Son caractère
Oryn est l’archétype même du gars pas fiable pour une pièce d’or. Plutôt paradoxal pour un corsaire non ? et pourtant. Notre homme a vécu dans les bas fonds de la société de Volg une très grand partie de sa vie. Débrouillard donc mais doté d’un bagout qui frise parfois l’indécence. Est-ce que ça le gêne ? non pas vraiment. Ce n’est clairement pas un « gros bras », c’est sa langue qui lui a sauvé la vie plus d’une fois et c’est d’ailleurs étonnant que celle-ci se trouve encore derrière ses dents. Notre homme est un joueur, un bagarreur de taverne, un charmeur à la petite semaine mais il n’est pas méchant pour deux sous.
Disons qu’il prend la vie comme elle vient car elle est bien trop courte. Une vision des choses certes minimaliste mais qui s’explique par le traumatisme de la guerre qu’il a vécu de bien trop près. Volg n’a pas été épargnée pour tous les troubles qui ont secoué Eurate et les petites gens comme lui se sont retrouvées finalement les victimes désignées, faciles, innocentes même. Pendant longtemps, Oryn n’a eu que mépris pour les nobles et les « bourgeois » qu’il n’a eu de cesse de rapiner depuis qu’il est gamin. Mendier n’était pas imaginable pour un gamin élevé par des catins, voler pour sa pitance, c’était digne !
Le chemin vers la piraterie au large des côtes de Volg et par delà des mers plus lointaines s’est imposé quand on se fait trop d’ennemis à terre. Cependant, Rivargent n’est pas de ceux qui tue comme ça pour le plaisir de faire couler le sang. C’est une pie voleuse…des mers. Rapiner les bateaux c’est bien beau, la richesse est facile mais tomber sur le nouveau Duc, ça c’est moins drôle. Faut dire que le bonhomme en impose pour un richard et sa réputation le précède, Oryn l’aime bien ou alors est-ce que c’est son instinct de survie ? Pas fiable… vous vous souvenez ?
Son physique
Oryn est un Volgien pur souche. Son teint pâle, ses traits taillés à la serpe parlent pour lui. Mais ce qui peut paraître étrange c’est que cette dureté est agréablement équilibrée par deux orbes mordorées luisant d’une expression de malice constante. Des yeux légèrement en amande où trônent des pupilles brunes où des éclats d’émeraude ou d’or peuvent miroiter avec la lumière naturelle. Les cheveux sont tous aussi sombres, mi-longs, attachés la plupart du temps pour ne pas le gêner.
Une mâchoire volontaire qui en a encaissé des mandales et des lèvres plutôt charnues même si une cicatrice vient pincer la supérieur, presque à sa commissure. Un vestige d’un homme jaloux ou alors qu’il a certainement dévalisé lors d’une partie de dé…Rivargent ne s’en souvient plus.
Pour un gamin des rues, voilà notre bonhomme qui peut dire merci à l’âge adulte. Solidement bâtît bien que de taille moyenne, ce n’est pas une armoire loin de là. Il compense peut-être une faible force par une agilité qu’il doit à ces années passées sur les bateaux à grimper sur les haubans et les nids de pie. Des paumes calleuses à force de manipuler les cordages ou de tenir la barre d’un esquif qui côtoient des doigts fins, habiles quand il s’agit de jouer les pickpockets ou courir sur la peau d’une donzelle.
Notre homme n’a pas eu une grande éducation, il sait lire, écrire et compter surtout pour le peu que cela brille. Sa voix est douce, toujours enjouée, empreinte d’un sarcasme dont il est passé maître. Mais son langage n’a rien de bien vraiment châtié, ce qui peut parfois faire grimacer les nobles qui le croisent à la cour de Boisnoir quand c’est nécessaire. Il passe pour un rustre bien que son allure plutôt élégante pour une personne de son extraction, sa démarche vive et agile ainsi que sa manière de se vêtir a encore du mal à prouver le contraire.
Le corsaire ne se sépare jamais d’une rapière dont la poignée et le garde-main sont finement ouvragés, l’un de ses premiers « cadeau » qu’il a pu s’offrir. Le deuxième était un collier orné d’un médaillon sertie d’une aigue-marine qui d’après les hommes de son équipage, renfermerait le bout d’une carte au trésor. Pour d’autre, il y aurait la clé du coffre de sa planque… Si c’était si évident, cette fichue Shanel ne le lui aurait pas volé.
Son histoire
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Oryn Rivargent que l’on surnomme « L’Eclatant » ou l’éclaté c’est selon le contexte est un roturier, un moins que rien dans une société telle que celle de l’Empire. Il n’est d’aucune famille avec un nom sans fin, de basse extraction jusqu’au bouts des ongles. Vous dire qui est son père ou sa mère c’est plutôt compliqué car lui-même ne sait pas qui ils sont. En effet, c’est un matin d’été qu’un bébé pas bien épais fut retrouvé flottant dans une nasse humide sur le fleuve qui sépare le comté de Boisnoir de son voisin. Une bonne surprise pour ce groupe de femmes aux courbes pleines, la peau diaphane qui faisaient leurs ablutions dans ce bras de rivière.
Celle qui sorti l’enfant des eaux s’appelaient Marina La Dorée, l’une des « filles » de Madame Crocfer, la maquerelle de la ville bien connu pour son bordel de luxe. La grosse patronne n’était pas des plus enthousiaste à l’idée d’avoir un gamin dans ses murs, cela pourrait faire fuir la clientèle. Mais après tout, ce ne serait pas la première de ses catins à se retrouver avec un môme sur les bras. Seulement, ce petit gaillard aux cheveux noirs allait devoir se débrouiller seul et rapidement si il voulait avoir une certaine utilité entre les murs du lupanar. On aime pas bien les inutiles chez Crocfer.
La gamin grandit à l’ombre d’une protection bien maternelle que celle de Marina. Un petit gosse frêle avec la peau sur les os mais une langue bien pendue, à n’en pas douter. Il court les rues de la ville, prend ce dont il a besoin ou plutôt emprunte à long terme. De quoi manger, de quoi se faire un petit pécule pour rêver d’une vie meilleure. Les pièces d’or qu’il vole, il les met de côté dans un petit coffret de bois caché dans les murs du bordel. Ce n’est pas un bagarreur mais plutôt du genre futé, à embobiner justement les gros bras qui veulent faire la loi dans les rues. Oryn n’a pas peur de les défier, quitte à se prendre la raclé de sa vie. Marina sera toujours là pour le soigner. Il ne rentre jamais au bordel sans être crasseux de la tête aux pieds, avec des bleus mais toujours le sourire, l’assurance d’un forfait bien mené. Petit à petit il se constitue un petit groupe d’amis, des gosses de son âge, une petite bande qui allait écumer la ville pendant de longues années.
L’enfant malingre a grandit. Madame Crocfer est morte depuis quelques temps déjà, on dirait que c’est la petite vérole qui l’a emporté. Par le Trimurti, quelqu’un montait encore la dessus ? Toujours est-il que c’est désormais Marina qui a reprit l’affaire en toute logique. Une retraite bien mérité pour celle qui est à ses yeux, comme une mère. Toutes les catins du bordel le sont mais La Dorée tient une place particulière à ses yeux. Abordant la petite vingtaine, c’est un grand gaillard qui hante les couloirs où règnent les parfums d’encens capiteux. La rapine est toujours à l’ordre du jour, c’est d’ailleurs ce qui lui a couté une sacrée balafre sur le visage. Ce n’est peut-être pas intelligent de tenter d’arnaquer le capitaine de la garde du Duc mais il l’a fait.
Encore un peu et c’est des doigts qui auraient pu lui manquer. A croire qu’une bonne étoile trône au dessus de sa tête et elle avait un nom… Marina. Encore et toujours. Cette dernière calmait le jeu quand les histoires de son protégé devenaient un peu trop importante. La retraite… c’était vite dit mais le jeune homme n’en savait rien jusqu’à ce qu’il s’en aperçoit lui-même. Oryn était un peu le gardien des catins, les protégeant des clients violents ou mauvais payeurs dont il n’hésitait pas à se rappeler à leur bon souvenir par deux ou trois coups de matraques dans les genoux. Mais on ne pouvait pas protéger tout le monde des horreurs de la vie, des Hommes, de la guerre. Parfois c’est au dessus de nos forces et il fallait bien qu’Oryn passe par là lui aussi. La guerre des nobles, des barbares n’a pas épargné Volg, bien loin de là. Et c’est à l’aube de ses vingt trois ans que le jeune homme, debout face au bordel en flamme dût quitter ses « terres ».
Une longue vie d’errance, de rencontres aussi aussi bien sur terre que sur mer car quand on est poursuivi par le moindre prêteur, usurier ou milicien, il faut bien trouver une solution de replis. S’embarquer comme mousse sur le premier bateau qui passe et cela fera l’affaire. L’enfant sauvé des eaux retourne sur son royaume natal, la boucle était bouclée ou presque. Autour du cou, la seule chose qui rattaché Rivargent à sa vie passée était un médaillon qui appartenait à Marina, dont le souvenir lui était douloureux mais ne le quitterait jamais. Le mépris qu’il avait à l’égard de la noblesse et de la bourgeoisie fut une raison suffisante pour ne pas quitter le bateau de pirates qu’il avait rejoint en toute ignorance. Des années a briquer le pont, parfois rejoindre le fond, nager jusqu’aux rives quand tout est perdu. Les beuveries, les filles, les escales, il en voit du pays et fait ses armes, devient un bretteur plutôt doué. Mais Oryn reste Oryn, avec une certaine éthique. La violence, la torture, le meurtre, non ce n’est pas pour lui.
Ses économies accumulées depuis son enfance lui ont permis de s’acheter une vieille coque de noix. Se mettre à son compte était une bonne affaire sur le papier, en théorie, la concurrence est rude. Mais le ragoût et la ruse de notre désormais trentenaire font ses preuves là où il passe. On commence à entendre parler de « La Pie Voleuse » dans les ports qui bordent Volg et plus encore quand cette dernière se paye le culot d’arraisonner avec toute sa délicatesse, la nef du nouveau Duc… Mauvaise pioche ? Pas vraiment ! Disons qu’Alastor Boisnoir à l’art de présenter les choses sous un jour moins sombre que ce qu’il n’y parait. Etre coulé ou rejoindre la flotte en constitution du nouveau duché ? C’est bien payé ? Assurément. Ne serait-ce pas là l’occasion de se faire une rente correcte avec quelques commissions de ci ? De la ? Oryn y a longtemps réfléchit, perdu une partie de son équipage originel mais voilà que les affaires deviennent intéressantes. Et puis… il est sympathique ce Boisnoir, l’exception dans son monde soit noir, soit blanc.