On dit souvent que les yeux sont le reflet de l'âme - que le regard, de sa teinte, de sa chaleur, de sa bienveillance, exprime tout du caractère du détenteur, son histoire, son humeur, sa personnalité.
Le regard de Naïsha, d'une dureté et d'une froideur particulière, en dit long sur le caractère de la femme qui le possède.
Elle est une femme qui a grandit trop vite; qui a gagné, en trop peu de temps, cynisme et rudesse. Malgré sa jeunesse relative, elle possède une connaissance du monde qui n'a fait, au cours de sa vie, que confirmer ses appréhensions; le monde est corrompu, et bien qu'on puisse le purifier (grâce notamment à la religion), en évinçant le mal, il lui semble impossible de le guérir. De ce fait, et de part son éducation, on ne peut pas dire qu'elle n'ait jamais été une jeune fille insouciante ou joyeuse.
Naïsha est une taiseuse. Non pas par timidité, peu s'en faut: elle exècre tout simplement le fait de parler pour ne rien dire, les bavardages sans intérêt, les conversations stériles. Elle ne consent à ouvrir la bouche que lorsque la situation l'exige absolument, où qu'elle ressent un intérêt particulier pour la personne, ou la cause qu'elle défend. Dans d'autres situations, ses interlocuteurs se contente généralement de réponses monosyllabiques, parfois interrompues par des phrases courtes et cinglantes.
Il faut dire que Naïsha est assez directe, et ne ménage pas vraiment les gens qui la connaissent. Elle n'est pas très sociable, ni très à l'aise dans les foules - la faute à des années passées dans la solitude. Malgré ce stoïcisme et cette difficulté à communiquer, cependant, Naïsha n'est pas une femme si froide qu'elle en a l'air - elle a simplement tendance à garder ses émotions pour elle, et à rester secrète.
Elle apprécie les anciens écrits - notamment les textes religieux, les vieilles légendes, les essais intellectuels, grâce à son éducation soignée. Elle possède une foi sans faille dans les dieux tassiliens, et, malgré sa vision sombre du monde, croit profondément que ce monde, pourri jusqu'aux os, peut bénéficier d'un message de pureté.
Bien qu'elle possède cette sensibilité intellectuelle certaine, Naïsha n'a aucun mal à se salir les mains, en tant que mercenaire - se faisant employer par qui veut bien payer, afin d'accomplir certaines... Tâches. Notamment d'appréhender criminels et offenseurs à la terre d'Eurate.
Son rôle en tant que guerrière, ainsi que son passé douloureux, lui ont simplement permis d'ériger une barrière mentale, l'éloignant plus encore du commun des mortels.
Elle n'est pas quelqu'un de particulièrement agressif, ni de particulièrement belliqueux. En revanche, elle n'hésite pas à se défendre, en rendant plus qu'elle ne prend.
Elle a un côté généreux - elle possède des idéaux très prononcés de justice et de rigueur, et avait autrefois le rêve inatteignable de protéger la veuve et l'orphelin dans un monde de plus en plus sombre. Protectrice et solitaire à la fois, ne pas s'attacher est pour elle un combat de tous les instants.
De même, bien qu'elle soit une amatrice de bonne chère, comme tout à chacun, son côté méfiant et stricte lui ordonne de se tenir à distance d'un trop plein d'animation.

On ne peut nier que Naïsha possède la tête de son emploi. Près d'un mètre quatre vingt cinq, des épaules carrées, une stature imposante, des bras musclés, un regard profond et glacé - voilà ce que l'on note au premier abord.
Ses cheveux lui arrivent aux épaules, en une cascade raide d'un noir de jais, qu'elle orne parfois (en une rare coquetterie) de perles dorées. Ses sourcils sont tout aussi épais et noirs, et adornent un front large, marqué non seulement par le temps, mais aussi par la guerre, la fatigue, et le soleil. Ses pommettes sont hautes et saillantes, sa mâchoire bien dessinée; ce serait objectivement une très belle femme, si son visage n'était pas si rude et marqué de cicatrices, et si elle se faisait plus avenante.
Son corps est tout autant, si ce n'est plus, marqué par les combats passés; mais cela, elle le dissimule sous des larges étoffes et des armures légères.
Sa musculature est sèche, taillée pour la course et le maniement d'épée.
Ses yeux sont en amande, d'un marron doré, et entourés de cils courts.
De son passé militaire, elle garde une poignée de tatouages sur ses avants bras.

Les premières années de la vie de Naïsha se passèrent dans une paix relative. Fille d'un couple de riches marchands itinérants, elle voyagea beaucoup en leur compagnie - apprenant à chevaucher et à marcher presque simultanément, et grandissant dans des belles étoffes, sans manquer de rien.