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Audace Haute-Lune, comte d'Uzé
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Audace Haute-Lune, comte d'Uzé ─ Ven 25 Aoû - 9:34
Audace Haute-Lune
    Audace Haute-Lune
    Comte

    Audace Haute-Lune


    "La nuit nous guidera"



    28 ans
    Originaire de la Baronnie de Haute-Lune
    Statut social : Seigneur
    Son métier : Comte


    Caractère


    On prétend souvent que le caractère d’une personne est écrit en partie dès sa naissance par le prénom que ses parents choisissent de lui donner. Cette théorie, si elle n’est pas prouvée reste néanmoins appréciée et, dans le cas qui nous intéresse ici, particulièrement vraie.

    Audace, puisque c’est ainsi que le jeune seigneur a été nommé à sa naissance, est quelqu’un qui ne recule jamais devant une situation difficile, qui n’abandonne jamais après un échec. La persévérance est donc un autre de ses traits qui le fait oser essayer quand bien même on lui recommande de ne pas le faire.
    Il ne faut cependant pas croire que le baron est naïf ou casse-cou. Il est capable de faire la différence entre une situation délicate, difficile même, et une situation dangereuse voire impossible. Il est prêt à prendre des risques, certes, mais pas sans certaines garanties.

    Le comportant en société du jeune homme est assez particulier. En effet il est très rare qu’il organise lui-même la moindre soirée mondaine ou les moindres festivités sur son domaine, préférant des réunions plus calmes et plus intimes. En revanche, il apprécie beaucoup participer à celles mises en place par les autres seigneurs voir, lorsqu’il lui arrive d’aller commercer à l’étranger, par les personnes locales.

    Il s’agit également de quelqu’un de curieux, de très curieux même. Il aime lire et apprendre de nouvelles choses. S’il passait sa jeunesse entre bibliothèque et navire, il est à présent plus posé et nourrit sa soif de découverte en s’intéressant à tout ce qui pourrait lui être profitable d’une manière ou d’une autre.

    Là encore, Audace n’est pas un enfant qui fourre maladroitement son nez dans les affaires des autres et c’est peut-être là l’un des points très importants à retenir sur le personnage. Il s’agit d’un politicien… Manipulateur, comploteur, il serait dangereux de lui accorder la confiance qu’il semble malgré tout obtenir à travers un phrasé maîtrisé et toujours adapté. Il se plaît à avoir le contrôle et se considère, effectivement, comme au-dessus des autres. Néanmoins ce n’est pas pour autant qu’il le montre, abordant un visage généralement neutre mais, parfois, souriant.

    Ce serait exagéré que de le considéré comme étant cruel. Il ne s’agit pas du genre de personne qui irait massacrer son peuple pour inonder ses terres de leur sang, il ne s’agit pas non plus de quelqu’un prêt à violer femmes et enfants des vaincus en poussant des ricanements machiavéliques. Il est au contraire très posé, très réfléchi. Il s’estime simplement au-dessus des autres et, depuis la mort de sa mère en couche de sa seconde sœur, il considère que la mort peut venir à tout moment, même lorsque l’on s’y attend le moins. Aussi il ne voit sincèrement aucune différence entre faire empoisonner des adversaires lors d’une fête organisée et les affronter en combat singulier. Il réfléchit de manière bien plus logique qu’émotionnelle et s’il doit faire pendre quelqu’un, ce ne sera pas par esprit de vengeance mais bien pour marquer les esprits et les démotiver.

    De la même manière qu’il n’est pas gratuitement cruel, Audace est capable de sentiments positif. Les deux personnes vers qui ces sentiments sont le plus dirigés sont ses sœurs cadettes qu’il aime sincèrement et pour qui il veut assurer le meilleur avenir possible. Des rumeurs prétendent qu’il aurait une relation incestueuse avec Harmonie, la plus âgée des deux, mais il a toujours démenti ses racontars.

    Enfin, tout le monde a ses petites manies, ses petits tocs. La sienne reste relativement faible mais assez impressionnante pour quelqu’un n’étant pas habitué. En effet, le jeune seigneur peut être considéré de maniaque en ce qui concerne ses mains, il porte des gants en quasi-permanence et refuse de toucher à mains nues quelque chose qui n’aura pas été préalablement nettoyé devant lui. Certains parlent de troubles suite à des tentatives d’assassinat mais en vérité, personne ne sait réellement d’où peut lui venir ce trouble.


    Physique


    Du haut de son mètre quatre-vingt -dix, Audace est un individu plutôt grand et à la corpulence d’un individu ayant grandi sans jamais connaître la faim ni le besoin. Son entraînement martial, bien que basique, ainsi que ses virées en navire lui ont, au fil des années, forgé un corps plutôt agréable à regarder, finement musclé. Il s’agit néanmoins davantage d’un intellectuel et cela se constate à sa peau claire et ses mains restées douces.

    En regardant de plus près son visage fin, il est impossible de ne pas être happé par son regard bleu-acier qui semble transpercer celui qui le regarde. Ses traits sont plutôt sévères, même lorsqu’il n’est pas particulièrement en colère et il est rare de le voir sourire. Il arbore fièrement, autour de ce visage, une longue crinière à la couleur aile de corbeau, couleur si singulière de ceux de sa famille.

    Audace est un homme qui se veut raffiné et soucieux de bien paraître. Cela n’est pas uniquement pour correspondre aux codes du protocole, il apprécie réellement de porter des vêtements soigneusement taillés et décorés avec précision. Il n’est pas particulièrement adepte des grandes démonstrations ostentatoires de richesse ornementale et préfère des matières nobles qu’une accumulation de fanfreluches. A vrai dire la seule touche décorative qu’il porte est un pendentif en rubis accroché au bout d’une chaîne en argent. Il s’agit là d’un cadeau offert par sa sœur Harmonie pour ses 20 ans.

    Conséquence directe de sa manie, le jeune seigneur porte en quasi-permanence une paire de gants à ses mains. En revanche, noblesse oblige, il les change régulièrement et surtout en fonction de la situation. Ainsi lorsqu’il prend la mer et qu’il abandonne ses riches vêtements pour un uniforme plus adapté et plus résistant aux intempéries, les gants sont en cuir épais, lui permettant même de tirer ses cordages sans abîmer sa peau. En comparaison, les fins gants de soie qu’il porte lors de réceptions mondaines laissent presque visible sa peau à travers.


    Histoire


    Il pleuvait, il ventait, il faisait nuit… Une nuit de tempête qui laissait l’odeur de la mer remonter jusqu’à l’intérieur des terres de l’île de Cyrès. A vrai dire il n’y avait pas besoin d’aller si loin puisque c’était sur les côtes même de l’île que trônait fièrement le château de Haute-Lune, baronnie séculaire de la dynastie du même nom. La falaise était haute et les vagues déchainées venaient s’écraser contre son flanc qui soutenait la forteresse seigneuriale. L’embrun remontait régulièrement le long des murailles, venant chatouiller les narines des quelques hommes postés du côté de la mer qui, attentifs, guettaient le passage du moindre navire.

    L’air iodé parvenait encore plus haut, pénétrant par les ouvertures non calfeutrées des murailles, soufflant et sifflant sa fureur. Cependant il est des choses que même le vent de la mer ne peut étouffer. Alors qu’une vague venait s’écraser une énième fois contre la roche, un cri résonna dans la nuit. Un bref instant les sentinelles détournèrent leur regard pour le tourner vers une tour du château, un petit sourire aux lèvres. Tous savaient ce que cela signifiait, il y avait bien longtemps que la baronne ne pouvait plus dissimuler l’état avancé de sa grossesse.

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


    Le soleil était encore loin de se lever et au port de Cyrès, dans l’obscurité percée par les torches, un enfant regardait les caraques se remplir petit à petit de marchandises. Des hommes immenses, presque aussi larges que haut aux yeux du jeune garçon, transportaient des caisses ou de barils en remontant les planches qui reliaient les navires aux pontons.

    Le fourmillement qui avait débuté une heure plus tôt s’accéléra. Il ne fallait pas rater la marée sans quoi les récifs voisins empêcheraient le convoi de quitter l’archipel en toute tranquillité.

    - Retourne au château Audace, Bérit va te raccompagner.

    - Pourquoi devez-vous partir Père ?

    - Je ne peux pas laisser ces négociations aux marchands habituels Audace. Le Sultan est un homme qui ne cède rien.

    - Dans ce cas puis-je vous accompagner Père ? J’ai déjà huit ans, j’ai même déjà fais le tour de l’archip…

    Refermant la bouche trop tard, le jeune garçon se détourna pour s’enfuir mais déjà l’épaisse main de son père se posait sur son épaule. Le seigneur Honneur Haute-Lune avait la même carrure que ces marins qui transportaient des containeurs. Troisième fils du précédent baron, il n’avait jamais imaginé hériter du titre et, à défaut de terres, c’était tourné vers la mer. La mer, là il s’agissait d’un domaine qu’il parvenait à maîtriser, à dompter. Ses voyages l’avaient également formé à l’art du commerce mais, lorsque ses frères aînés périrent lors de la guerre entre les duchés de Mirann et de Nera en 1199, il se retrouva propulsé à une place pour laquelle il n’avait jamais été préparé.

    Oh il s’en était plutôt bien sorti, ses conseillers étaient honnêtes et son sens du commerce ainsi que, surtout, sa femme pour qui la politique n’avait aucun secret aidèrent la région à prospérer. Il n’avait cependant pas pu s’occuper lui-même d’une grande partie de l’éducation de son fils, confiée à ces mêmes conseillers et compagne. Il ne tenait pas à ce que son héritier soit comme lui, il devait être de la trempe d’un vrai seigneur, pas d’un marchand.

    Cependant la mer semblait avoir attiré l’attention du jeune baron sans même que son père ne s’en rende vraiment compte. Il lâcha l’épaule du garçon et posa un genou à terre devant lui.

    - Tu peux venir Audace. Mais tu dois me promettre de faire exactement ce que je te dis. Et lorsque nous seront en Tassilie, souviens-toi de ce que t’a appris ta mère.

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


    A l’intérieur du château de Haute-Lune, l’activité était à son comble. Le jeune baron venait de quitter en trombe la chambre de sa mère alors qu’elle avait commencé à lâcher des cris de douleur. Il n’avait que huit ans et il n’avait absolument pas compris l’expression de joie qui avait illuminé le visage de son père lorsqu’il était venu l’avertir.

    À présent, les servantes suivaient les indications de la prêtresse comme si celle-ci était l’incarnation de Tamas en personne et Audace, seul, ne comprenait pas pourquoi on lui avait demandé de quitter la chambre où reposait sa mère.

    Ce fut Bérit, son esclave Thoréenne, qui le raccompagna dans sa chambre pour le rassurer en lui expliquant que sa mère allait très bien et qu’il fallait laisser la prêtresse s’en occuper. Ensemble ils prièrent Sattva, la vie et l’essence.

    Bérit avait été achetée par le baron Honneur avant même la naissance d’Audace. Elle était esclave mais il en avait fait une servante, à la grande surprise de la Skógur. Il avait parfois proposé de l’affranchir mais celle-ci avait toujours refusé, cette position lui assurait davantage de sécurité et, au moins, elle était bien traitée. Elle en était même venue à se convertir au trimurti et était devenue, à la naissance d’Audace, sa surveillante ainsi que sa garde du corps.

    Le jeune garçon aimait beaucoup cette grande femme qui pouvait tenir tête aux gardes de son père, son effronterie était connue et, avec le temps, était même devenue tolérée par les gardes, mais qui pourtant l’appelait « Jeune Maître ». Elle avait essayé de lui apprendre à chasser, à traquer, mais ce qu’il préférait était lorsqu’elle lui apprenait à être invisible aux yeux de tous, à écouter et retenir sans même que les gens ne remarque sa présence. Et il se débrouillait plutôt bien. Elle lui parlait également de son peuple, de sa terre natale, de leurs croyances. Elle était parvenue à mêler ses croyances chamaniques à la religion du trimurti et le jeune homme, avide de connaissances, buvait ses paroles.

    Finalement, alors qu’ils étaient encore en train de prier Sattva, un cri aigu résonna dans les couleurs du château. Guidé par Bérit, le jeune seigneur retourna dans la chambre de sa mère qui le regarda entrer avec un sourire fatigué tandis que son père s’approchait de lui en tenant un tas de chiffons dans ses bras. Se penchant vers son fils, il lui révéla la nature réelle de ce qu’il tenait.

    - Vois, Audace, voici ta nouvelle sœur. Harmonie.

    La petite main de la petite créature se referma sur le doigt du garçon alors qu’il écartait les tissus. Il lui fit un sourire. Elle lui tira la langue…

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


    - Plus vite Harmonie ! Dépêches-toi ! Vite !!!

    - Je… J’arrive… Attends…

    La voix essoufflée de la fillette trempée se perdait dans l’obscurité alors que son frère aîné se retenait d’accélérer. Il devait penser à sa sœur, même s’il devait la brusquer un peu il fallait qu’elle vienne, rapidement. Ils n’avaient plus le temps de penser à autre chose à présent.

    Alors qu’elle semblait perdre pied, Audace lui agrippa la main et la tira vers lui. Dans la forêt, la pluie changeait la terre en boue et la jeune fille n’avait pas l’endurance de son frère. Ils courraient en évitant les buissons pour ne pas être ralentis, alors que des voix se faisaient de plus en plus proches…

    - Trouvez-les ! Ils ne doivent pas s’enfuir !!

    Les murs de la forteresse devenaient visibles à mesure que les arbres se raréfiaient mais intérieurement Audace savait très bien qu’ils ne parviendraient pas à arriver à temps. Harmonie était trop lente, trop fatiguée, et les bandits qui les avaient attaqués trop rapides. Finalement il serra sa sœur dans ses bras et lui ordonna de courir en direction du château.

    Dès qu’il la lâcha, le jeune homme dégaina son épée qu’il portait à sa ceinture comme son père lui avait enseigné. Il n’était pas un excellent bretteur, bien loin de là, mais il avait su acquérir des bases solides et, lorsque les hommes arrivèrent dans sa direction, il bondit de l’arbre derrière lequel il s’était caché et blessa au flanc un de ses poursuivants qui tomba au sol de douleur.

    Le jeune noble lutta farouchement mais ses adversaires étaient bien trop nombreux et d’un coup de gourdin bien placé ils le firent s’effondrer inconscient.

    Lorsque son père et ses hommes, prévenu par Harmonie, parvint à remonter la piste des bandits jusqu’à leur repaire ce fut pour y trouver Audace bâillonné et ligoté alors que quatre des dix bandits gisaient au sol.

    Par la suite, le jeune homme racontera qu’il avait réussi à en convaincre deux de le libérer en échange d’une rançon à se partager juste entre eux. Ces idiots n’avaient pas été assez discrets et, après un bref combat, s’étaient retrouvés à affronter leurs anciens camarades avant de se faire tuer. Sa petite tentative lui avait ensuite valu d’être bâillonné mais il avait bien retenu la leçon. La prochaine fois, manipuler des moins balourds…

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


    Cette fois quelque chose n’allait pas, l’atmosphère était pesante alors qu’il tenait la main d’Harmonie. Rien ne se passait comme la dernière fois et c’était de la réelle panique qui animait les servantes. Il se sentit frémir alors qu’un petit « Aïe » parvint à son oreille. S’excusant, le jeune homme relâcha un peu la main qu’il était en train de serrer réellement fort. Quelque chose n’allait pas, il pouvait le sentir…

    Finalement un petit cri perça dans l’obscurité de la nuit. Les épaules d’Audace se relâchèrent légèrement, comme s’il venait de se libérer d’un poids énorme. Il tourna la tête vers sa jeune sœur qui le regardait avec un air interrogatif mais, avant même qu’il put répondre et l’amener dans la chambre de leurs parents, un long gémissement plaintif résonna dans les ténèbres.

    La voix rauque et grasse était reconnaissable entre toutes et, lâchant la main de la jeune Harmonie qui ne comprenait pas la situation, il entra dans la chambre en trombe. Il tomba à genoux alors que la vision de son père dans la même position, tenant entre ses mains la main molle de sa mère, envahit son esprit.

    La prêtresse avait posé une main sur l’épaule de la montagne qu’était son seigneur. Ses lèvres bougeaient, elle devait donc dire quelque chose, mais ni le baron ni son fils ne semblaient être en conditions de comprendre, ni même d’entendre les mots qu’elle prononçait.

    Harmonie s’approcha plus lentement, probablement curieuse de voir son frère dans un tel état, et posa elle aussi une main sur son épaule. Le jeune homme la prit alors dans ses bras, laissant ses larmes couler à la manière de son père.

    En remontant son regard, à travers les larmes, le jeune homme parvint à distinguer la silhouette de Bérit le regardant avec tristesse. Celle-ci tenait dans ses bras le paquet que, plus tôt, il s’était attendu à voir tenu par son père. Se levant lentement, il emmena sa jeune sœur vers l’esclave qui lui tendit le tas de tissus.

    - Votre mère jeune Maître… Elle lui a donné son nom… Espoir

    L’émotion était audible dans la voix de la Thoréenne. Avec les années, restant aux côtés d’Audace lorsque sa mère lui enseignait l’art de la politique, elle avait lié avec elle une certaine forme d’amitié. À présent son rang lui interdisait de partager l’émotion de ses seigneurs en public. Il s’agissait de leur moment à eux.

    Observant le nourrisson qui affichait les mêmes yeux bleu-acier que son père, lui-même ainsi que sa sœur il se pencha pour laisser une Harmonie visiblement curieuse découvrir cette petite créature. Il ne put s’empêcher de se rappeler les paroles de son père neuf ans plus tôt.

    - Vois, Harmonie, voici ta nouvelle sœur. Espoir.

    La main du nourrisson se referma sur le doigt de la jeune fille qui s'était approchée pour mieux la regarder. Elle lui fit un sourire. Elle lui tira la langue…

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


    Le poing fermé vint s’écraser sur son visage alors qu’il l’encaissa sans émettre le moindre son. Les gardes du château armèrent leurs lances mais le jeune noble leva une main en signe d’apaisement. Il s’était attendu à cette réaction et on ne pouvait pas lui en vouloir d’avoir agi de la sorte. C’était désormais à lui de se contenir, de remporter cette joute en restant fier et droit.

    - Je comprends votre colère Monseigneur, et je vous assure que je partage votre tristesse. Mais je ne peux en aucun cas être tenu pour responsable de sa mort.

    - Tu partages ma tristesse ! Comment oses-tu ! Si tu avais attendu le retour des chiens !

    Il passa sa main gantée de velours sur la marque rouge qui commençait à s’incruster sur son visage. L’homme avait une force physique non négligeable, il fallait l’admettre. Il n’aurait pas apprécié se retrouver en combat à main nue contre lui.

    - Attendre les chiens n’aurait rien changé Monseigneur. Le serpent aurait fui vers son cheval et…

    - Tu n’en sais rien misérable avort… Lâchez-moi ou je vous ferais écarteler !!!

    Cette fois les gardes avaient réagi alors que le vicomte s’était à nouveau approché de l’héritier de leur seigneur, poing levé. Ils l’avaient simplement saisi pour l’empêcher de porter le coup mais déjà Audace secoua lentement la tête.

    - Lâchez-le ! Je suis sincèrement navré pour le comportement de mes hommes Monseigneur, mais je vous l’ai dit. Le cheval de votre fille a paniqué lorsque le serpent lui a bondit dessus. Un cheval qui provient de ‘vos’ écuries. Tamas est venue l’emporter. Nul ne peut aller à son encontre et nous devons nous réjouir qu’elle puisse s’approcher de la libération.

    Il s’approcha lentement de seigneur et posa sa main sur le poing encore serré de celui-ci.

    - Elle était une personne extraordinaire Monseigneur. Et sa bonté ainsi que son amour lui garantiront un cycle encore meilleur que celui que vous avez pu lui offrir. C’est grâce à vous qu’elle était devenue ce qu’elle était. C’est grâce à vous qu’elle a pu avoir une vie emplie d’amour.

    Les paroles du jeune homme semblèrent apaiser le noble dont les traits se détendirent lentement, la colère laissant petit à petit place à la tristesse.

    - Je sais que vous l’aimiez, Audace. Je n’ai aucun mot pour exprimer à quel point je suis désolé. Vous savez, elle vous aimait profondément. C’est une chose rare en ces temps.

    Le vicomte passa sa main marquée de rouge sur son visage en inspirant profondément.

    - Je vais me charger de l’office et de préparer la fête pour son départ. J’espère que vos sœurs pourront venir avec vous. Je sais qu’elle considérait Harmonie comme sa propre sœur…

    La jeune fille qui était restée là tout ce temps baissa la tête comme par timidité, les mains croisées derrière le dos.

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


    - Père attention !!

    Les marins tentaient tant bien que mal de remonter la voile du mât principal alors que le vent battait avec force. La tempête était venue de nulle part et les avait complètement pris par surprise. Malgré toute la volonté des hommes d’équipage, une bourrasque encore plus violente que les précédentes leur fit perdre le maintien de la grande toile. L’un d’entre eux, seulement, parvint à la garder en main mais ce ne fut que pour être arraché de la longue barre de bois. Secoué dans les airs, un claquement lui fit lâcher prise à son tour, alors qu’il se trouvait juste au-dessus de la mer déchaînée.

    Avec une prise au vent à nouveau parfaite, la voile recommença à tirer sur le mât, commençant à faire se pencher le pont du bateau. Dans la cale, les matelots calfeutraient tant bien que mal les percées que l’eau faisait entre les planches alors qu’à la surface flottaient les caisses et les barils de marchandises qui, trop lourdes, risquaient d’entraîner le navire par le fond.

    Le baron Honneur, prévenu à temps par son fils, parvint à éviter au dernier moment un cordage qui lui aurait claqué dans la tête. Il le remercia d’un signe de la tête et, armé d’une énorme hache, entreprit de couper le mât. Rapidement rejoint par deux autres hommes, il commença à faire céder l’épais morceau de bois mais, alors que celui-ci entamait sa chute, une nouvelle bourrasque le dévia de son axe. Cette fois, il n’eut pas le temps de réagir...

    A l’autre bout du navire, Audace se chargeait, avec quelques hommes, de maintenir la trajectoire de celui-ci. Dans une telle tempête, sans la vue du ciel pour les guider, ils ne devaient pas se laisser partir à la dérive. Plus tôt, alors qu’il regardait vers le pont, il avait pu prévenir son père mais cette fois…

    Petit à petit la tempête commença enfin à passer. Les premiers rayons de soleil percèrent les nuages qui continuaient leurs routes vers d’autres navires, faucheuse invincible que nulle force au monde ne pouvait arrêter. Face à elle il n’y avait que l’attente… L’attente en espérant que sa furie ne daigne se déchainer ailleurs.

    Le jeune seigneur bondit en direction du pont, en direction de son père. Il écarta de force quelques matelots qui étaient déjà autour de lui. C’était impossible… Il gisait sur le pont, les yeux fermés. Incompréhensif, Audace s’approcha encore plus près, amenant sa joue au niveau de ses lèvres. De l’air en sortait, léger mais bien présent. En même temps, un marin criait à l’approche de l’île de Cyrès. Cette fois, ils allaient y arriver…

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


    Le jeune baron regarda à sa gauche, détaillant la jeune femme. Elle n’était pas laide, à vrai dire elle était même plutôt jolie, ses yeux verts éclairaient parfaitement son sourire alors que sa chevelure blonde illuminait son visage. De son côté il savait que sa crinière aile de corbeau et son regard sévère ne montrait aucune joie. Le problème n’était pas qu’il la trouvait laide, le problème était qu’elle était… inintéressante…

    Il la regarda une nouvelle fois, attentivement, de son regard pénétrant. Remarquant l’attention qui était portée sur elle, elle lui répondit d’un gloussement niais. Il lui adressa un petit sourire, plus de politesse qu’autre chose. Elle allait devenir sa femme, il fallait au moins garder les apparences…

    Depuis son accident, son père avait complètement perdu l’usage de ses jambes. Plus question pour lui, à présent, de reprendre la mer. Lui qui n’avait jamais réellement connu autre chose que ça, il s’en retrouvait privé. Dans sa situation, il avait préféré renoncer à son titre et passer le flambeau à son fils, faisant de lui le nouveau baron de Haute-Lune.

    A vrai dire, la seule chose qui l’avait retenu de demander le Don de Tamas était le souhait de voir ses enfants accomplir leurs désirs.

    Il fallait donc qu’il se marie, et la fille d’un baron de Baros était un bon parti. Pas aussi bon que ses premières fiançailles mais au moins, cette fois, il ne risquait pas de se faire frapper par un colosse si quoi que ce soit arrivait. Le baron était vieux et perdait probablement la tête, il avait été facile de le convaincre de lui marier sa fille unique alors même que ses conseillers lui intimaient de lui préférer un noble de moindre importance, sans terres, afin de ne pas voir le jeune baron obtenir le contrôle des leurs. Ils avaient même affirmé qu’ils feraient tout pour empêcher ce mariage d’avoir lieu.

    Audace avait complètement ignoré leurs menaces et, repensant à cela, eu une brève expression de lassitude.

    - Comment vous sentez-vous mon frère ? Vous ne semblez pas apprécier les festivités. Il s’agit tout de même de vos fiançailles.

    Il se tourna vers sa sœur, assise de l’autre côté. Elle était jusque-là en train de discuter avec un noble quelconque et le jeune baron retint un petit sourire. Comme lui elle avait bénéficié de l’éducation d’hommes sages, instruits, et savait parfaitement se conduire en société. Elle lui adressait un doux sourire alors que sa main venait de se poser négligemment sur son bras. Il la regarda droit dans les yeux, mélangeant leurs regards bleu-acier. Elle savait très bien pourquoi il faisait ce mariage. Ses traits s’attendrirent alors qu’elle ne put retenir un léger rire. Les serviteurs s’approchant pour déposer une assiette devant lui il leur fit signe de la donner à sa fiancé, étant en train de discuter avec sa sœur.

    Le repas continua alors jusqu’au moment fatidique… Il commença par entendre, à sa droite, des plaintes de la part de sa fiancée. Se retournant vers elle, il la vit être prise de vomissements…

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


    Cette fois il était trop tard…

    Audace regarda le bucher sur lequel son père reposait. La Tamaste achevait les préparatifs alors que le jeune homme se trouvait entre ses sœurs. Même s’il avait continué durant cinq longues années d’afficher une volonté de vivre, le mal était bien plus profond. Il n’avait que faire de la religion et de ces histoires de cycles, la mort de sa femme l’avait intérieurement détruit et la perte de ses jambes l’avait privé de ce qui composait sa vie.

    Le baron avait finalement cessé de se battre trois ans plus tôt, les dernières fiançailles ratées de son fils l’avaient achevé. La fille du baron, empoisonnée par ses propres conseillers… Le pire étant que la cible de cette monstruosité était Audace lui-même. Harmonie lui avait sauvé la vie sans même le savoir. Cette ultime épreuve, il ne l’avait pas surpassée.

    A présent il était là, allongé fièrement sur son tas de bois prêt à être enflammé. Tout autour de lui, des cadeaux l’entouraient, présents des personnes pour qui son existence avait apporté quelque chose. Il avait toujours été juste, toujours bon pour son peuple. Quand vint son tour, sa première fille s’approcha de lui, posant une main sur son torse, venant lui murmurer quelques mots à emporter avec lui.

    Il avait donné tout ce qu’il pouvait offrir à ses enfants, il ne s’était jamais remarié et avait fait tout son possible pour qu’Espoir parvienne à grandir correctement malgré l’absence d’une mère. Bérit avait bien aidé pour cela, peut-être un peu trop qui sait ? La jeune fillette avait 11 ans mais était bien plus intéressée par la traque et la chasse que par le chant ou le tissage, ou même la politique. Elle avait même été s’embarquer à peine âgée de sept ans, encore un an plus tôt qu’Audace. La jeune fille passa après son aînée, déposant une couronne de fleurs sur le torse de son père et un baiser sur sa joue.

    Puis ce fut le tour du baron. S’avançant noblement, il le regarda un long moment sans rien faire. Finalement il prit une bourse et plongea sa main à l’intérieur. Il en sorti une poignée de sel qu’il saupoudra sur le corps de son père.

    - Puisse la mer vous accompagner Père. Puisse la nuit vous guider vers le feu primordial.

    En se retournant, il hocha la tête en direction de la prêtresse qui se tenait debout avec une torche, prête à faire s’embraser le bûcher. Il se tourna ensuite vers l’assemblée de nobles venus rendre hommage au géant qu’avait été le baron.

    - Cette nuit mon père partira vers sa libération ultime. Puisse notre amour et notre joie l’amener à s’unir au Trimurti. Festoyons !

    Alors que les flammes commençaient à lécher les vêtements et la peau du baron allongé, Audace reprit les mains de ses sœurs. Il ne cligna pas des yeux pendant de longues secondes, comme pour laisser les flammes s’inscrire sur ses rétines.


    Compétences



  • Persuasion - Niveau 3

  • Étiquette - Niveau 2

  • Investigation - Niveau 2

  • Politique - Niveau 2

  • Administration - Finance - Niveau 1

  • Administration - Intendance - Niveau 1

  • Administration - Commerce - Niveau 1

  • Érudition - Navigation - Niveau 1

  • Arme blanche - Épée à une main - Niveau 1



  • Derrière l'écran



    Êtes-vous majeur ? Oui
    Avez-vous lu le règlement ? Validé par Anémone
    Comment-êtes vous arrivé sur Les Serments d'Eurate ? J’avais oublié de complètement refermer la porte derrière moi ^^’
    Une suggestion ? Niope
    Ce personnage est-il un DC ? Si oui, de qui ? Niope




    Re: Audace Haute-Lune, comte d'Uzé ─ Dim 22 Juil - 10:19
    Chroniqueur Impérial
      Chroniqueur Impérial

      Réputation - 04.08.2018



    • LA CAPITALE EVALON : CITOYEN REMARQUABLE D'EVALON



    • Citoyen:....... ■ - ■ - ■ - ■ -  -  - ■ - ■ - ■...... 4000/4999 pts

      Noble:....... ■ - ■ - ■ - ■ -  -  - ■ - ■ - ■...... 4000/4999 pts

      Religieux:....... ■ - ■ - ■ - ■ -  -  - ■ - ■ - ■...... 4000/4999 pts




    • DUCHÉ DE LA CROIX DES ESPINES


    • COMTÉ DE LA CROIX DES ESPINES
      Citoyen:....... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■...... 0000/1999 pts

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      Religieux:..... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■...... 0000/1999 pts





      COMTÉ D'EMERALD
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      Noble:.......... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■..... 0000/1999 pts

      Religieux:..... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■...... 0000/1999 pts





      COMTÉ DE POSVÁNY
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      Religieux:..... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■...... 0000/1999 pts





    • DUCHÉ DE MELLILA


    • COMTÉ DE MELLILA
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      Noble:.......... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■..... 0000/1999 pts

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      COMTÉ D'ARAGON
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      COMTÉ DE CORDUBA
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    • DUCHÉ DE NÉRA : NEUTRE


    • COMTÉ DE NÉRA
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      COMTÉ DE BAROS
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      COMTÉ D'UZÉ
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    • DUCHÉ DE VOLG


    • COMTÉ DE VOLG
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      COMTÉ DE TERRESANG
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      COMTÉ DE MONT DRAGON
      Citoyen:....... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■...... 0000/1999 pts

      Noble:.......... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■..... 0000/1999 pts

      Religieux:..... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■...... 0000/1999 pts





    • ÎLE DE NACRE


    • Le clergé :..... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■... 0000/1999 pts


    • HORS FRONTIÈRES


    • Territoire Thoréen:.... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■... 0000/1999 pts

      Territoire Khöz:......... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■... 0000/1999 pts

      Royaume d'Azelan:.... ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■... 0000/1999 pts

      Royaume de Feynes:.. ■ - ■ - ■ - ■ - - ■ - ■ - ■ - ■.. 0000/1999 pts