Son caractère
Ah le vieux Maelgar, il n’a pas eut de chance. Lorsqu’il a épousé Eléonore, il espérait avoir de nombreux fils, et faire de son aîné un chevalier, comme lui. Seulement, la belle Elénore ne lui a donné que des filles, six pour être exact. Et la première, Solene malgré sa grande beauté est un peu particulière.
Oh, elle est très pieuse, peut être un peu trop. Elle voue un amour sans borne aux dieux, en particulier Rajas avec lequel elle est persuadée de pouvoir communiquer. La pauvre fille n’est pas facile à cerner, souvent dans la lune et rentre quelque fois dans un état second, une sorte de transe durant laquelle elle discute avec Rajas, enfin, c'est ce qu’elle dit. Personnellement, je n’en crois rien, mais elle est attachante cette gosse.
Maladroite, il lui arrive de trébucher sur des obstacles invisibles, de se cogner sur un mur ou autres accidents pour le moins étrange.
Elle n’est pas bête pourtant la petite, un peu naïve parfois, c'est tout. Mais cela ne la rend pas manipulable pour autant.
Toutefois, c'est une bonne petite qui a le sens de l’honneur. Oh ça pour sûr qu’elle l’a! Elle aime aider son prochain et n’hésite pas une seconde à se mettre en danger pour protéger plus faible qu’elle.
Attention à ne pas la contrarier. Parfois lunatique, elle pourrait très bien vous faire goûter son poing si vous menacez sa famille, son seigneur ou encore les dieux.
Cette petite aime énormément sa famille, après le décès du père elle a presque élevée ses soeurs après tout, et se montre très protectrice envers elles.
C'est qu’elle déteste son père, le méprise même. Agresser sa famille sous prétexte de n’avoir su engendrer que des filles, c'est tellement loin de l’esprit chevaleresque qu’il aurait dû avoir. A cause de lui, la petite se méfie des hommes et garde tout son amour pour les dieux et sa famille. Elle aime l’humain, évidemment elle défendra ceux dans le besoin, et cette aversion pour la gente masculine ne gêne en rien sa tâche. Solene sait faire la part des choses, probablement grâce à l’éducation de sa mère.
Son physique
Même si je la surnomme la petite, Solene est plutôt l’inverse. C’est une femme de grande taille (environ 1m70). Bien que plutôt longiligne, elle ne manque pas de muscles, habituellement peu saillant pour une demoiselle, mais qui lui vont plutôt bien.
Solene est aussi belle que sa mère dans sa jeunesse. Avec ses longs cheveux blonds comme les blés, ses yeux à la couleur changeante, passant du gris clair au bleu profond selon le temps ou ses humeurs.
Si l’armure lui sied à merveille, elle porte avec grâce, les plus belles robes. Néanmoins, elle n'accorde que peu d'importance à la mode et à la féminité, ce contente généralement du minimum, juste histoire de satisfaire sa mère.
Sa maladresse rend sa démarche mal assurée, peut-être un peu gauche. Toutefois, une fois son armure sur le dos et son épée en main tout manque d’assurance disparaît laissant transparaître la guerrière protectrice qu’elle est vraiment. Dès lors, toute trace de féminité disparaît au profit de l'honorable paladin, l’on en oublie même sa maladresse, incroyable non?
Elle ne lève jamais le ton, sa voix douce apaise facilement les êtres les plus énervés. Un atout non-négligeable dans sa position.
Solene ne quitte jamais son plus grand trésor. Il s'agit d'un pendentif en argent représentant une fleur à dix pétales, symbole de Rajas.
Son histoire
Solene Sombrebois naquit de l’union de Maelgar Sombrebois, chevalier Neraéen et d’Allégresse de Rivemorte fille de Viril Rivemmorte, noble de Néra.
Cette naissance fut une première déception pour Maelgar qui ne rêvait que d'un fils. Déceptions qui se succédèrent, car la belle Eleonore n'engendra que des filles, six au total. Néanmoins, Maelgar ne sachant pas gérer la frustration d'un héritier qui n'arriverait pas, se montra alors de plus en plus agressif envers sa femme. La considérant comme responsable, il la rabaissait, la battait chaque jour. Pour ses filles, son comportement n'était que source de terreur et Solene, trop jeune pour défendre correctement sa mère face à cet homme haineux, supporta sans un mot. Toutefois, c'est intérieurement que sa colère s'exprimait. Elle cumula énormément de haine et ressentiment contre son père et les hommes en général.
Heureusement pour Eléonore ou malheureusement pour Maelgar, le sort voulu qu'il meurt dans d'atroces souffrances après avoir été transpercé par une lance lors d'un tournoi de chevaliers. Ce décès brutal fut un soulagement pour ses filles, toutefois, la pauvre Eleonore se retrouva seule avec ses six jeunes enfants. Elle traversa une grande période de désarroi, refusant de s’alimenter ou de quitter le lit. Solene, à peine âgée de huit ans, étant l'ainée de ses sœurs, se donna la responsabilité de prendre en main le domicile familial. L’enfant soutint sa mère du mieux qu’elle put, priant chaque jour le Trimurti de lui prêter main forte.
C'est à cette époque que Solene, souffrant d’une grande solitude, l'entendit pour la première fois. Il s'agissait d'une voix d'origine incertaine. Une voix indéfinissable, elle ne correspondait pas aux notions de ce monde. Il n'y avait là ni son, ni phrase concrète, mais cette voix était pour Solene, parfaitement clair, limpide et rassurante. C'est cette voix qui lui conseilla alors de devenir chevaleresse, de mettre son âme courageuse au service d'un seigneur encore inconnu. Chaque jour depuis, Solene conversait avec elle, trouvant dans ses paroles le réconfort et la force d’aider Eleonore de sortir de cet état dépressif et de reprendre sa place au sein du foyer.
Ainsi Eleonore, à présent redevenue la femme forte et courageuse qu’elle avait été dans le passé, soutint, à son tour, sa fille aînée dans le but qu’elle s’était fixée.
À dix ans, guidée par cette fameuse voix, Solene entra au service de Sire Merlon Bassefaille. Un chevalier sans grand renom, qui jusque-là refusait systématiquement de prendre un apprenti. Grâce à la détermination de l'enfant et arguments de la mère, le vieux chevalier accepta. Il s’avéra être un excellent enseignant, bien plus patient que ce que son refus n'avait pu laisser croire de prime abords. La fillette apprit ainsi les rudiments du métier, servant son maître du mieux qu'elle put. Ce ne fut pas chose aisée cela dit, maladresse de la fillette lui causait beaucoup de soucis...
L’apprentissage du maniement des armes, quant à lui, fut particulièrement difficile pour la fillette, toutefois jamais elle ne baissa les bras. Le jour seconda sa mère dans l'éducation de ses sœurs et autre corvée, tant en bonne petite fille ne pouvait s'empêcher de la ménager et s'entraîna la nuit sans se soucier du manque de sommeil. Elle en vint à se priver de nourriture afin de bénéficier de ce temps pour s'exercer toujours plus. Évidemment, un tel entraînement ne tarda pas à l'affaiblir et Solene finit par tomber malade.
Durant sa convalescence les voix ne la quittèrent à aucun moment. La poussant petit à petit à reprendre des forces. C'est ainsi que débutèrent ses périodes de transes, durant lesquelles la vision du dieu, représenté par une fleur à dix pétales, s'ajouta aux paroles. À partir de ce jour, la jeune fille fut persuadée de pouvoir communiquer avec le dieu. Seulement, jamais elle ne parla de cette expérience à quiconque, seuls les clercs pouvant converser avec les dieux. Or, cet événement si particulier, lui fit alors pensée qu'elle était, en réalité, l'élue de Rajas. Au bout de quelques semaines Solene guéri, prête à reprendre son apprentissage là où elle l’avait laissé. À partir de ce jour, son entraînement fut bien plus facile, puisqu'elle se trouvait dès lors bien plus forte et vigoureuse qu’elle ne l’était auparavant, ce qui contribua a attiser ses croyances.
À quatorze ans, Solene quitta définitivement le domicile familial et devint l’écuyère de Sire Merlon. Elle fut alors amenée à voyager à travers tout Eurate, découvrant ainsi ses richesses et sa diversité, marchant sur les traces de son maître.
Vint alors le grand jour de son adoubement. Âgée de vingt et un, c'est une Solene remplie de fierté et d'émotion qui reçut ses armes de la part de son maître tout aussi fier. Elle voyait cela comme une victoire, un accomplissement, tous ses efforts enfin récompensés et reconnus de tous. La petite fille étrange et un peu gauche pouvait à présent se tenir fièrement aux côtés de ses pairs. Ce jour-là, Solene se fit la promesse de devenir meilleure, meilleure que son père ne l'aura jamais était. La voilà enfin chevaleresse.
Ainsi, la jeune Solene fit de nombreuses rencontres intéressantes, mais jamais ne se laissa approcher par un homme. Bien sûr, elle ne laissait rarement les membres de la gente masculine indifférent, toutefois aucun ne trouva grâce à ses yeux. Les hommes, étaient synonymes de déception tant ils lui rappelaient son père et son comportement qu'elle considère toujours comme lâche et cruel. Synonyme de dégoût aussi, puisqu'elle pouvait, sans le vouloir, avoir une réaction brutale si par mégarde, ils posaient la main ne serait que ce sur l'épaule sans y être préparée. Non, les hommes n'étaient pas fait pour elle.
Puis âgée de 25 ans et forte de ses expériences, Solene fut appelée à rejoindre les rangs de la guerre qui faisait rage à Durdinis où elle combattit avec beaucoup de hargne et courage. Mais bien que cette guerre fut courte, elle n'en ressorti pas indemne. Elle y perdit bon nombre d'amis, valeureux soldats, ainsi que son mentor.
Après tant d’années passées loin de sa famille, elle eut énormément de mal à en reconnaître les membres. Allégresse s’était remariée et avait donné naissance à un garçon. Certaines deux de ses sœurs s’étaient elles aussi mariées. Elle resta quelque temps auprès de sa famille qui lui avait tant manqué. Puis repris sa route, à nouveau, elle voyagea, proposant ses services aux divers temples rencontrés sur son chemin.
Finalement, ses pas la ramenèrent à Néra, décidée à s'installer près des siens, elle choisit de se rendre au palais ducal afin de rencontrer son duc et lui proposer ses services.