Le domaine de Valbruine est un territoire montagneux en grande partie recouvert de forêts, ou les villages sont rares et fortifiés, et dont les habitants endurcis par un climat austère doivent constamment de défendre contre les pillards Khöz qui passent subrepticement la frontière. Bien que doté de paysages escarpés à couper le souffle, le pays n'a pas grand chose à offrir sur le plan économique hormis l'exportation du bois et d'une petite mine de fer. Les artisans locaux, cela dit, ont mis ces maigres ressources à profit, et les armures de Valbruine sont réputées pour leur qualité.
Envoyées en mission d'observation concernant d'étranges évènements se déroulant dans le duché de Volg, la jeune baronne Alixane de Valbruine ainsi que sa demi-sœur bâtarde Roxane n'ont pas redonné de signes de vie depuis déjà bien trop longtemps. En l'absence d'une confirmation de leur situation, Laivinie de Valbruine, mère d'Alixane, assure la régence tandis que l'ainé des deux jumeaux, derniers représentants du sang de Valbruine, occupe la place de sa soeur en gardant espoir de son futur retour.
La baronnie est une suite de vallées encaissées, séparées par d'abruptes montagnes et en grande partie couvertes d'une dense et ancienne forêt. Les plus hauts pics restent drapés de blanc même en plein cœur de l'été, et l'hiver le pays entier semble comme paralysé par l'épaisse couche de neige qui le recouvre. Les fortins et les villages sont reliés par des chemins étroits, mais une grande partie du pays reste sauvage.
Le château qui donne son nom au domaine est entouré de hautes cascades qui baignent les environs d'une brume humide continuelle. Ce bâtiment imposant est l'ancien point névralgique d'un important système de défense aujourd'hui en grande partie abandonné. On trouve encore dans le pays des vestiges d'anciennes tours de garde et quelques bastions en ruines. Le fort lui-même est en partie délabré, et seule une moitié est habitée par la baronne et sa famille.
Les villages sont isolés, généralement entourés d'une petite muraille de pierre et de bois. Les habitants vivent de la terre, chassent le gibier, élèvent quelques chèvres. Dans les bourgs un peu plus étoffés, comme celui de Kaatlend, au sud, une petite industrie basée sur la coupe du bois assure aux habitants une prospérité légèrement supérieure au reste de la baronnie. Près de la frontière est, lové contre la montagne, le bourg entourant le fortin de Noiraigues est l'un des plus développés, notamment grâce à la mine de fer qu'il abrite. Son marché est d'ailleurs le principal lieu de commerce de la baronnie.
Le domaine est réputé pour son climat souvent inhospitalier, balayé par un vent violent et secoué par de violents orages tout au long de l'année. Les amateurs de paysages spectaculaires y sont cependant servis, car les points de vue ne manquent pas pour admirer les pics rocheux, les vallées et les cascades vertigineuses.
Les gens de Valbruine sont rarement riches, et la frontière entre nobles et roturiers y est parfois plus mince qu'ailleurs, du moins vu de l'extérieur. Il n'est pas rare de voir les fils d'un chevaliers aider aux champs, et les fêtes populaires mêlent des gens de toutes classes sans grande distinction. Ce n'est cependant qu'apparence, car en réalité les habitants du Val sont hautement conscients de leur naissance, et la plupart peuvent retracer leur généalogie sur plusieurs siècles. Bien que les deux populations se mêlent donc souvent dans la vie de tous les jours, les mariages par exemple restent très distincts, et chacun sait où est son rang.
La plupart des communautés se gèrent sans grande intervention des instances dirigeantes, généralement sous la houlette d'une famille de très petite noblesse chargée de maintenir l'ordre et répondant directement au baron. Ce dernier tient une cour de justice une fois par mois pour trancher les différents qui n'ont pas pu trouver de résolution amicale.
Les valois sont dans l'ensemble des gens frustes, simples, d'une droiture parfois excessive et férocement patriotes. Au quotidien, la plupart des habitants s'expriment dans un patois montdragonnais difficilement compréhensible, et seuls les nobles utilisent réellement l'euratien dans leur vie de tout les jours. Les étrangers trouvent généralement l'accueil froid et distant, car il faut avoir gagné la confiance des locaux pour qu'ils vous traitent avec chaleur.
Les fêtes qui rythment l'année célèbrent le Trimurti et le passage des saisons. Elles impliquent en général chants, danses, contes et d'impressionnantes quantités d'hydromel et d'absinthe. La musique et l'alcool, vues comme les seules manières de supporter l'hiver glacial, sont des piliers de la culture locale. On vient cependant aussi dans le Valbruine pour l'excellence de ses forgerons. Une armure valoise est un objet de luxe, autant un travail d'artisan que d'artiste, des pièces uniques destinées au nobles d'Eurate.
Les soldats de Valbruine sont une force montée dont la principale mission est de lutter contre les raids Khöz. Peu nombreux, mais rapides et mobiles, ils utilisent un système de feux d'alarmes pour intervenir lorsqu'une intrusion est signalée. Ils passent en réalité le plus clair de leur temps à jouer au chat et à la souris avec les pillards.
L'ost de Valbruine proprement dit est quant à lui plus important, car rares sont les hommes et mêmes les femmes qui n'ont pas appris à se défendre dans ce pays hostile et constamment attaqué. La plupart des combattants qui le composent, cela dit, passent bien plus de temps à s'occuper de leurs champs ou a couper du bois qu'à aller se battre, et il est rare que l'ost entier soit mobilisé. Les dernières guerres et la peste ont par ailleurs sévèrement entamé les rangs des combattants, fragilisant les défenses du pays.