mais comme elle l'espérait.
    L'attirance fût réciproque. Nous avons commencé la soirée par échanger des regards d'abord curieux, nous observant parfois sans discrétion. Puis, ceux-ci sont assez vite devenus plus séducteurs, plus espiègles. Ce fût moi qui pris l'initiative de l'inviter à danser et nous restâmes inséparables tout au long de la soirée, déclinant tour à tour les demandes d'autres cavaliers. Au plus fort de la nuit, nous parvînmes à nous isoler de nos familles respectives pour nous adonner à la passion brûlante qui nous saisissait ce soir-là. Dans la grange de l'auberge familiale, nous échangeâmes nos premiers baisers et nos premières caresses. Le désir montant au fur et à mesure de nos tendres contacts, nos corps se sont vite dénudés, allongés sur la paille séchée et entremêlés lascivement au son de nos soupirs d'aise. Quelles ne furent pas les têtes de mes parents le lendemain matin lorsqu'ils me découvrirent nue et enlacée amoureusement avec Anelie, la fille du boulanger ! Elle resta mon premier émoi et mon cœur lui est toujours ouvert. Tout comme mon lit d'ailleurs, même si Anelie s'est mariée depuis.

    Mes dix-huit ans arrivèrent enfin. L'âge d'être considérée comme adulte. Je travaillais depuis l'adolescence dans l'auberge de mes parents comme serveuse mais mon avenir était ailleurs. De ce constat, mes parents et moi en étions certains, même si ce n'était pas de la même façon. Ma mère ne désespérait pas de me trouver un prétendant pour fonder une famille en dépit de ma franche attirance pour mon propre sexe. De mon côté, avec la fougue et l'énergie de la jeunesse, j'envisageais de partir du village pour découvrir le monde autour et vivre une existence plus exaltante que celle dans notre village. Aussi, lorsqu'un recruteur de l’armée impériale passa dans l'établissement de mon père avec l'espoir de récupérer parmi les habitués quelques individus vigoureux, je me proposais spontanément et signais d'une croix (Comme la plupart des citoyens ordinaires d'Eurate, je suis illettrée) le document d'enrôlement qu'il me tendit au grand dam de mes parents. Mon choix ne leur convenait pas mais ils ne pouvaient plus le contester. Cette année-là, je les quittais donc, persuadée d'avoir trouvé ma voie vers le prestige, la fortune et la renommée.

    Recrue de l’armée impériale n'était pas un mauvais choix. Le pays était globalement stable et en paix sous la poigne de notre souverain mais, avec la menace des barbares à nos frontières, il fallait des guerriers pour protéger notre empire et son peuple. Je dus néanmoins batailler pour être affectée dans une unité combattante lorsque l'on m'offrit une place en cuisine. Il me fallut aussi inculquer à ceux aux manières par trop frustres et machistes que je n'entendais pas être non plus leur repos du guerrier. Les enseignements de mon père me servirent bien. Quand le dernier prétendant à mon pucelage chuta au sol pleurnichant avec ses deux mains sur son entrejambe meurtri, même les porcs les plus obtus cessèrent de me tourner autour. Assez peu de femmes rejoignait l’armée à cause de ces comportements irrespectueux de la part de recrues masculines. Aussi, je devins rapidement celle vers qui se tournaient quelques autres recrues féminines de notre troupe lorsque de telles propositions leur étaient faites un peu trop lourdement. Une réputation de petite teigne commença à me coller à force de me retrouver impliquée dans divers esclandres et bagarres durant ma période militaire. Mon choix d'arme pour me spécialiser dans son maniement ne fit qu'accroître cette image peu flatteuse. A contrario de la plupart de mes compagnons, puisque j'étais assez forte pour m'en servir correctement, j'optais pour des armes plus lourdes comme la masse d'armes, pratique pour briser les os à travers les armures souples, ou la hache, une arme brutale aux blessures intimidantes. On était loin des armes plus dynamiques vers lesquelles se tournaient plus typiquement les autres recrues féminines !

    Deux années passèrent. Un jour de début d'été, une lettre de ma famille me parvint. Mon père était mort et il m'était demandé de revenir au plus vite. Je quittais séance tenante l’armée impériale avec l'espoir de pouvoir me réengager par la suite. De retour à Escello, j'en appris plus. La mort de mon père n'avait rien de naturelle. Il avait perdu la vie lors une rixe avec des mercenaires de passage en voulant protéger une serveuse qu'il avait embauché des attentions lubriques du groupe. Avant de trépasser, armé d'une simple hachette, lui qui était rouillé et rangé depuis si longtemps, avait réussi à tuer deux hommes et mutiler un troisième. Mon plus jeune frère était parti discrètement chercher Roderick à la requête de notre père mais celui-ci était arrivé trop tard pour le sauver. Il réussit cependant à étriper les autres soudards. Toutefois, l'homme qui avait mortellement poignardé son ami, le seul survivant des reîtres, avait réussi à fuir en abandonnant derrière lui les deux doigts tranchés de sa main gauche. Le prévôt n'avait rien pu faire pour l'en empêcher. Lui-même n'en ressortit pas indemne. Un mauvais coup à la jambe l'avait estropié et il boitait désormais.

    J'ai longuement pleuré suite à ce récit. Les regrets m'assaillirent de ne pas avoir été là quand cela s'était produit. Après un long silence ponctué par mes sanglots, oncle Roderick prit un air grave et poursuivit. Mon père ne pourrait reposer en paix tant que son meurtrier n'aurait pas payé son crime. Retenu ici par ses devoirs et son handicap, il ne pouvait s'en charger. De même, il avait dû dissuader mes frères aînés de se lancer dans cette aventure maintenant qu'ils avaient femme et enfants à charge. Mes jeunes frères n'avaient aucune expérience du combat ni même entraînement suffisant pour pouvoir espérer faire face à un tueur aguerri. Même moi, je semblais bien légère pour me mesurer à un combattant endurci. Pourtant, je me lançais dans cette quête de vengeance. Oncle Roderick me donna une description sommaire de l'individu que j'allais rechercher, l'anneau d'or monté d'un petit rubis qu'il avait trouvé sur l'un des doigts tranchés et une petite bourse pour les dépenses à venir. Enfin, il me mit à disposition les effets personnels des complices tués dans l'auberge pour que je puisse un peu m'équiper. Je revêtis une armure de cuir usée, un manteau à capuche sombre et m'arma d'une masse d'armes. Ma dague glissée à la ceinture et mon sac de voyage sur le dos avec quelques provisions, je pris de nouveau la route pour toute une année de traque.

    La chasse à l'homme dura près de deux ans de ma vie à travers tout Euraste. Du moins, ses coins mal famés et champs de bataille, endroits typiques où trouver des mercenaires et/ou des informations sur ces derniers. Ma bourse n'avait jamais était bien pleine et, sans rentrée d'argent, se vida de plus en plus vite. Je dus me résoudre à louer mes propres bras pour couvrir mes besoins. A mon tour, je devins mercenaire. Lors d'une mission, j'ai tué pour la première fois de ma vie un homme, un brigand tentant de détrousser le convoi marchand dont je faisais partie de l'escorte. Étrange impression que celle que je ressentis sur le moment, mêlant joie, fierté et dégoût. J'avais déjà blessé par le passé mais jamais occis. Une partie de mon innocence venait de s'évanouir. Prise d'un violent haut-le-cœur, mon estomac se vida à côté de la dépouille de ma victime sous les rires gras de quelques compagnons d'armes et marchands satisfaits. Je ne m'en offusquais pas. Tuer serait un passage obligé avec l'assassin de mon père et d'autres hommes mourraient sans doute de ma main avant cela.
    Les emplois de mercenaires rapportaient de quoi faire bouillir ma marmite mais les gains étaient insuffisants pour me payer les services d'informateurs susceptibles de m'aider si je devais me contenter des travaux relativement propres. Un compromis avec la morale dut se faire lorsque j'acceptais quelques besognes en contrariété avec la loi sous le sobriquet de « Rouge-gorge » (rapport au fait je chante généralement faux) en espérant que personne n'en sache jamais rien. Au début, la boisson et les bras d'autres femmes m'aidèrent à oublier cette entorse à ma conscience. Puis, la banalisation au cours des semaines suivantes rendit très vite cela superflu. Dans la vie, on s'habitue à tout... Malgré les émoluments pourtant alléchants, je refusais cependant les contrats de tueuse à gage. Vraiment trop sale pour moi !
    Je profitais de cette sombre période pour faire des connaissances, m'améliorer et accroître mon expérience auprès d'autres soldats de fortune. L'un d'eux, un beau brun chanceux, se vit même offrir mon pucelage en remerciement de ce qu'il m'apprit en combinant les pièces de différentes armures pour obtenir une protection plus efficace. Pour autant, même après avoir goutté aux joies de la bête à deux dos avec un homme, mes préférences amoureuses ne changèrent pas le moins du monde. J'avais juste élargi mon horizon sensuel.

    Finalement, ma patiente fût récompensée. Un beau jour d'automne, j'eus vent par le biais de mes connaissances qu'un obscur nobliau assoiffé de vengeance rassemblait avec le soutien du trône une armée de mercenaires en Noxa pour se lancer dans une expédition punitive contre une horde d'écumeurs Tassiliens qui lui avait causé un tort ou un autre. Je m'y engageais avec l'espoir d'y trouver l'homme que je cherchais. Ce fût une véritable gageure au sein d'une  troupe si nombreuse mais il s'avéra qu'il était bien là. Un étrange hasard me permit de le repérer au sein de la troupe un soir de campement. Je le reconnus de suite à sa description conforme et à sa main mutilée. Malgré la haine me dévorant, je me gardais de l'approcher tout de suite, attendant patiemment l'instant propice pour cela.

    L'armée mercenaire fit route au nord de Noxa vers les contreforts montagneux non loin de la mer d'Aurore en terre tassilienne. Les pillards Tassiliens y avaient établi leur repaire dans une citadelle présumée à tort inexpugnable. Rondement mené, le siège de cette forteresse bien retranchée fut difficile et meurtrier les premiers jours si bien que sa prise rapide grâce à la découverte d'accès secrets nous soulagea grandement. Nous nous en emparèrent avant que les Tassiliens n'aient pu envoyer des renforts pour nous obliger à lever le siège et battre en retraite. Lorsque les derniers défenseurs tombèrent, nous laissant maître des lieux, le pillage des vaincus commença dans la foulée. Le butin en or, épices et esclaves promettait d'être à la hauteur. Tous les charognards cherchèrent à se servir l'un avant l'autre ou, pire, avant que les officiers ne mettent fin à la confusion régnant dans la forteresse capturée par les mercenaires. Je me fichais de dépouiller les morts autour de moi. Le moment était parfait pour mettre la main sur l'assassin de mon père. J’ignorais toujours son nom mais j'étais certaine que ce rapace avait survécu lui aussi et devait allègrement piller de son côté. Le retrouver fut somme toute assez facile. La citadelle était grande mais, un peu de bon sens, trouver là où cette ordure se précipiterait était aisé. Je finis par le découvrir en train de retourner le mobilier raffiné d'une chambre dans l'espoir d'y trouver quelques richesses. La chance était avec moi. Aucun témoin en vue. C'était le moment tant attendu pour agir...

    Tout se passa comme dans un rêve. À peine fus-je entrée dans la pièce qu'il me dévisagea avec un air hostile, grognant que tout ce qui avait de la valeur ici était à lui et lui seul. J'acquiesçais. Faisant ostensiblement mine de me baisser pour ramasser quelque chose, j'attirais sur moi un reproche acerbe et une bordée d'injures. Puis, je me tournais vers le mercenaire, lui disant qu'il y avait quelque chose lui appartenant ici, et lui tendit la main fermée pour lui donner ce que j'avais pris. Les yeux luisant de cupidité, il vint à pas précipités voir le contenu de celle-ci, exigeant « son » butin. Mes doigts s'écartèrent, laissant tomber dans la paume de sa main valide la bague ornée d'un rubis qui fût sienne jadis. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise lorsqu'il la reconnut en balbutiant, ne comprenant pas comment elle pouvait se trouvait ici alors qu'il l'avait perdu avec ses doigts. Ma masse s'abattit sur son visage stupéfait, effaçant ses traits dans une mare de sang, de cartilage et d'os brisés. Son corps s'effondra au sol, mort sur le coup. De rage, je martelais sa tête jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'une pulpe sanguinolente. Pris d'un haut-le-cœur, mon estomac se relâcha près de sa dépouille. Le temps de ramasser l'anneau et son sac de butin au passage, je quittais la pièce à toutes jambes sans me retourner. Je n'ai jamais su son nom mais cela n'avait plus d'importance. Dans le chaos du moment, l'assouvissement de ma vengeance passa totalement inaperçu. N’aillant pas le cœur à me livrer plus avant au pillage, je m'isolais dans un coin désert de la forteresse pour pouvoir m'effondrer en larmes. Ma vengeance enfin assouvie, notre armée quitta la forteresse le lendemain même, non sans l'avoir préalablement pillé, saccagée et incendiée. Ayant hâte de revenir auprès des miens, je vendis l'anneau avec le butin du pillage à un orfèvre de la première ville que je traversais en chemin pour tourner cette page de ma vie.

    Mon retour et la nouvelle que j'apportais furent dignement fêtés par ma famille. Mon périple avait duré près d'une année et tous m’avaient beaucoup manqué. Le récit de mes longues recherches s'imposa. J'évitais toutefois de parler de mes basses œuvres en tant que « Rouge-gorge ». Cependant, je me sentais maintenant encore plus qu'avant en décalage par rapport à eux. Si j'étais toujours la même physiquement, j'avais psychologiquement beaucoup évolué pour m'adapter durant la traque. Mon rapport à la loi et à la morale s'était érodé à la ville et j'avais du sang sur les mains. J'avais vu des hommes honorables périrent alors que des crapules sans vergogne prospéraient, la richesse et l'opulence de la bourgeoisie urbaine côtoyer la misère des petits gens des bas quartiers et bien d'autres choses encore. Ma personnalité s'était teintée de cynisme à bien des égards en réalisant que la vertu ne récompensait pas toujours ses pratiquants. La question de mon avenir se posa une nouvelle fois. Avec mon expérience de la traque et du combat, oncle Roderick me proposa de me prendre à son service comme auxiliaire. J'acceptais à défaut d'une meilleure option.

    Être prévôt de notre paisible bourgade d'Escello était une sinécure la plupart du temps. En dehors de quelques brigands en maraude de temps à autre, il ne se passait pratiquement jamais rien par ici. Avec quelques hommes d'armes pour l'assister, Roderick assurait l'ordre public et la collecte l'impôt dans la communauté et ses environs. M'habituer à mes nouvelles fonctions fût assez rapide. J’apprenais vite et bien les ficelles du métier. Abusant un peu des pouvoirs de ma nouvelle position, il m'arriva d'en profiter pour satisfaire mes fantaisies du moment, comme procéder à des fouilles au corps sur des jeunes femmes dans mes goûts. Des fouilles poussées et intimes... De même, lors de la collecte de l'impôt, je passais quelques arrangements du même type avec certaines personnes, accordant délais de paiement contre quelques satisfactions charnelles. Par contre, je n'ai jamais volé la moindre piécette de l'imposition recouvrée. Mes petits privilèges auto-attribués n'allèrent pas trop loin mais cela me valut quelques ennuis. Une fois, un ingrat osa se plaindre auprès du prévôt Roderick de mes actes. Ce dernier éclata de rire en répondant qu'il valait mieux porter les cornes plutôt que des chaînes lorsque l'on ne pouvait payer l'impôt. Je sus par la suite que lui aussi s'était parfois fait rétribuer de la sorte quelques largesses mais avec plus de discrétion que moi. oncle Roderick assura toutefois qu'il allait me surveiller de plus près à l'avenir. Le jour même, il m'amena braconner, faisant passer le produit de notre chasse fructueuse pour le gibier confisqué à des braconniers. J'en restais bouche bée de le voir agir ainsi. Mais, à aucun moment, ma conscience ne me tortura pourtant. Tout comme il me comprenait et acceptait mes travers, je ne me voyais pas jouer les adjointes offusquées de découvrir le côté moins reluisant de sa personnalité. Au contraire, cela nous rapprocha encore. L'important n'était pas d'être exempt de vices mais de savoir les cacher. Tant que les apparences étaient sauves, tout allait bien dans le meilleur des mondes.

    La routine commença à s'installer, à peine rompue par le mariage de mon troisième frère. Toutefois, je ne me doutais pas que d'ici peu un rebondissement allait tout remettre en cause. L'âge avançant, la santé d'oncle Roderick se dégradait régulièrement, surtout depuis sa blessure trois ans auparavant. Des poussées de fièvre l'immobilisaient parfois pour plusieurs jours. Aussi, lorsqu' il m'annonça avoir reçu une missive de la régente de Namarre le remerciant pour ses bons et loyaux services et prévenant l'arrivée prochaine de son successeur, je sus que mon temps ici était compté. Le nouveau prévôt serait sans doute moins indulgent sur mes petits plaisirs. Avec la perte de mon protecteur, mes ennuis se concrétiseraient. Oncle Roderick avait anticipé cela. Il me remit une lettre d'introduction auprès d'un seigneur parmi ses relations afin que je puisse me recaser quelque part assez loin d'ici et des jaloux et maris bafoués que je n'avais pas manqué de faire. De nouveau, je repris avec le sourire la route menant à l'aventure.


    Derrière l'ordi

    Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Oui
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    Comment avez-vous trouvé le forum ? Par le biais de personnes que j'espère bien retrouver ici ^^
    Le design du forum est-il lisible ou avez-vous eu des problèmes pour vous y retrouver ? Le design est très bien dans le thème. Aucun soucis pour s'y retrouver jusque-là.
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    © Never-Utopia
    Re: Marcia Ramilies, femme d'armes ─ Ven 8 Juil - 17:49
    Anonymous
      Invité
      Invité
      Hé ! Bienvenue ici Marcia Smile

      J'suis curieux de te savoir qui t'a indiqué le chemin jusqu'au monde d'Eurate Rolling Eyes
      Re: Marcia Ramilies, femme d'armes ─ Ven 8 Juil - 19:04
      Courage de Nera
        Courage de Nera
        Duc
        Bienvenu ici Marcia, je valide ton code et je m'occupe de toi juste après.
        Contente de te voir parmi nous ^^
        Re: Marcia Ramilies, femme d'armes ─ Ven 8 Juil - 21:14
        Anonymous
          Invité
          Invité
          Le plaisir de se retrouver est partagée, Courage.

          il me semble t'avoir répondu sur la CB ce soir, Bast. ^^
          Re: Marcia Ramilies, femme d'armes ─ Dim 10 Juil - 7:25
          Courage de Nera
            Courage de Nera
            Duc
            Tu es validée, bienvenue chez nous.
            Re: Marcia Ramilies, femme d'armes ─
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