Re: Une sale histoire, un sale boulot [PV : Anastasie & Gregor] ─ Lun 4 Juin - 16:01
Gregor eut un léger sourire. La prêtresse, Anastasie, sans réellement réfuter sa proposition, proposa de remplacer dans la mixture le sureau par la lavande. Le clerc se dit qu'elle avait une meilleur mémoire que lui et qu'il pouvait lui faire confiance.
- De la lavande ! Bon sang mais c'est bien sûr !
Il jeta un rapide coup d’œil au malade, lui tapa doucement sur l'épaule et lui glissa ces quelques mots.
- Tenez bon, mon brave, nous allons vous sortir de là !
Puis, à sa consœur :
- Ne vous inquiétez pas pour la préparation du remède, je sais exactement où faire ça. Je ne serai pas long !
Et sur cette brève tirade, il se redressa et courut en direction du nord. Il avait souvenir d'un fameux herboriste, du côté de la rue Tussoir, qui préparait les concoctions les plus complexes pour son ancienne église, et ce avec une infinie précaution. Ainsi, courant du pas léger de ceux qui sont habitué à l'exercice physique, il traversa la rue Dufour et prit celle des Trois Trèfles, évitant habilement un attroupement bruyant autour d'un jongleur aux balles multicolores.
Quelques secondes plus tard, à peine, il se retrouva dans la rue Malarmé où...
- Merde de merde !
La boutique avait disparue... enfin, à la place où elle était, il y avait à présent un cordonnier. Gregor, légèrement essoufflé, regarda autour de lui. Une dame d'un certain âge le regardait avec surprise. En effet, voir un prêtre si pressé n'était pas monnaie courante à Evalon.
- Bonjour Madame... Sauriez-vous ce qu'est devenu l'herboriste... qui était ici ? Enfin... a-t-il déménagé ? Ou bien... y a t-il un autre herboriste non loin d'ici... C'est urgent !
Il avait rajouté ce dernier commentaire car, connaissant la volubilité des mamies, mieux valait éviter trop de circonvolutions inutiles... voire dangereuse. La femme sembla alors légèrement affolée.
- Euh... et bien... Monsieur Rochebrune a vendu son affaire pour aller vivre dans le sud... et... et... sa boutique... enfin... bref... il faut aller chez Dupasteur, rue Beaumont... vous voyez ?
- Beaumont... Beaumont... Non ça ne me dit rien... Où est-elle cette rue ?
- Et bien... continuez la rue Malarmé vers le nord, encore environ... pfff... cent mètres, tournez à gauche, puis c'est trois ou quatre rue plus loin sur la droite, la rue Beaumont... Dupasteur est à une vingtaine de mètre du croisement.
- Merci madame ! Bonne journée ! Cria-t-il en reprenant sa course vers le nord.
Les indications de la mémé étaient exactes et Grégor parvint sans encombre devant l'échoppe de Dupasteur. En un fracas bien inhabituel pour un homme de sa caste, Gregor ouvrit la porte et la referma derrière lui. L'homme derrière le comptoir ouvrit des yeux tout rond à la vue de se brusque prêtre à la mine rouge et luisante.
- M... Mon père, que puis-je pour vous ?
Gregor lui expliqua en vitesse le malade, les symptômes et le remède qu'Anastasie et lui-même avaient imaginé. L'homme confirma que ce remède avait toutes les chances de marcher... en y rajoutant un peu de cardamome... Gregor acquiesça et ajouta :
- Si vous pouviez me préparer la mixture ici même, cela m'arrangerait... et puis... excusez mon impolitesse mais c'est urgent... alors, si vous pouviez faire au plus vite, j'ai peur que notre malade ne trépasse si je tarde trop...
L'apothicaire hocha la tête et se dirigea vers son arrière boutique. Gregor, en profita pour se reposer un instant... et accueillir d'un signe triangulaire un vieil homme qui entrait dans la boutique. L'homme marchait avec difficulté et Gregor lui dit quelques paroles réconfortante tout en se demandant comme sa collègue s'en sortait avec l'homme qui crachait sa bile noire. Allait-elle réussir à le faire patienter pendant qu'il était partie faire cette course ? L'homme devait rester le plus calme possible. Gregor craignait également qu'un attroupement se créer autour d'eux ou que l'assassin présumé du malade ne tente un autre coup d'éclat. Bref, Le prêtre n'était guère rassuré et plus les secondes passaient, plus il s'impatientait !
- Vous ne semblez pas bien ? Lui demanda même le vieil homme avec un drôle de sourire.
- Ce n'est rien, mon cher... Juste un malade entre la vie et la mort à qui il faut que j'emmène le remède de monsieur...
- Dupasteur.
- Oui, exactement, Dupasteur ! Donc, un peu de stress... voilà tout !
Le vieux sourit, le prêtre se gratta la tête et l'apothicaire arriva de derrière le rideau en posant une fiole sur le comptoir.
Gregor le paya, écouta les quelques recommandations qu'il avait à lui donner, le remercia et quitta la boutique en souhaitant une bonne journée aux deux hommes. Environ cinq minutes plus tard, à bout de souffle, il arrivait à l'endroit où il avait laissé Anastasie et le patient. A la jeune prêtresse, il laissa la fiole puis il se courba, posa ses mains sur ses genoux, et inspira et expira lentement, un bon moment, pour reprendre son souffle !
Re: Une sale histoire, un sale boulot [PV : Anastasie & Gregor] ─ Mar 5 Juin - 16:48
Anastasie LunétoilePrêtresse
Gregor accepta la modification d'Anastasie de bon coeur. Voilà qui soulageait la prêtresse: elle n'aimait pas s'imposer mais appréciait que son avis soit pris en compte. Ils échangèrent un bref sourire, avant que le prêtre s'approche du malade et lui tape gentiment l'épaule pour le réconforter.
- Tenez bon, mon brave, nous allons vous sortir de là !
De toute façon il fallait être honnête: il était impossible de dire le contraire à un patient. Comment espérer qu'il tente de se soigner si on doutait de la réussite de l'entreprise? Et même sans compter cela, le moral jouait beaucoup trop pour qu'on prenne le risque de s'en passer.
- Ne vous inquiétez pas pour la préparation du remède, je sais exactement où faire ça. Je ne serai pas long !
La victime avait eu deux fois de la chance dans son malheur. Premièrement il était tombé sur un prêtre de Tamas (et même plutôt deux fois qu'une), et deuxièmement au moins l'un des deux connaissait la ville. C'était un avantage indéniable et trop souvent négligé mais lorsqu'une urgence se présentait il valait mieux connaître les lieux. À quoi bon indiquer une agressions à des gardes si on ne sait pas leur indiquer, une fois qu'on les a trouvés, où cela se produit ?
Anastasie lui souhaita bonne chance mais Gregor était probablement déjà trop loin pour pouvoir l'entendre. Le patient était assis mais il était loin d'être tranquille. Sa colère contre ses attaquants l'avait d'abord empêché de trop s'en faire mais elle commençait à laisser place à de l'angoisse. Il l'avait dit lui-même il avait été empoisonné! Maintenant que le mot était bien monté au cerveau il saisissait tout ce que la situation pouvait avoir de terrible. Surtout en ce qui concernait les issues possibles.
Agité, il commençait sérieusement à paniquer et ça n'allait pas l'aider à s'en sortir. Anastasie s'assit doucement à côté de lui, et entreprit de lui rappeler qu'ils étaient deux à veiller sur lui, que Gregor allait bien vite revenir avec ce qu'il faudrait et que tout ceci ne serait bientôt qu'un vilain souvenir. L'homme hocha vigoureusement la tête mais ne sembla pas se calmer pour autant. Ana le fit alors respirer profondément, en lui servant de modèle.
Ça aurait probablement suffi à le remettre à peu près d'aplomb si un homme n'était pas sorti de la taverne derrière eux au même moment. Il voulut contourner le duo installé sur les marches mais le malade le vit et commença à hurler. Injures, malédictions, tout y passa si vite qu'il se sentit obligé de bondir pour lui exprimer son dégoût par les poings. Dans son état ce ne fut pas glorieux du tout, à peine debout il se mit à tousser si fort qu'il paraissait s'étouffer et si Ana ne s'était pas précipitée pour le ratttaper il aurait fini par terre: ses jambes ne le portaient plus. Il ne cessait pourtant pas de s'époumoner, hurlant à travers deux quintes de toux. Il tenait visiblement cet homme pour responsable de son empoisonnement.
Deux ou trois hommes du coin, des amis de la victime qui observaient la scène depuis le début sans trop s'en mêler, se demandèrent s'il ne fallait pas prendre cette menace au sérieux. Après une rapide concertation dont Ana n'entendit pas le moindre mot, ils s'approchèrent du suspect jusqu'à l'empêcher d'aller ou que ce soit.
La foule, qui s'était jusque là contenue, accourut pour en apprendre plus. Un homme malade ça ne les captivait pas, mais un autre scénario leur promettait plus d'action. La prêtresse aurait aimé aller calmer les esprits avant que quelque chose de regrettable ne se produise, mais elle soutenait toujours le malade avec peine et même une fois qu'elle l'eut rassis il était impensable de le laisser seul. C'est à peu près à ce moment là que Gregor fit son grand retour.
Le pauvre prêtre arrrivait en courant et semblait exténué. Il tendit à Anastasie une fiole qu'elle s'empressa d'attraper dans ses mains pour laisser à son confrère la possibilité de se reposer. Ou d'aller voir ce que l'attroupement au milieu de la place prévoyait pour le présumé coupable. Mais en attendant il y avait une victime à sauver. Ana observa le contenu de la fiole avec attention. Oui, c'était bien le remède qu'elle pensait convenir à la situation.
- Les gens là-bas, ils pensent tenir le coupable... Indiqua-t-elle d'un air inquiet. Je n'ai pas osé aller voir, je voulais pas laisser notre ami seul...
Agitant doucement le flacon, elle reprit.
- Des consignes particulières d'après vous? Demanda-t-elle rapidement. Inutile de traîner.
Re: Une sale histoire, un sale boulot [PV : Anastasie & Gregor] ─ Jeu 7 Juin - 21:13
La situation était partie en grenouille farcie. L'attroupement tant redouté s'était créé !
- Les gens là-bas, ils pensent tenir le coupable... s'inquiéta la prêtresse.Je n'ai pas osé aller voir, je voulais pas laisser notre ami seul...
- Vous avez bien fait, commença Gregor légèrement hésitant, chaque chose en son temps...
Et oui, il fallait déjà soigner le plus critique des hommes, et puis, après, on veillerait à ce qu'aucun ne cause de semblable situation.
- Euh... il faut lui faire boire la moitié de la fiole. L'autre moitié, c'est pour... c'est si ça ne résout pas le problème...
Gregor transmit les consignes de l'apothicaire en se redressant. Il n'avait pas tout à fait récupéré son souffle mais déjà il se dit qu'il devait aller dans la mêlée, tenter d'apaiser tout ce petit monde. Avant de partir, il posa ses yeux sur la jeune prêtresse pour l'avertir de sa décision. Et, alors qu'elle donnait déjà à boire au malade, Gregor fut happé par la beauté de la demoiselle. Il y avait une grâce et une douceur dans ses gestes comme dans ses traits, une douceur et une élégance rare...
- Je... je vais aller voir ce qui se trame là-bas...
Les gens ne parlaient pas, ils vociféraient, se tenaient proches les uns des autres, s'agrippaient pour certains, se bousculaient pour d'autres...
- Et là ! Du calme, du calme, voyons, nous allons nous expliquer !
Mais il était midi, il commençait à faire chaud et les hommes étaient déjà tous convaincus de leurs opinions : certains voulaient pendre l'empoisonneur présumé, d'autres voulaient le défendre, d'autre voulaient contre-attaquer les "juges" trop pressés...
Gregor se fraya un passage jusqu'à l'homme au centre du regroupement, celui dont la culpabilité était le sujet principal du conflit.
- Venez avec moi, monsieur... Commença Gregor...
Mais la suite, il ne la comprit guère... Un coup partit, sans doute pas adressé directement à lui mais les hommes présents étaient de piètre lutteurs alors ce fut le prêtre qui hérita du bourre-pif. Il tituba et fut bientôt renversé par un "mouvement de foule" (petite foule rassurez-vous !). Un homme l'aida à se relever mais c'était trop tard : la bagarre avait éclaté et le pugilat s'amplifiait : d'autres hommes arrivaient du bar, de la boulangerie et des rues alentours pour venir soutenir untel, ou frapper untel. C'était porte ouverte aux règlements de compte, aux frustrations et aux rancunes passées !
Gregor soupira en faisant quelques pas en arrière. Il retourna, l’œil poché, auprès d'Anastasie et du malade.
- Quel bordel ! Fit-il en tournant la tête de droite et de gauche.
Les gardes arrivaient en nombre pour remettre de l'ordre dans la rue. Gregor s'accroupit.
- Comment réagit-il ?
C'était sans doute là la chose la plus importante...
Re: Une sale histoire, un sale boulot [PV : Anastasie & Gregor] ─ Ven 8 Juin - 13:51
Anastasie LunétoilePrêtresse
Anastasie était soulagée que Gregor soit de son avis, même si au fond elle avait surtout voulu lui décrire la situation et pas vraiment chercher son approbation. La partie qui concernait les recommandations d'usage du remède était nettement plus importante. Du moins tant que la foule ne tuait personne en parallèle.
- Euh... il faut lui faire boire la moitié de la fiole. L'autre moitié, c'est pour... c'est si ça ne résout pas le problème...
La prêtresse hocha vigoureusement la tête et entreprit de déboucher le flacon pendant que le patient s'impatientait. Évidemment il souhaitait rester en vie, et voir l'antidote si proche l'agitait. Ana dut l'aider à se calmer avant de pouvoir lui faire boire environ la moitié du liquide. Tandis qu'elle aidait donc le patient à se soigner, elle entendit les quelques mots de Gregor mais ne tourna pas tout de suite la tête pour l'observer, trop concentrée à vérifier que la victime ne buvait pas tout d'un seul coup.
- Je... je vais aller voir ce qui se trame là-bas...
Anastasie laissa quelques secondes défiler avant de répondre au prêtre de faire attention mais il s'était déjà éloigné vers l'attroupement qui n'avait pas cessé de croître. La prêtresse n'avait pas le temps de trop s'inquiéter pour lui, il fallait surveiller le malade. L'homme avait arrêté de trembler et de tousser mais il semblait mal en point. Livide.
Il parlait tout bas, ses mots étaient entrecoupées... Avec la rumeur grandissante de la foule, Anastasie avait beaucoup de mal à entendre ce que le patient voulait dire. Elle comprit vaguement qu'il avait la nausée et s'apprêtait à poser quelques questions en s'approchant pour mieux cerner son état lorsqu'elle aperçut Gregor revenir.
Dès qu'elle vit son oeil, elle se précipita vers lui. Il était déjà proche, pas besoin d'abandonner le patient.
- Quel bordel !
- Qu'est-ce qui vous est arrivé ?! S'exclama Anastasie en plaçant rapidement mais avec douceur ses mains sur le visage du prêtre pour mieux observer. Quelqu'un vous a... frappé ?! Demanda-t-elle avec surprise avant de se reculer.
Mais le prêtre s''accroupit, probablement pour mieux voir l'état du patient.
- Comment réagit-il ?
- Il n'a pas l'air bien... Se contenta-t-elle de dire avec réserve. Elle préférait avoir l'avis de Gregor. À vrai dire elle aurait volontiers développé son point de vue si deux gardes ne venaient pas d'arriver.
La prêtresse se tourna vers eux, et leur demanda poliment ce qu'ils voulaient. La plupart des autres gardes étaient allé contenir la foule, qui commençait seulement à s'apaiser malgré leurs efforts. Les deux qui venaient d'approcher semblaient presque perdus en comparaison.
- Nous avons eu vent d'une histoire d'empoisonnement qui a agité la foule. La plupart des personnes ont dit clairement que nous pourrions avoir plus d'informations grâce à vous. Nous aimerions interroger monsieur, dit le garde en désignant le patient d'un coup sec de son menton.
Anastasie tourna la tête vers Gregor et le patient. Instinctivement elle répondrait que le patient n'était pas en état de parler à qui que ce soit. Mais elle savait aussi d'expérience que les gardes ne renonçaient pas souvent à leurs requêtes sans avoir satisfaction d'une manière ou d'une autre.
- Pourriez-vous attendre quelques minutes s'il vous plait ? Je crains qu'il ne soit pas encore remis... Elle se tourna. Qu'en dites-vous Gregor ? Comment va-t-il ?
Re: Une sale histoire, un sale boulot [PV : Anastasie & Gregor] ─ Mar 12 Juin - 16:43
Ce n'était pas les mains d'Anastasie sur le visage de Gregor, c'était les ailes d'un anges qui venaient caresser avec une douceur divine la tempe endolorie du pauvre prêtre...
- Qu'est-ce qui vous est arrivé ?! Quelqu'un vous a... frappé ?
- Ce... ce n'est rien, ne vous en faîtes pas, j'en ai vu d'autres.
Et déjà les clercs s'occupaient de leur patient.
- Il n'a pas l'air bien...
-En effet...
L'homme fermait à moitié les yeux et était devenu très pâle.
- Monsieur ? Vous... Vous m'entendez ? Que sentez-vous ?!
L'homme se tourna vers Gregor et, la bouche tremblante, répondit :
- Je... c'est mon ventre... il me tire... AAAaaaaaah ! Ça tire, Aïïïïïïïïe !!!
Gregor allongea le patient, mit sa tête sur le côté et, d'un ton rassurant - bien que lui même n'était guère certain - lui dit :
-C'est normal, ça... ça devrait tuer le mal qui est dans votre estomac.
Et pendant que l'homme se crispait, les gardes arrivèrent, demandant aux clercs ce qui s'était passé.
- Pourriez-vous attendre quelques minutes s'il vous plait ? Je crains qu'il ne soit pas encore remis... Leur dit Anastasie. Qu'en dites-vous Gregor ? Comment va-t-il ?
-Il va se remettre... Je crois...
Les gardes se dirigèrent vers la bagarre générale et, avec leurs armes brillantes comme menace, réussirent à calmer le plus gros des bagarreurs. Les deux ou trois plus violents eurent besoin de sentir les lames de métal leur caresser la peau avant de s'apaiser enfin.
Gregor glissa à Anastasie :
- J'irais parler aux gardes après que monsieur se relève...
Quelques secondes plus tard, comme par magie, l'homme avait retrouvé un teint rosé et, si ses yeux montraient encore une grande fatigue, son regard était plus fixe, plus sûr, plus présent.
- Restez encore quelques instants comme ça, rien ne sert de vous presser. Je vais aller parler aux gardes...
Gregor fit signe à l'un des deux hommes d'armes de s'approcher de lui. A son oreille il lui glissa :
- Ma conviction est que notre patient a été empoisonné ; sans doute au cyrmoulu. Il pense que c'est l'homme en bleu, là-bas, qui l'a empoisonné... parce qu'il croit qu'il couche avec sa femme...
Gregor voulait rester neutre et ne rien affirmer... Ce qui ne plut pas au garde.
- Mmh...fit-il d'un air déçu.
Mais son regard brilla un instant et il s'approcha d'Anastasie.
- Et vous, mademoiselle, avez-vous plus que des... suppositions ? Vous avez vu ou entendu quelque chose ?
Re: Une sale histoire, un sale boulot [PV : Anastasie & Gregor] ─ Mar 12 Juin - 20:29
Anastasie LunétoilePrêtresse
-Il va se remettre... Je crois...
Le sourire d'Anastasie, qui s'était presque éteint avec la discussion entamée par le soldat, revint doucement quand elle entendit cet avis. Elle se sentait plutôt soulagée, même si Gregor ne semblait pas tout à fait convaincu de ce qu'il avançait. Les deux prêtres eurent néanmoins un peu de répit: soit qu'ils aient vraiment accepté la proposition d'Ana, soit qu'ils aient senti le besoin d'aider leurs collègues à calmer le jeu, retournèrent en direction de la foule.
Alors que la demoiselle s'agenouillait à côté du patient allongé, Gregor lui parla.
- J'irais parler aux gardes après que monsieur se relève...
Ana hocha la tête en signe d'acquiescement. Elle se sentait toujours mal à l'aise quand elle devait discuter avec un milicien, encore plus après sa récente mésaventure... Si Gregor pouvait s'en charger, il la libèrerait d'un sacré poids.
La prêtresse saisit la main du malade pour essayer de le rassurer ou de l'apaiser. Le pauvre, il était en train de traverser un moment bien difficile... Et qui pouvait prédire ce qui lui arriverait ensuite ? S'il avait été empoisonné intentionnellement, ses ennemis s'arrêteraient-ils à cet échec? Anastasie ne dit rien de ces pensées qui la préoccupaient. La victime n'avait pas besoin de cette dose de stress supplémentaire...
Heureusement les progrès étaient remarquables ! Malgré une étape qui avait beaucoup inquiète Ana et Gregor, il semblait peu à peu reprendre des couleurs et se tenir tranquille. Le sourire d'Anastasie s'agrandit lorsqu'elle le remarqua.
- Restez encore quelques instants comme ça, rien ne sert de vous presser. Je vais aller parler aux gardes...
L'homme semblait néanmoins pressé au moins de s'asseoir, et la prêtresse l'aida à se redresser lentement et en douceur, en le soutenant de son mieux et en l'empêchant d'aller trop vite. Elle se demandait ce que son confrère pouvait être en train de raconter, elle-même n'avait pas le sentiment d'avoir grand chose à dire qui puisse être utile. Elle n'avait fait que son devoir jusque là, en venant en aide à quelqu'un dans le besoin... Enfin, elle vit bien que le témoignage de Gregor ne suffisait pas au représentant de l'ordre puisqu'il s'approcha ensuite d'elle. La prêtresse soupira mais reprit vite son sourire.
- Et vous, mademoiselle, avez-vous plus que des... suppositions ? Vous avez vu ou entendu quelque chose ?
- Avant de m'occuper de monsieur, vous voulez dire? Si c'est ça, je n'ai rien vu. Si jamais vous parlez d'après, eh bien... Elle réfléchit un instant. Je sais juste que monsieur ne l'apprécie pas, et que malgré son état il était bien décidé à le montrer. Je crois qu'il le tient pour responsable de ce qui arrive, mais comment savoir ? La foule s'est rassemblée quand deux ou trois personnes ont commencé à chercher des ennuis à... Eh bien... Au "suspect". Après tout est allé très vite et d'ici impossible d'en savoir plus...
Le garde eut l'air intéressé, il redressa un peu la tête et croisa le regard d'Ana.
- Deux ou trois personnes vous dites ? Qui ça? Vous pourriez les reconnaître ou les décrire?
Ana rougit. Elle n'avait aucune idée de qui étaient ces gens. Elle avait simplement remarqué qu'ils semblaient connaître la victime mais elle avait été si concentrée sur la survie de son patient qu'elle n'avait pas fait attention à leurs visages.
- Euh... Je ne pense pas non... Désolée... Balbutia-t-elle.
Elle chercha l'appui de Gregor en tournant ses yeux vers lui. Son malaise était presque palpable. Le garde, se demandant ce qui attirait l'attention de la prêtresse, tourna la tête à son tour et tomba sur Gregor en fronçant les sourcils.
- Qu'est-ce qu'il vous est arrivé, à votre oeil ?
- Vous ne voulez pas vous asseoir un peu ? Demanda gentiment Ana à Gregor. Elle ignorait quelle avait été la violence du coup et s'il en souffrait encore. S'il était comme elle, il aurait sans doute tendance à minimiser ce qui pouvait lui arriver et c'était une mauvaise chose. Maintenant que leur patient semblait aller bien mieux, il n'y avait pas de raison de laisser de côté Gregor. De toute façon la victime avait repris assez de force pour recommencer à s'énerver contre son suspect désigné...
Re: Une sale histoire, un sale boulot [PV : Anastasie & Gregor] ─ Ven 15 Juin - 20:52
Gregor regardait la prêtresse répondre à la question du garde et soupira. N'avait-il pas mieux à faire que de chercher des informations auprès d'eux ? Deux étrangers qui étaient trop occupés pour avoir pu voir quoi que ce soit de cet scène malheureuse. En plus, lorsque le garde comprit que la prêtresse ne lui serait pas bien plus utile que le prêtre pour son enquête, il s'en retourna poser une question à Gregor qui, cette fois, était vraiment énervé.
- On sait rien, on connait pas ces gens, on n'est pas d'ici... et on s'est juste occupé du pauvre monsieur !
L'agacement de jeune prêtre était perceptible... et le garde fronça les sourcils. Gregor lui jeta un regard noir avant d'entendre la douce voix d'Anastasie l'inviter à s'asseoir... ce qu'il fit... tandis que le garde haussait le ton à son tour :
- Vous allez répondre à mes questions, que ça vous plaise ou non ! C'est pas parce que vous portez la tunique marron que vous pouvez y échapper !
Gregor devint tout rouge, ouvrit la bouche pour répliquer quelque chose au garde... mais, de nouveau la situation derrière eux dégénérait. Eclats de voix, bruits de coups assourdis, cris étouffés, l'échauffourée repartait de plus belle... et, semblait-il, les habitants d'Evalon s'étaient ligués contre le garde resté auprès d'eux. Quand l'autre garde se retourna pour voir ce qui se passait, il vit que son collègue était au sol, et son arme dans les mains d'un des habitants qui le menaçait en crachant de violantes injures !
Le garde qui était avec les deux clercs sembla hésiter mais se décida au bout d'un instant à rejoindre son malheureux collègue.
Gregor regarda Anastasie.
- C'est rien, un ptit coup d'poings perdu... j'en ai vu d'autres... je survivrai. Il marqua une petite pause. Eux par contre...
Re: Une sale histoire, un sale boulot [PV : Anastasie & Gregor] ─ Sam 16 Juin - 1:15
Anastasie LunétoilePrêtresse
Même du côté des prêtres la situation n'était pas au beau fixe. Leur patient s'en était sorti et il ne lui faudrait sans doute plus que du repos pour être tout à fait remis de sa délicate mésaventure, mais les questions des gardes semblaient particulièrement agacer Gregor. Son énervement sautait aux yeux quand on l'entendait parler au garde et même le représentant de l'ordre paraissait se laisser gagner par l'atmosphère chaude de l'endroit dans ses réponses. Anastasie préférait rester calme: sa dernière rencontre avec des gardes avait eu de quoi l'effrayer et calmer toute envie de désobéissance. Son confrère avait au moins accepté de s'asseoir auprès d'elle.
- Vous allez répondre à mes questions, que ça vous plaise ou non ! C'est pas parce que vous portez la tunique marron que vous pouvez y échapper !
Gregor était apparemment sur le point d'exploser: son visage rouge et sa bouche ouverte ne laissaient pas croire qu'il dirait quelque chose de calme. Ana avait quant à elle levé une main qu'elle comptait poser sur l'épaule du prêtre pour tenter de l'apaiser. Elle aussi, elle avait ouvert la bouche mais c'était surtout pour essayer de calmer le jeu. Elle n'en eut pas le temps.
Toute leur discussion fut naturellement mise en pause lorsque la situation derrière le garde dégénéra: tout le monde se frappait ou s'insultait à nouveau, et même si les bruits qui parvenaient jusqu'aux oreilles du petit groupe étaient atténués par la distance il n'y avait pas à douter de la force des coups. Le garde avait dû faire ou dire quelque chose qu'il ne fallait pas, car la foule s'était retournée contre lui au point que quelqu'un l'avait mis à terre et le menaçait avec sa propre arme. Le garde parut hésiter mais rejoignit son collègue pour l'aider tandis qu'Ana se relevait pour mieux voir.
- C'est rien, un ptit coup d'poings perdu... j'en ai vu d'autres... je survivrai.
Elle adressa un léger sourire à Gregor mais il était évident que la situation la préoccupait à présent beaucoup, et pas seulement l'oeil du prêtre qui avait acquis une drôle de couleur entre le bleu et le violet.
-Eux par contre...
Anastasie ne supporterait pas que ces combats ridicules continuent ! La foule perdait son calme et s'attaquait même à deux gardes innocents venus faire respecter l'ordre... Celui qui était arrivé en renfort n'en menait pas large et la plupart des gens lui faisaient barrage pour éviter qu'il rejoigne son camarade en mauvaise posture. Mais Ana ne les regarderait pas blesser des innocents sans rien dire, cela n'avait que trop duré.
La prêtresse se précipita de son mieux vers le lieu où l'on menaçait toujours un garde. Cette fois-ci l'homme avait levé la lame vers le ciel et commençait à l'abattre vers le soldat. Personne ne songea à empêcher Anastasie d'atteindre cet endroit: sa maigreur et sa petitesse n'en faisaient apparemment pas une menace, et il était évident pour tout le monde qu'il valait mieux ne pas trop s'approcher.
Elle apparut brusquement sous la lame, bras levés comme pour s'en protéger et tête tournée vers la droite comme pour ne pas voir ce qui ne manquerait pas d'arriver. Elle ne voyait ni Gregor ni son patient non plus, dans cette position.
- Arrêtez ! Hurla-t-elle de son mieux.
L'homme voulut suspendre son geste et son visage prit un air horrifié en voyant qu'une demoiselle s'était interposée. Seulement, malgré ses efforts visibles pour retenir la lame il était incapable d'y parvenir tout à fait. Il atténua la force du coup de son mieux mais le poids de l'arme l'empêcha de la retenir complètement.
Ana poussa un cri de douleur lorsque la lame transperça sa manche et sa peau, ouvrant son bras gauche avant de tomber au sol dans un fracas métallique. Tout le monde s'était tu. Gregor avait reçu un coup mais dans la fièvre de la dispute il était difficile de savoir exactement qui l'avait touché. Là les choses étaient différentes. Tout le monde avait vu la scène, et tout le monde remarquait que la situation avait empiré jusqu'à ce que la prêtresse soit blessée. Bon, elle s'était interposée, on n'avait pas voulu véritablement lui faire de mal... Mais ça semblait avoir refroidi tout le monde. Il y eut un moment où personne ne sembla bouger, tandis que la prêtresse chancelante se tenait le bras. La plaie était nette, propre, à un endroit qui ne la rendait pas particulièrement dangereuse mais assez profonde tout de même à cause du poids de l'arme. Des larmes de douleurs coulaient sur les joues de la demoiselle. C'était peut-être elle qui devrait s'asseoir à présent, elle avait du mal à rester debout.
Re: Une sale histoire, un sale boulot [PV : Anastasie & Gregor] ─ Mer 27 Juin - 7:21
Gregor croyait pouvoir se reposer un peu en laissant les affaires concernant l'ordre publique das les mains des représentants de l'ordre... mais c'était sans compter sur l'action d'Anastasie. Sans doute mue par l'amour de ses prochains, cette dernière couru s'interposer entre le garde au sol et son assaillant. Gregor n'était pas de ceux prêts à risquer leur vie pour sauver celle d'un inconnu. Il avait, en tous cas, une trop haute estime de lui-même pour imaginer que la vie d'un garde valait plus que la sienne ! Mais Anastasie, la jolie prêtresse, elle, avait la modestie comme autre qualité et Gregor, se pauvre bougre, se sentit bien égoïste et peu chevaleresque en la voyant s'élancer, courageuse, vers l'homme.
Il emboîta son pas avec un temps de retard si bien que lorsque la lame du vilain toucha la belle, il ne put lâcher qu'un cri de frayeur ! Après une demie seconde d'arrêt, il sortit l'épée qu'il gardait toujours sous sa tunique... et la dégaina en reprenant sa course. L'homme qui avait involontairement touché la jeune femme semblait effrayé par son propre geste. Gregor le chargeait avec furie et ce n'est qu'à deux mètres de lui qu'il put voir la détresse dans son regard. Mettant la lame de son épée en travers de son torse, il tenta de ralentir sa course mais se trouva finalement face à l'homme, sa lame tranchant sous le cou de celui qui avait touché Anastasie.
Il le repoussa alors du plat de sa lame.
- Casse-toi maintenant, connard ! Dégage !!!
Il n'eut pas la présence d'esprit de lui dire que frapper une femme était la pire des bassesses mais ses yeux le disaient pour lui. Et entre la blessure causée à une représentante des Dieux et la colère du jeune prêtre, les esprits se calmèrent enfin sérieusement dans la rue d'Evalon.
Le prêtre rangea son épée dans son fourreau, se tourna vers Anastasie et lui prit le bras. Sa plaie était assez profonde mais, heureusement, propre.
- Venez, je vais tenter de soigner ça...
Il fallait quitter cet endroit bien trop animé, ces gens trop nombreux. Il fallait rapidement trouver un endroit calme pour pouvoir suturer la blessure. Alors Gregor fouilla sa mémoire à court terme. Il lui semblait avoir vu une belle auberge dans une rue, un peu plus loin, en revenant de l'apothicaire. Aussi, après avoir couvert la blessure d'Anastasie d'un tissus propre, noué avec soin, il lui dit :
- Par là il y a une auberge où je pourrais vous soigner. C'est à trois minutes, n'ayez crainte... tout va bien se passer.
Soutenant la jeune femme pour l'aider à marcher, il se dirigea vers le nord.
Re: Une sale histoire, un sale boulot [PV : Anastasie & Gregor] ─ Mer 27 Juin - 19:39
Anastasie LunétoilePrêtresse
Les larmes qui embuaient les yeux d'Anastasie ne l'empêchaient pas d'essayer de suivre la scène. Elle se tenait le bras, sentait du sang couler sur sa main, sentait la douleur lancinante de la plaie, mais ça ne l'empêcha pas de voir un homme courir vers celui qui l'avait blessée. Gregor ? Ana n'en était pas sûre, et l'homme avait une épée sortie. Ça ne correspondait pas vraiment à l'image qu'elle avait des prêtres et si c'était bien lui, il était décidément plein de surprises...
En le voyant approcher de son assaillant, qui que cet homme puisse être, Anastasie voulut tendre une main vers lui par réflexe et lui crier de ne pas lui faire de mal. Elle ne s'était pas interposée pour que toute cette violence reprenne et la venger serait au contraire un affront envers les desseins de la prêtresse. Mais elle tenta de bouger son bras blessé et le seul son qu'on entendit provenir d'elle fut un gémissement de douleur bientôt accompagné de nouvelles larmes qu'elle essaya de réfréner. Elle voulait voir, savoir ce qui allait se produire. Elle se mit à trembler.
Gregor repoussa finalement l'homme qui l'avait blessé en l'insultant, ce qui ne plut que moyennement à la prêtresse mais elle ne fit aucun commentaire. L'épée retrouva bien vite sa place: au fourreau, et le prêtre attrapa le bras de sa consoeur pour l'observer. Surprise par la rapidité de Gregor - à moins que ce soit elle qui voie tout au ralenti? - elle dut se mordre la lèvre pour éviter de grogner sous l'effet de la douleur. Elle ne tenta pas néanmoins de s'y opposer. Le prêtre agissait dans son intérêt, elle n'en doutait pas.
- Venez, je vais tenter de soigner ça...
Anastasie ne sut pas quoi répondre. Merci ? Oui, elle devrait le remercier, mais elle n'avait plus tout à fait l'esprit clair et aucun mot ne lui vint. Heureusement son confrère avait pris la situation en main, et il bandait déjà plus ou moins la plaie de la demoiselle avec un tissu propre. La manoeuvre, aussi douloureuse que nécessaire, avait au moins l'avantage de faire cesser l'écoulement de son sang. Anastasie était une jeune femme particulièrement frêle, et son teint déjà livide habituellement montrait bien qu'elle n'était pas dans son assiette.
- Par là il y a une auberge où je pourrais vous soigner. C'est à trois minutes, n'ayez crainte... tout va bien se passer.
Gregor semblait avoir remarqué le trouble de sa camarade, puisqu'il vint à ses côtés pour la soutenir. Ana s'efforça de lui offrir un petit sourire, même si rien n'aurait pu gommer la souffrance de son visage à cet instant. Il était gentil.
- Je n'ai pas peur, murmura-t-elle tout bas quand ils furent éloignés de la foule. Je vous fais confiance.
Entre la marche et la douleur, Ana avait du mal à garder son souffle ou à s'exprimer sans finir par serrer les dents pour éviter de gémir de douleur. Elle fit donc une pause avant de reprendre la parole, s'appuyant de plus en plus contre Gregor. Comme elle n'était pas bien lourde il ne devait pas trop en souffrir, mais cela montrait bien que ça n'allait pas fort pour elle.
- Ce n'était pas la peine de l'insulter, tout à l'heure...
Ana trébucha à moitié sur un pavé, elle commençait à voir trouble mais surtout à sentir son bras irradier d'une chaleur étouffante. Au fond elle savait que c'était normal, s'agiter alors qu'on avait une plaie ouverte était une mauvaise idée. Elle avait néanmoins oublié depuis quelques temps à quel point c'était désagréable.
- On peut... Faire une pause... S'il vous plaît...? C'est... Loin ?
Re: Une sale histoire, un sale boulot [PV : Anastasie & Gregor] ─ Jeu 5 Juil - 19:39
Anastasie semblait souffrir. Son visage avait perdu de sa douceur. Elle grimaçait de douleur et, malgré ses mots rassurants, Gregor en fut désolé. La jeune prêtresse s'appuya un peu plus sur son confrère quand ce dernier se rendit compte qu'il s'était trompé et que l'auberge qu'il avait cru voir était sans doute ailleurs ! La jeune femme s'arrêta à ce moment là, comme si elle devinait le désarroi du prêtre... seulement, elle ne fit - malgré elle -que renforcer ce sentiment :
- Ce n'était pas la peine de l'insulter, tout à l'heure...
- Je... je suis désolé mais quand j'ai vu sa lame vous toucher, je n'ai pas pu réfléchir... mes gestes, mes mots... je n'ai pu les contrôler.
Gregor eut alors une autre idée. Il se dirigea vers la maison la plus grande et la plus belle de la rue dans laquelle ils étaient. Il se dit qu'une maison aussi belle et propre de l'extérieur, devait être également propre et accueillante à l'intérieur. Il y serait bien pour soigner sa consœur.
Alors, pressé de la soigner, il l'emmena dans la direction de cette grande bâtisse aux murs de pierres taillées. Malheureusement, quelques pas plus loin, la jeune femme trébucha ! Gregor la retint de tomber mais vit dans son regard qu'elle n'était vraiment pas bien. Elle parvint tout de même à dire quelques mots :
- On peut... Faire une pause... S'il vous plaît...? C'est... Loin ?
S'arrêter semblait à Gregor une bien mauvaise idée. Une telle blessure, une plaie ouverte, nécessitait des soins rapides. Alors, comme il se souvenait de la confiance dont elle lui avait témoigné, il prit parti de ne pas s'arrêter.
- Anastasie, dans votre état, mieux vaut faire vite...
Il mena la prêtresse jusqu'à la grande porte de bois vernis qui fermait la grande et belle demeure. Il frappa quatre coups, forts et rapides. Une domestique vint rapidement ouvrir. En voyant les deux prêtres amochés, la dame ouvrit de grands yeux ronds et ouvrit la bouche... sans pouvoir parler.
- Auriez-vous un lit pour ma soeur ? S'il vous plait ? Elle est blessée et je dois la soigner rapidement !
Devant l'étonnante situation et le ton urgent du prêtre, la dame ne put refuser.
- Oui... B... bien sûr m... Suivez-moi !
La domestique mena les deux éclésiastiques dans une petite mansarde proprette où, à côté du lit, se trouvait une table de chevet avec une grande cruche d'eau. Gregor, dans un souffle, remercia son hôtesse et mena Anastasie jusqu'au lit où il lui demanda de s'allonger.
- Allez, voyons ça... Fit-il en avançant ses mains vers le tissus qu'il avait noué autour du bras de la prêtresse et qui, déjà, avait pris une teinte écarlate...
Re: Une sale histoire, un sale boulot [PV : Anastasie & Gregor] ─
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