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Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia]
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Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Jeu 2 Aoû - 17:06
Isabelle Menescalcir
    Isabelle Menescalcir
    Palefrenière

    Les revers de la paysannerie



    Avec Eudes Rogasang & Anastasie Lunétoile



    En presque un demi-siècle de servitude, le voyage des Menescalcir à la capitale n’avait point changé. De saison en saison, la valse des cavaliers tenait de plus en plus du vol d’oiseau migrateur. Comme son père avant elle, Isabelle avait pris la même route, marché les mêmes étapes, donné le même motif de visite aux gardes de la cité et atterri dans la même auberge que son père avant elle. La Belette Hébétée que ça s’appelait.

    Arrivée la veille, escortée par les chevaliers de l’ordre de la Rose, elle avait réussi à vendre dans la journée ces trois protégés. Heureux concours de circonstances puisque la cavalière crosespinienne ne comptait pas dormir une nuit de plus à Evalon. Ici, tout lui semblait si terne. La capitale était pour elle comme remplie de tout ce qu’Eurate avait en surplus ; gavée d’opulence comme de pauvreté. Trop de pierres. Trop de boue. Trop de gens. Si ce n’était pas dans ce décor cosmopolite qu’un rien se vendait à un fort bon prix, elle n’aurait probablement jamais remis son pied abîmé dans ce prestigieux merdier. Jamais elle ne s’y sentirait à sa place.

    Si la bourse de la cavalière débordait désormais, elle ne semblait pas y trouver un énorme réconfort. En se séparant des animaux qu’elle avait entraînés, Isabelle avait l’impression de laisser derrière des ouvrages fort bien entamés et fort peu aboutis. Son art avait cette particularité déroutante : il pouvait tant se perfectionner qu’il était étrange de vouloir mettre un terme à une ébauche. Il le fallait pourtant bien afin de ramener un peu de faste à la Croix des Espines en attendant le retour des récoltes. Et son cœur se pinçait à l’idée de ne plus jamais revoir ces chevaux qui lui avait un temps appartenu, et qui l’oublierait dès lors où leurs auges seraient pleines de grain. Quelle ingratitude…

    Evalon n’avait jamais apporté que de la peine à Isabelle. Celle des séparations avec ses bêtes, celle qu’elle avait en voyant les mendiants et les estropiés agglutinés dans les rues près du Temple et celle qui lui causaient le regard des nombreux passant lorsqu’ils la voyaient peiner à marcher sans chanceler. A la campagne, elle avait tendance à oublier son infirmité. A la ville, tout le monde se chargeait de lui rappeler ; de celui qui l’apostrophait dans la rue à celui qui lui proposait avec apitoiement son aide, en passant par ceux qui tendaient la patte pour que son cul terreux se retrouve par terre, tous écorchaient un peu plus la chagrinière. Ce n’était qu’au fur et à mesure des voyages qu’elle avait appris à mieux encaisser sans broncher. L’acerbité des gens de la ville avait cela de constant qu’elle pouvait ainsi devenir coutumière.

    Cependant, ce qui allait lui arriver au soir, c’était un concentré de ce que l’homme faisait de pire. Mais aussi de ce qu’il faisait de mieux.

    Tout commença par une apostrophe lancée dans sa direction, comme un pavé lancé dans la gueule :

    Eh ! Ma donzelle, tu boites où comme ça ?

    L’homme avait beuglé si fort, que la cavalière avait sursauté et s’était retournée avant même de réaliser que l’enfoiré parlait bien d’elle. Il commençait à se faire tard. L’heure à laquelle les familles se réunissent autours d’une table pour ripailler. Dans les rues se pressaient ainsi les retardataires et les âmes seules, pendant que les plus assidus des piliers de comptoir se rendaient à leur messe, la gueule déjà pâteuse et les yeux déjà ronds. Elle ne savait pas si l’inconnu qui l’avait harangué de la sorte était un de ceux-là, avec un esprit embrumé d’arrogance. Pourtant, dès que la jeune femme avait croisé les pupilles de l’homme, elle avait reconnu toute la folie qui le noyait. Aussitôt, elle baissa le nez et continua sa route vers l'auberge, avançant sans une réponse.

    Un regard. C’était toute l’erreur qu’elle avait commise.

    L’homme, un garçon probablement plus jeune qu’elle, mais qui la dépassait largement en taille et en corpulence, se lança à ses trousses :

    Eééééh ! Tu peux m’répondre au moins, bouseuse !

    Poussant sur sa patte infirme, Isabelle essaya de presser le pas. Une peine perdue puisque le gueux l’avait rattrapée en quelques enjambées. Aussitôt il lui barra la route. Inquiète, la cavalière s’arrêta, les yeux rivés sur les bottes noires en travers de son chemin. Elle ne voulait pas lever le museau pour le voir. Déjà, dans sa poitrine son cœur commençait à s’emballer.

    Eééééééééééééh !  Tu dis pas bonjour ? il réclama en se rapprochant d’elle.

    De là où elle se tenait, elle pouvait déjà sentir son haleine. Un souffle répugnant.  

    Bonjour, lâcha froidement la cavalière à pied mal à l'aise.

    Agacée, elle essaya de dépasser le passant qui avait décidé pour une raison étrange de la prendre en affection. Elle tenta de le semer, cependant, comme un félin avec sa proie, le garçon n’avait pas fini de jouer avec elle. Violemment, il la tira par le bras. Et l’homme avança. Quand elle entrevit ce qu’il avait au fond de lui, dans ses abîmes les plus malsaines, elle se jeta en arrière. C'était une lueur bestiale, pire que celle des chiens quand ils s’entre-tuent pour un bout de graisse. Une lumière dont elle se méfiait chez les autres ; chez ceux qui pensent avec ce qu'ils ont entre les jambes. Un éclat qu'elle n'avait jamais envisagé chez lui, cet homme si désintéressé des femmes. C'était une faim de mâle. Une faim odieuse. Une faim d'elle.

    Isabelle ne comprenait pas. Ou plutôt, elle ne consentait pas à comprendre. Elle aurait voulu se précipiter dans les dangereuses contrées de la folie et se convaincre qu'elle n'était pas véritablement là. Mais ses coudes étaient écorchés contre le mur qu’elle avait heurté, son cœur bondissait et l'odeur de l'homme, empuanti comme la dernière goutte pendant au goulot d'une bouteille de vinaigre, avortaient l'illusion. Alors elle ne pouvait plus accorder de l'importance à ses propres mensonges.

    Il était déjà sur elle, se lova immédiatement tout contre son corps pour lui couper toutes issus. Et il la toucha. Il prit son menton entre le pouce et l'annulaire puisqu'il lui manquait un doigt. Il caressa la lève inférieure de la paysanne comme si elles avaient été un écrin qui renfermait le plus précieux raffinement et la convoitise de l'univers entier. La boiteuse eut un haut le cœur. Elle tenta de plonger la main vers le couteau de chasse qu’elle portait à sa ceinture, mais il la captura, broyant le fin os dans sa grande paluche.

    Vas-y, hurle et je te crève, il susurra à son oreille.

    Isabelle arrêta de respirer pour échapper à son haleine de soûlard et ferma les poings avec une hargne dont elle ne pouvait pas se permettre.

    Les grandes mains de l’homme se faufilèrent partout. Sur sa poitrine trop maigre pour l’intéresser sur sa taille et dans le creux de ses reins. Elles se dépêchaient de la toucher partout. Son souffle vint effleurer la nuque de la roturière. Bientôt, il fourra son museau dans le creux de son cou, posa ses lèvres répugnantes et ferma ses mains sur sa croupe, l’empoignant sans vergogne.

    Ventre diable, ça, c’est bien un derrière de cul de jatte, la paysanne…

    Il la tira vers lui, captura son visage au moment où elle se mit à crier. Il étouffa une longue plainte dans un baiser nauséeux.

    Isabelle n'eut pas l'idée de lui mordre la langue. Elle s'agita mollement. Son corps devint un pantin tentant toutes les fuites, toutes les dislocations, désarmé face à ce géant trop lourd et pressé contre elle pour l’étouffer. Elle essaya de l'éviter, de le contourner. Sans penser cogner. Et gémit. Mais l'étreinte durait et il la broyait plus fort encore ; alors elle finit par frapper sans muscles dans la ventraille de son assaillant.

    Alors, l’enfoiré lui ria au nez.

    La fureur. Celle qui n’a pas de limite. Qui se répand dans les veines comme un troupeaux de chevaux au galop. Isabelle frissonna de se trop plein de haine qui l’emplissait tout entière. Cette rage qui coulait partout. Elle crut enfin à son infamie. Isabelle renia tout. Tout ce qu'elle était et tout ce qu’elle aurait voulu être. Si bien qu'il appartint tout à coup à cette race méprisable des condamnés. Comme les autres, turpide, et sans valeur aucune.

    D'un coup, Isabelle trouva sa violence primaire, viscérale, et le heurta si durement que son agresseur recula d’un pas. Il lui laissa à peine le temps de mettre une lame entre leurs deux corps.

    Il y a des batailles toutes pareilles à celle que des chevaliers de l’ordre de la rose lui avait contée, où il n'y a plus de soldats, à la fin. Où la conscience s'égare et qu'il ne reste plus que la raison des bêtes aussi dangereuses que vulnérables. Où personne n'a assez de ressource pour se sentir à l’abri du pire… Mais là, dans cette pièce étroite et sans issues, ça ne ressemblait pas à ce genre de combat. C’était un combat de jeunes chiens hargneux, conditionné par leurs origines et les lois auxquelles ils répondaient encore.

    Il la traita de tous les noms, se moqua d’elle en bavant des insanités. A chaque insulte, la crospinienne le détestait encore plus. Mais ceux qu’elle haïssait par-dessus tout, c’était ses hommes et ses femmes qui passaient dans la rue adjacente et qui faisaient comme s’ils ne l’avait pas vue. Plus que jamais, elle était livrée à elle-même.

    Le scélérat qui lui faisait face vit vite qu’elle ne savait pas tenir correctement une arme. Aussi sec, il la désarma d’un geste. Le couteau plongea dans la boue, bientôt suivi de sa propriétaire car l’homme la jeta à terre comme si elle n’avait été qu’un fétu de paille. Il écrasa son poing dans son ventre, si fort que la petite estropiée peina à reprendre son souffle. Ses envies avaient changé : maintenant, ses yeux ne criaient qu’à la décimation.

    Une fois à terre, il la rua de coup de pied. Dans le dos. Dans les reins. Dans les côtés. C’était une pluie de haine, un déferlement de violence. Mais Isabelle avait tant le souffle coupé qu’elle ne parvint même pas à pousser un cri. A cet instant, elle se sentait mourir. Chaque coup la heurtait, la détruisait. La tête entre les bras et la face contre terre. Au début, elle tenta de ramper. Puis elle se tortilla comme un vers au sol. La dureté des pavés et l’humidité de la boue, c’est tout ce dont elle se souvenait. Sa prothèse se détacha de son moignon et sa jambe prit un angle affolant pour tous ceux qui ne connaissaient pas son atrophie. Et bientôt, son corps ne trouva plus la force de se débattre. C’est à ce moment que l’homme se pencha sur elle pour fouiller son cadavre.

    Il tâta une dernière fois ses hanches, le long de sa ceinture. Comme il n’y trouva rien, il remonta le long de sa taille. Les attouchements auraient pu durer encore longtemps si quelqu’un n’était pas intervenu, enfin. Penaud, l’enfoiré pris la poudre d’escampette dès qu’on avança dans leur direction.

    Les coups s’arrêtèrent. Et la douleur, dans tout ce qu’elle a de plus insupportable, éclot partout où ils étaient tombés. Péniblement, Isabelle se redressa et s’adossa au mur le plus proche. Elle renversa sa tête contre la pierre pour lever ses yeux plein de larme au ciel. Une prière pour les Trois vint agiter ses lèvres. Mais c’était trop tard : elle se sentait à demi-morte.

    Et un autre étranger se tenait face à son visage tuméfié. Une barbe grise et dense. De grands yeux bruns plein d’inquiétude. Un cou épais comme celui d’un bœuf. Normal que ce grand costaud ait chassé la petite fiente qui s’en était pris à elle. Et pourtant, elle voyait trouble.

    Elle ignorait combien de temps elle resta là, à demi allongé sur le bas-côté, ses jambes disloquées au travers du caniveaux. Sa colonne vertébrale tremblait encore. Et elle mit un temps incroyable à ramener de l’air dans ses poumons. Finalement, elle finit par geindre, en rassemblant tout son courage :  

    Par les Trois… Il … Il m’a… Il m’a pété deux côtes, je crois, articula-t-elle avec une voix blanche.

    Si ce n'était que deux côtes...

    La paysanne détestait encore plus cette ville. Cette capitale où on peut affronter le diable en personne seul et suffoquer sous une réunion de curieux une fois l’incident terminé.

    Un petit attroupement se formait autour d’elle. Et le bout de femme tremblait devant toutes ses ombres.
    Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Ven 3 Aoû - 14:50
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      Invité
      Invité
      Evalon. Cette Cité avait de nombreux noms dans les auberges routiers que l'on pouvait entendre par les habitués ou encore par les itinérants. Oh ça oui et j'en utilisais moi même assez souvent. Le plus commun était la Cité Impériale, bien sûr mais on savait tous, nous le bas-peuple, que cette cité était impérieuse que pour les hauts-seigneurs. La ville pouvait bien se draper de beau tissus de richesses, de lumière mais cette cité n'était qu'un trou où crevait. Cette cité n'était qu'une immense fosse commune pour la plèbe.


      Bien sûr, je m'y rendais parfois pour aller chercher mes récompenses de contrats que j'accomplissais. Bien sûr que je fermais les yeux sur la pourriture de cette maudite ville mais que pouvais-je y faire ? Je venais, je jouais les rapaces et je repartais aussitôt. A quoi bon faire semblant après tout et puis j'étais déjà damné. Mes compagnons de voyages me le rappelaient souvent : Traîtrise, Honte, Misère, Sans Famille et il y en avait d'autres mais ils préféraient rester en retrait, ceux-là me collaient déjà un peu de trop.


      J'étais parti de Baros depuis bien une semaine à cause de ce maudit seigneur de village qui avait refusé de me payer et qui avait rajouté l'insulte de m'ordonner de partir suite au fait que j'avais participé au presque pillage de ce maudit village … j'aurais dû le brûler dès le départ, dans son petit manoir. J'aurais dû le tuer et j'aurais ajouté meurtrier parmi mes compagnons de voyage mais au moins mon honneur aurait était sauf. Me chasser ainsi tel le dernier des mendiants alors que j'avais formé sa milice pour protéger son village mais qu'importe. D'autres avaient besoin de mon aide et je n'allais pas tarder à m'en rendre compte.


      Une bande de brigands avait tué une vieille veuve paysanne, une roturière, le conseil des Ducs n'avaient probablement pas entendu parler de cette misérable affaire ni même d'un quelconque noble mis à part la milice et la haute bourgmestrie qui avait émis un avis de recherche … une affaire de gens simples donnée à des gens simples. Eh oui, les seigneurs de ce monde n'ont que faire d'une vieille femme toute rabougrie par le temps ayant eu dix enfants, tous morts ainsi que leur père durant la peste et voilà que cette bande de malfrats avaient calmé la douleur de cette vieille femme mais dans quelle condition, je vous le demande.


      M'enfin, j'ai traqué ces misérables jusqu'à dans un sous bois non loin, s'enivrant du vin qu'ils avaient volé dans la fermette de la pauvre femme. Triomphant tout en mangeant la viande de la pauvre vache maigrichonne qui lui avait appartenu. Et qu'ai-je fais ? Oh mais mon bon seigneur, je n'ai fais qu'une chose : Rougir la terre. Rougir la terre du sang de ces misérables avortons qui avaient osé tuer et violer une vieille femme qui avait déjà tant souffert. Je n'ai pas hésité une seule seconde, j'ai démembré, décapité, crever des yeux pour enfin n'en laisser qu'un en vie pour qu'il mérite la potence en bon et dû forme … mais dans quel état.
      Son nez viré carrément en angle de 45° vers la gauche, le côté droit de son visage n'était qu(un amas de viande crue rosée, il lui manquait la main gauche et trois doigts de pieds sur l'un de ces pieds nus en sang à cause de la marche forcée sans bottes à travers ronces, et pavés plein de merdes et autres détritus.


      Je fus payé bien sûr, j'avais ramené le chef de la bande et les têtes de trois autres, ma bourse était remplie mais je ne comptais pas m'attarder dans cette ville dite impériale. J'allais repartir lorsque j'entendis du bruit … des gémissements … des coups … une ruelle sombre. Hm, pourquoi devrais-je jouer les héros alors que quelque part peut être à l'autre bout de la ville, une autre personne se faisait détrousser ?


       « Parce que tu es bon, Eudes ! » Cria ma conscience qui avait étrangement la voix de ma douce Natasha … euh … je deviens fou, là, non ? Je crois ouais, j'ai jamais eu ma conscience qui me parlait déjà et encore moins avec la voix de ma défunte femme … mais la voix mystérieuse avait raison ! Une injustice ne sera pas commise devant moi !
      Je partis en direction des coups qui faisaient écho et je vis là une scène qui ne me plaisait guère, une jeune femme se faisait tabasser en règle par un misérable ! Je pris alors un gadin de ma main gauche et d'un rapide élan je lui envoya en pleine tempe.


       « Eh ! Sale petit merdeux ! » Dis-je en m'approchant tout en faisant tournoyant ma longue hallebarde, ce qui le fit déguerpir comme un vulgaire lapin et je m'approcha vers la jeune femme entrain de presque agoniser.


      Je me mis à genoux laissant tomber ma hallebarde à terre, et je la regarda avec une petit regard inquiet. J'entendis des voix qui arrivaient jusqu'ici et des badauds commençaient à s'amasser pour voir ce qui se passer. Des vautours, des corbeaux, des charognards venu faire leur curieux pour se repaître de la juteuse viande qu'étaient les ragots, la curiosité.


       « Tu sais encore compter, jeune femme, c'est déjà ça. Il t'as pas trop amoché ... » dis-je pour calmer sa panique naissante et je lui examina le visage, un amas de viande crue qui suppurait … au moins, elle n'était pas morte, le physique était optionnel.


      Je l'examina alors plus attentivement et je ne vis rien d'autre mis à part que la demoiselle avait tenté de se défendre en voyant le couteau de chasse plus loin, au moins c'était une batante.


      Je pris alors la demoiselle à travers mes épaules et je lui tendit ma hallebarde que je ramassa d'un geste rapide. Je dévisageais alors la foule qui était encore là et qui s'engorgeait de la situation.


       « Partons, tu as quelque part où aller ? »
      Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Sam 4 Aoû - 10:50
      Isabelle Menescalcir
        Isabelle Menescalcir
        Palefrenière
        Un goût de sang dans la bouche. Cette saveur de fer aussi mordant qu’un hymne à l’acier agonisant.

        La jeune crospinienne suffoquait. Elle peinait à reprendre son souffle, trop tétanisée par le déluge de violence qui s’était abattu sur elle aussi agressivement qu’un orage d’été. Le souffle coincé dans le fond du gosier, entravé par la douleur, elle se sentait oppressée par la foule qui s’agglutinait près d’elle comme les mouches sur un cadavre en devenir.

        En vérité, elle se sentait si honteusement mal, qu’elle aurait sûrement mourir là et ne plus avoir à affronter ses regards pleins de tout ce qu’elle détestait le plus ; d’un flot de pitié dicté bienséance. Ce même savoir vivre qui leur avait dicté de ne pas s’interposer entre la paysanne et le pleutre qui s’en était pris à elle.

        Recroquevillée sur elle-même, Isabelle se tenait les côtes sans oser relever son visage gonflé. Dans ses pommettes, elle sentait affluer le sang. Sa seule chance fut de ne pas avoir perdu de dent. Les Trois en soient loués ! Pourtant, la pluie de coup avait broyé son dos. Elle sentait encore les poings du salopard fichés dans ses reins, dans le creux de son ventre. Profondément dans sa chair. Chez les bouchers de sa petite baronnie où l’élevage de bovin est la principale activité, Isabelle avait déjà vu comment on bat la viande pour l’attendrir.  A l’instant où l’homme se pencha et posa une arme de géant à côté de sa jambe de bois, positionnée dans un angle déroutant, lorsqu’il posa la main sur elle, c’est tout ce qu’elle songea être : une pièce un peu cartilagineuse dans un morceau un peu difficile à mâcher.  

        Dans sa jeune vie, elle avait déjà largement connu pis. Mainte fois, elle avait mordu la poussière dans des chutes de cheval parfois spectaculaires qui n’avaient pas manquer de chiffonner ses os et pétrir ses muscles d’hématomes bleus comme la nuit et tachetés de sang, ajoutée comme les étoiles sanglantes qui passaient par toutes les couleurs à mesure de sa guérison. Ces petites galaxies veineuses s’estomperaient. Les os se ressoudraient. Elle le savait. Ce qui la terrorifiait, c’était qu’elle n’avait personne à Evalon pour l’aider à se relever à part ce bon samaritain à la barbe grise. Les bras réconfortants de son père et les mots doux de sa mère lui manquait.

        On dit que face à la mort, toute la vie défile devant les yeux du condamné. En ce cas, Isabelle était encore loin de passer l’arme à gauche : tout ce à quoi elle pensait, c’était égoïstement à elle. A son cheval qu’elle ne voulait pas abandonner dans cet endroit rempli de tueur, à son oncle qui ne pourrait pas tenir l’auberge sans elle, à son voyage de retour qu’elle ne voulait pas reporter.

        C’est l’inconnu qui avait fait fuir son agresseur qui chassa toutes ses idées qui tournaient autours d’elle. Quand il lui tira le bras pour le passer au-dessus de ses épaules pour l’aider à la soulever, elle eut l’impression que l’épaule partirait avec, complètement disloquée. Sous son poids, la prothèse de la boiteuse, un poids mort malmené dans cette lutte de vauriens, se détacha de son moignon. En gémissant, elle s’effondra sur le colosse sans cette cale dont dépendait son équilibre entier. Heureusement, elle n’était guère épaisse et qu’il était fort comme un bœuf.

        Une grimace effrayante froissa le jeune visage de la cavalière dans une expression de douleur sans nom. Se tenir droite faisaient gronder tous ses muscles malmenés. Elle grogna comme un animal blessé.

        A… Attendez !

        S’appuyant sur l’homme sans ménagement car les instincts de survie de font pas dans la courtoisie et la finesse, elle releva ses braies, elle froissa le tissu jusqu’à pouvoir revisser sa jambe à sa place. Elle tâtonna une poignée de seconde pour refixer les sangles autours des vestiges de son membra absent.

        Partons, tu as quelque part où aller ? demanda l’homme qui dévisageait la foule.
        Le… Le Hiboux… Hébété… elle essaya d’articuler.

        Sans le connaître, elle n’avait d’autre choix que de faire confiance à cet inconnu au cœur d’or. Elle ne voulait pas lui prêter de mauvaise attention. Pas encore. Elle voulait qu’il la sorte de là. Qu’il soit un messager envoyé pour la sortir de ce mauvais songe. Car cette situation avait le goût amer que laissent les cauchemars au matin.

        Derechef, il la traina, la portant plus qu’il ne la soutenait parce que la jeune femme était encore incapable de mettre un pied devant l’autre. Ce colosse paraissait si immense à côté qu’il devait progresser plié en deux pour ne pas lui arracher l’omoplate.

        Isabelle ferma les yeux et se laissa ballotter comme un poids mort, gémissant et grognant, la tête dodelinant à chaque pas comme celle d’une poupée en de chiffons. Après son coup de fureur et de peur, elle ne se sentait plus vraiment dans sa tête et plus vraiment dans son corps. Si détachée qu’elle avait l’impression de s’observer d’au-dessus. Ce qu’elle était pitoyable…

        Tout ce qui la retenait, c’était ce bras autour de ses bras, puis autours de sa taille qui la soutenait aussi fermement qu’un contrefort de cathédrale. Il lui parlait, l’encourageait. Pour une raison étrange, il voulait qu’elle tienne bon. Mais le chemin vers la taverne dont elle lui avait donné le nom lui paraissait sans fin. Plusieurs fois, elle crut que ses jambes se déroberaient sous elle. Plusieurs fois, elle voulut se laisser tomber par terre, le visage contre terre. Plusieurs fois elle voulu qu’il l’abandonne là, dans un coin. Elle se ferait discrète pour crever, elle le lui promettait.

        Isabelle sut qu’ils entraient dans l’auberge lorsque la lumière qui diffusait à travers ses paupières fut écarté d’un coup. Elle entrebâilla les yeux et reconnu l’endroit. Elle si davantage raisonnable à l’habitude, se sentit le courage d’abuser de la chevalerie de son acolyte et souffler tout bas :

        Dernier étage. Dernière chambre à droite. Côté rue.

        Tous les visages des petites gens qui se trouvaient là, se tournèrent vers eux. Et elle aurait préféré disparaître aussi sec.
        Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Dim 5 Aoû - 23:11
        Anonymous
          Invité
          Invité
          J'attendis donc, la jeune demoiselle replaça son membre artificiel qui au départ, je pensais être une véritable jambe ... je me demandais pendant quelques instants si ... euh ... oui, sa jambe ne s'était pas arrachée et qu'elle était soit magicienne, soit insensible à la douleur mais heureusement je n'allais pas lui poser la question, je n'étais pas du genre curieux... pas dans l'immédiat en tout cas.

          Puis lorsqu'elle accompli sa besogne, elle me donna son lieu de résidence, le hibou hébété ... bien, c'était une petite auberge qui était pas trop mal fréquentait, au moins, elle n'y verra pas son agresseur ou tout autre malfrat du même type .. mais on ne savait jamais et je serais là pour veiller car c'est également là bas que je résidais.

          Je porta alors la demoiselle dans pratiquement toute la cité, lors de notre pérégrination, les gens nous observaient tels des chiens prêts à se lancer sur la carcasse encore chaude de la donzelle qui était à mon bras. On aurait dit qu'ils sentaient, qu'elle n'était pas bien et que tels des charognards ils allaient lui sauter dessus pour lui éparpiller les os à travers la cité et lui arracher la chair tendre et rosie. Telle était la vie dans cette cité impériale ou même dans l'empire dans son entiéreté. Le faible n'avait le droit de vivre  que si il se transformait en fort et je ne supportait pas les regards de certaines de ces personnes. Je ne voyais que des corbeaux, des vautours, des chiens prêts à se battre pour ses os. Je n'avais qu'une envie : les décapiter.

          Pendant de longues minutes, j'encourageais la demoiselle à ne pas faillir, à ne pas répandre le parfum de la mort autour d'elle pour ne pas que ces maudits charognards de la prenne. Elle ne méritait pas de mourir dans les bas fonds de cette cité infâme, elle ne méritait pas de crever telle une louve blessée ou plutôt un agneau dans son cas : loin dde tous, de sa famille, de ses amis. Comment pouvais-je juger cette jeune demoiselle alors que je ne la connaissais même pas ? Eh bien ... personne ne devrait à avoir à subir cela si loin de chez lui.

          J'ouvris alors l'auberge d'un coup de pied magistral ! Je m'en tamponnais que cela me fasse remarquer, que cela détruise quelque chose et lorsque je franchis le seuil, je pris la demoiselle dans mes bras mettant ma lourde hallebarde à travers mon épaule.

          "Aubergiste ! Prépare donc un pichet du plus fort alcool que tu as et donne moi des linges ! Appelle aussi un guérisseur et pas l'un des soiffards de ton auberge !"
          "Eh oh oh ! d'respect ! Qu'c'passé avec c'te petiote ?"
          "Apporte moi ce que je t'ai demandé !'' dis-je en gueulant en écoutant les instructions de la jeune femme qui m'indiquait sa chambre.

          Je m'y rendis donc en toute hâte et j'ouvris la porte avec toute la délicatesse que je pouvais avec un paquet dans les bras et je l'installa sur sa couche avec une certaine douceur tout en mettant ma hallebarde sur le sol.

          "Eh, tu ne vas pas me faire le coup de partir dans les limbes alors que je viens de te trimballer à travers toute la ville et que je t'ai mis sur ta couche. Reste éveillé." Dis-je en lui touchant doucement les cheveux avec une certaine douceur digne d'un paternel.
          Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Lun 6 Aoû - 16:38
          Isabelle Menescalcir
            Isabelle Menescalcir
            Palefrenière
            Une mélasse de braillements fut jetée à leur arrivée au Hiboux Hébété. Son mystérieux protecteur la prit dans ses bras bienveillants, comme pour la protéger de cette foule de mufles, et exigea avec une voix grave de la gnôle, des linges et un mire. Mais ce qui froissa les tympans de la cavalière effarée, ce fut d’entendre le tavernier s’enquérir de l’état de « la petiote »… La petite, qu’il l’appelait, elle qui avait l’âge d’être plusieurs fois mariées. C’était donc l’image qu’elle reflétait ? Celle d’une enfançonne qu’il fallait surveiller pour lui éviter malheur ? Certes, Isabelle n’avait jamais terminé de grandir, comme si la perte de sa jambe, et toute l’énergie que son corps avait dépensé dans la lutte pour sa cicatrisation, avait puisé dans sa croissance. Mais d’où elle venait, on ne la traitait pas de petite dans cet argot de citadin. Il fallait bien de la poigne et de la maturité pour dompter les bêtes qu’elle chevauchait à longueur de journée. A cheval, elle n’était pas petite. Alors Isabelle se demanda si tout cela lui serait arrivé si elle avait été perchée sur le dos d’une de ses montures bien aimées.

            Incapable de soulever les jambes, elle s’en remit aux bras de l’homme pour monter les escaliers qu’elle voyait défilé au col comme les plis d’un accordéon sans fin. Jusque à la chambrée fort étroite car fort peu chère, il l’avait portée comme si elle ne pesait rien et il la déposa sur le sommier de paille avec une délicatesse insoupçonnée pour une créature de sa carrure. Malgré tout, Isabelle lâcha un gémissement sec à rompre le cœur en se mettant en position fœtale. Tournée vers la minuscule fenêtre qui donnait sur les toits d’Evalon.

            Un matelas. Un oreiller. Des volets à moitié cloitrés. Un brin de vent frais. C’était tout ce qu’il lui fallait. Engoncée de douleurs devenues plus sourdes, une fois l’orage passé, Isabelle sentit ses paupières tomber devant ses yeux perdus dans le jour déclinant.  

            Eh, tu ne vas pas me faire le coup de partir dans les limbes alors que je viens de te trimballer à travers toute la ville et que je t'ai mis sur ta couche, la ramena la voix grave de l’homme. Reste éveillé.



            Il posa sa main sur le crin châtain de la cavalière comme l’aurait fait son père, Ordéric Menescalcir, avant lui. Le geste lui brisa le cœur bien plus encore que son corps ne l’était déjà. Plus que jamais, elle se sentait seule. Sans père. Sans mère. Et sans gloire.

            Les yeux bruns de la paysanne crospinienne se détournèrent de l’encadrement de la fenêtre pour se poser sur le visage de l’inconnu au grand cœur. Elle haletait encore. Il était certain qu’elle avait au moins une côte cassée puisqu’elle peinait à soulever sa cage thoracique. Et elle avait les mêmes yeux que ces soldats éventrés sur les champs de bataille qui croient en leur capacité de se relever avec une détermination qui fait froids dans le dos. Pendant un temps, elle dévisagea l’homme parce qu’elle ne l’avait presque pas regardé. Cette barbe poivre et sel, ses yeux noisette, ce cou large comme celui d’un forgeron et ça peau cuivrée ne laissait pas de doute quant à son origine. Cet homme-là avait connu les mêmes fermes, fréquenté les mêmes péquenots qu’elle, et travaillé la terre, le fer ou le bois. Enfin… C’est ce qu’elle reconnaissait et ce qu’elle voulait croire.

            Et comme elle savait que, chez les paysans, rien n’était donné, Isabelle lâcha un soupir et se tortilla pour atteindre sa bourse, toujours accroché à sa taille. En se mordant la langue pour étouffer sa propre plainte, elle en sorti quelques écus qu’elle jeta mollement vers son ange gardien en crachant :

            Pre… Prenez ça et laissez-moi. Vous avez bien assez fait.

            Elle essaya de sourire, de s’en débarrasser avec une courtoisie grimaçante. Les piécettes qu’elle lui donnait, c’était les plus grosses de son butin. De l’or. Celui qu’elle avait gagné en se séparant de ses bêtes. De la monnaie qu’elle préférait donner pour éviter qu’il se serve maintenant qu’il était dissimulé à tous ces yeux qui le prenaient pour un héros. Il y existe des hommes ainsi : guerrier au service de la veuve et de l’orphelin en plein jour et molestant les malheureux à l’ombre.

            Le pire, c’est qu’elle ne voulait pas vraiment qu’il parte, que sa grande main quitte son crâne. Cette même paume qui aurait probablement fait craquer l’os aussi aisément qu’un œuf de caille.

            Pendanr que l’homme hésitait à prendre l’or et qu’il ne disait rien, elle ne pouvait pas échapper à son ombre. Tout était grand chez cet homme : sa carrure, ses mains et son regard. Comme happée, elle se décida à demander :

            C’est quoi votre nom ? Pourquoi vous faîtes ça, hein ?

            Elle essaya de se relever pour ne pas le regarder d’en dessous comme une larve, mais elle se vautra davantage ; et couina comme un chiot dont la patte s’est glissée sous une botte.

            C’est à ce moment qu’un petit page se pointa dans l’encadrement de la porte, les bras chargés d’une bassine qui puait l’alcool fort et de linges en lin d’une propreté suspecte. Il paraissait bien penaud. Et le protecteur de la jeune paysanne le chassa une fois qu’il l’eut débarrassé.

            Alors, la jeune femme savait ce qu’il allait suivre. Se découvrir devant cet homme qui avait l’âge d’être son père. Poser les torchons imbibés sur les plaies à vifs pour éviter qu’elles ne s’infectent. Serrer les dents jusqu’à ce que tout son corps ait été pansé avec la même violence qu’il avait été frappé. Malgré tout son courage, la cavalière en eut les larmes aux yeux.

            Non, non, non, non, non, non, non… répéta-t-elle encore et encore tout bas.

            Cet enfer-là, ces odeurs âcres, ces tremblements, elle les avait déjà connus. Elle prit la main de l’homme, la serra fort, comme pour l’implorer.
            Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Mar 7 Aoû - 11:18
            Anonymous
              Invité
              Invité
              Je ne savais pas pour quelle raison, je voulais à ce point protèger cette petite... peut être que je reconnaissais en elle, mes jeunes filles tuaient par des loups. Fragile et tellement innocente en même temps et pourtant elle avait eu affaire à ce qu'il y a de plus dur dans ce monde cruel.

              Sa respiration m'inquiétait au plus haut point et elle devait avoir raison, deux de ses côtes devaient avoir été cassées comme on casse des os de poulet. Ce dingue l'avait rué de coups pour on ne sait quelle raison et si je n'étais pas intervenu peut etre serait-elle morte dans cette ruelle puante. Ah, si je rattrapais ce mécréant, je lui ferais goûter aux coups qu'il avait adressé à cette pauvre petite.

              La jeune demoiselle se releva un instant, pas trop non plus, elle était dans un sale état et elle récupéra quelque chose dans une petite bourse en cuir qu'elle m'adressa. Ainsi donc, elle me prenait pour un vulgaire rapiat, un homme qui ne faisait rien gratuitement ... est-ce ainsi que j'étais vu ? Peut être lorque j'accomplissais un contrat pour aider la communauté à se débarasser des vermines qui emplissaient ce monde.
              Je me mis doucement à sourire et je pris les piècettes qu'elle me donna pour ensuite les remettre dans la petite bourse à laquelle elles appartenaient.

              "Ne me prends pas pour un vulgaire mercenaire, jeune demoiselle. Ces piècettes ne seront pas une récompense pour le vieil homme que je suis et veux-tu donc rester tranquille à moins que tu veuille transpercer un de tes poumons comme une outre si une de tes côtes est bien cassée."

              Elle me regarda alors avec un petit sourire et elle me demanda mon nom ... d'ailleurs, je ne connaisais pas le sien moi non plus et je lui répondit alors au tac au tac.

              "Eudes, je m'appelles Eudes. Et toi, jeune demoiselle blesée ? Et quant à pourquoi je fais cela, eh bien ... tu étais sur mon chemin, ma jeune amie et je n'avais pas fais ma bonne action de la journée." dis-je sur un ton plaisantin.

              J'entendis la porte s'ouvrit et je porta la main sur la garde de ma dague. Le jeune page déposa alors la bassine à mes côtés ainsi que ses chiffons qui semblaient avoir vécu déjà une vie... je soupira et je lui montra ,une fois sa besogne faite, la porte.

              "Qu'est ce qu'il fait ce guérisseur ?!"
              "I'arrive ! i'arrive !"
              "Très bien, allez dégage."

              Puis je regarda la demoiselle qui s'agitait pendant que la porte se refermait derrière nous. La jeune femme semblait paniqué à l'idée que cela soit moi qui m'occupe de ses blessures mais elles s'infecter si o ne faisait rien mais je n'allais pas la laisser dans u état si déplorable je pris alors un linge gris et je le trempa dans la bassine. La gnôle empestait et les effluves d'alcools n'allaient pas tarder à lui monter à la tête. J'allais apposer les linges sur son visage tuméfié lorsque la porte s'ouvrit sur une personne que je pensais avoir disparu.
              Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Mar 7 Aoû - 22:34
              Anastasie Lunétoile
                Anastasie Lunétoile
                Prêtresse
                Anastasie n'avait pas pour habitude manger énormément, et il n'y avait nul besoin d'être un devin pour s'en douter. Elle avait toujours été plutôt squelettique, du plus loin qu'elle s'en souvienne, et l'acsèse des prêtres de Tamas n'aidait pas à la remplumer. Ça ne voulait cependant pas dire qu'elle n'attendait pas l'heure du repas avec impatience, parfois, comme tout le monde et comme ce soir. La prêtresse était assise sur sa couche et avait posé devant elle un gros morceau de pain et deux pommes, ce qui devait constituer son repas. Mais comme toute bonne prêtresse, hors de question de se jeter sur la nourriture.
                Ana tenait entre ses doigts son mâlâ. Il n'y avait mas besoin de faire de nombreuses prières avant de manger, ni même de les compter, mais elle aimait le tenir entre ses doigts et faire défiler les perles de bois brut lorsqu'elle priait. Ses récentes mésaventures à Evalon l'avaient quelque peu ébranlée et avait renforcé encore un peu la nécessité de ces prières selon elle. Ainsi, lorsque quelqu'un frappa à la porte de sa chambre minuscule, et ouvrit sans attendre, il trouva la demoiselle les yeux fermés et murmurant doucement. 

                Le bruit la surprit néanmoins et elle sursauta brusquement en se tournant vers l'homme qui se tenait là. Il lui annonça que l'on avait réclamé après elle, que l'on avait besoin d'aide, et disparut bien vite après avoir indiqué dans quelle chambre se rendre. Anastasie resta interdite un instant, seule. Ses yeux se posèrent sur son repas, mais elle savait bien au fond que ce ne serait pas raisonnable de faire attendre quelqu'un qui aurait besoin d'elle. Elle laissa donc de côté la nourriture malgré les protestations de son estomac, et prit la direction indiquée. 

                Ce dont elle était loin de se douter, c'était qu'elle était déjà en retard. On avait cherché longtemps un guérisseur au sein de l'auberge sans que personne ne réponde présent, et c'était seulement quand l'idée fut évoqué d'aller chercher un prêtre au temple qu'on se rappela qu'il y avait une prêtresse qui dormait là. Ana savait se faire particulièrement discrète voire invisible parfois. Elle ne savait d'ailleurs pas ce qu'on lui voulait exactement non plus, et ce fut donc avec appréhension qu'elle frappa à la porte. 

                Prenant son courage à deux mains, elle la poussa doucement pour entrer sans même savoir si on lui avait répondu. Elle espérait surtout ne pas s'être trompée d'endroit. 

                ] - Bonsoir...
                Commença-t-elle tout timidement alors qu'elle n'était pas encore entrée. On m'a dit que vous aviez besoin d'aide...?  
                Ana, qui venait de faire un petit pas dans la petite pièce, leva les yeux qu'elle avait jusque là maintenus au sol par habitude. Ses yeux apercurent alors un visage familier, et la prêtresse ne put pas s'empêcher d'afficher clairement sa surprise. Si elle s'était attendue à ça... 
                 
                - Eudes ?  

                Il tenait entre ses mains un genre de linge, et l'odeur d'alcool de la bassine qui les accompagnait arriva rapidement aux narines d'Anastasie qui fronça les sourcils. Elle voyait bien quel était censé être l'usage de tout cela, bien sûr, mais on ne lui avait rien dit de la situation ! Elle s'avança alors plus franchement, cherchant à voir ce qui se passait exactement dans cette chambre. Un air sincèrement soucieux était peint sur son visage. 

                  -Mademoiselle ?
                La prêtresse se tourna vers Eudes. Qu'est-ce qui se passe ?  

                Il aurait sans doute été plus pertinent de demander ce qui s'était passé auparavant, mais Anastasie trouvait que la question pouvait paraître indiscrète. Ce qui l'intéressait, c'était plutôt un résumé de l'état de la demoiselle dont les vêtements étaient tâches de boue, et la respiration laborieuse.
                Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Mer 8 Aoû - 16:15
                Isabelle Menescalcir
                  Isabelle Menescalcir
                  Palefrenière
                  Celui qui avait repoussé nombre de pièces sonnantes et trébuchantes, Eudes de son nom, tenta de désinfecter le visage de la blessée avec son attirail fraîchement débarqué. Il lui aller poser un linge sur sa pommette enflée, là où une bague sur des doigts malsains avaient ouvert un peu la joue. Mordue rien qu’à l’idée de la brûlure de la gnôle sur ses chairs, Isabelle préféra aller de l’avant. Plutôt crever que se laisser nettoyer l’écarlate de son museau comme une enfançonne barbouillée de miel. Elle appuya elle-même sur la compresse de fortune. Comme elle peinait toujours à remplir d’air sa poitrine écrasée, elle se laissa aller sur le dos, laissant toute son attention à son cœur et à ses poumons meurtris. Une quinte te toux la pris, ébrouant tout son corps pour tracter un peu de sang dans sa bouche.

                  A la surprise du goût de fer s’ajouta la surprise de la vue de la miresse. Les renforts avaient accouru vite. Plus que ce que la jeune crospinienne aurait imaginé. Elle souleva la tête pour détailler un temps la nouvelle venue. Une prêtresse longiligne, presque famélique à la peau de lait avec une queue de cheval flanquée sur le haut du crâne. Sur le pallier, elle paraissait rousse et une fois rentrée elle l’aurait dit brune. Tout ce qu’elle portait était d’une coquetterie cachée. Isabelle la sentait soigneuse là où la cavalière ne savait presque que porter des tuniques et des bas d’hommes. Car tout ce qu’elle avait de rural, la guérisseuse commise d’office l’avait en raffiné. Une douceur simple dans un corps dressé comme un fétu de paille dans la bataille.

                  Ses premiers mots furent pour le protecteur de la paysanne, qu’elle appela par son prénom. Isabelle tombait des nues. Tout le monde se connaissait-il donc dans cette capitale infernale ?

                  Ventre Diable ! pesta-t-elle.

                  Et un peu de sang remonté par sa trachée vint tâcher sa lèvre inférieure. Elle le ravala aussi sec.

                  Le regard plein de consternation oscillait entre le grand barbu et la frêle petite chose qui devait arranger la situation. La boiteuse se sentait à la fois embarrassée et oppressée par ces gens qu’elle ne connaissait pas. Trop de fois on lui avait répété que les gens de la ville n’avaient jamais les intentions pures. Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’aucun d’eau n’était un bon citadin d’Evalon.

                  Quand la jolie chose posa enfin les yeux sur son corps facassé, Isabelle cracha avec la colère d’un animal blessé qu’on approche de trop près :

                  Dé… Déguerpissez !

                  Mais que pouvait-elle faire contre ces deux-là ? Un brin paniquée, et pourtant avec beaucoup de sang-froid, Isabelle s’assit pour arrêter de les toiser d’en dessous. Aussitôt un cri déchirant vint exploser toutes les barrières qu’elle s’était mise. Elle ne pouvait pas le retenir. Elle ne pouvait cesser d’avoir mal.

                  C’était peut-être plus que deux côtes cassées, au final.
                  Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Jeu 9 Aoû - 9:37
                  Anonymous
                    Invité
                    Invité
                    Alors que j'observai la demoiselle qui entrait dans la reconnu presque aussitôt malgré le fait que cela faisait assez longtemps que je ne l'avais pas vu. Presque Rousse, plutôt maigre à faire peur, le regard brillant d'inquiétude pour la jeune femme qui était sur la couche, je me souvenais également de sa maladresse


                    Des plaines recouverts par la neige hivernale qui venait avec son amie, la peste. Le froid et la maladie était là. Je me revoyais partir avec le jeune Sieur Cédric, Maréchal de feu l'impératrice et nous nous dirigions dans un fortin frontalier pour aller à Durdinis et récupérer un vieil apothicaire qui avait soit-disant le savoir de trouver un remède au terrible mal qui nous accablait.


                    Le groupe s'était arrêté, nous avions était rejoint par un petit groupe de chevalier et une escorte pour une jeune femme. C'est là que je la vis, toute menue sur son cheval. Elle ne semblait point du tout à l'aise et c'est là que la catastrophe arriva… la jeune prêtresse tomba brutalement de sa selle mais je fis volte-face et je la récupéra aussi sec … 'fin sec c'est vite dit. On est pratiquement tombé dans la neige, quoi.


                    Je me souviens lui avoir dit :  «  Faîtes attention, ma sœur. Les Thorréens ne seront pas aussi clément que ce cheval. » pendant que les soldats se gaussaient de la pauvre femme qui n'avait sûrement pas travaillé son équitation à Nacre.


                    Je me souviens qu'elle m'avait répondu quelque chose comme : « - Je... Je vous remercie » avec une si petite voix et un bégaiement qu'on aurait dit qu'elle avait fait une bêtise et je l'avais accompagné jusqu'à la tente du jeune maréchal.




                    De retour de mes pensées, je la regarda avec un demi-sourire avant que la jeune femme ne se jette sur le linge imbibé de mauvais alcool ; Je retira aussi sec l'instrument de torture et je lui tenais les bras pour ne pas qu'elle se mette de coups dans son agitation contre la douleur.


                    Je reporta aussitôt mon attention sur Anastasie … oui, je crois que c'est son nom … c'est ça, hein ? Bon, on a qu'à tenter.



                    « Bonjour, Anastasie. Content de vous revoir. Elle s'est fait tabassé dans une ruelle non loin et elle semble mal en point. Elle doit avoir des côtes fêlées et … 'fin je ne sais pas. C'est vous le médecin. »(/color] Dis-je en regardant la jeune Isabelle puis en m'éloignant pour que la prêtresse puisse faire son office alors que la blessée commença à se relever avant de se rallonger hurlant presque de douleurs.

                    Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Jeu 9 Aoû - 15:26
                    Anastasie Lunétoile
                      Anastasie Lunétoile
                      Prêtresse
                      Comme on pouvait s'y attendre dans ce genre de circonstances, l'atmosphère était plutôt tendue. Anastasie n'était pas sûre d'avoir bien entendu, mais il lui semblait que la demoiselle avait pesté en la voyant arriver, sans que la prêtresse ait la moindre idée de ce qu'elle avait fait pour provoquer ça. Eudes, au moins, lui disait qu'il était content de la revoir. Ana aussi, même si bien évidemment elle aurait préféré que ce soit dans d'autres circonstances que celles là. Il lui expliqua rapidement ce qui était arrivé à la blessée, ce qui ne fit qu'assombrir un peu l'expression inquiète du doux visage d'Anastasie. Elle garda un silence réservé, décidant qu'elle allait voir cela par elle-même. Décidemment Evalon était la ville de toutes les mésaventures, ça ne valait pas que pour elle.

                      Son ancien acolyte se décala assez pour que la prêtresse puisse prendre sa place et s'approcher un peu de celle qui avait besoin d'aide. La réaction de la patiente ne se fit pas attendre. Anastasie se figea en entendant l'ordre qui lui était sans aucun doute adressé.  Elle ne s'était pas encore présentée, elle n'avait rien dit, elle n'était même pas encore au chevet de la demoiselle... Les joues de la timide prêtresse devinrent un peu rouge alors qu'elle lançait un regard surpris en direction de la jeune femme, puis d'Eudes. Parfois, il arrivait que certains patients se méprennent en voyant arriver une prêtresse de Tamas. Après tout c'était la déesse de la mort, de la fin du cycle, et de la miséricorde. Mais Ana ne comptait monter le bûcher funéraire de personne pour le moment, elle venait simplement partager son savoir et proposer son aide. Mal à l'aise, il y eut quelques secondes de flottement avant que la demoiselle ne... Se relève?  Mais ?

                      Anastasie ouvrit de grands yeux mi-surpris mi-horrifiés, tandis que le cri de douleur ne tarda pas à se faire entendre. Eudes avait parlé de côtes fêlées et elle s'agitait de la sorte ? Voilà qui était loin d'être sage. Mais plus que le reste, le cri lui évoqua ceux qu'avaient poussé les accusés torturés en prison et un long frisson traversa la prêtresse qui s'efforça de ne rien laisser paraître. La demoiselle se rallongea, du moins la douleur l'y obligea. Anastasie sentait son coeur se serrer.

                      Comme elle craignait d'effrayer la demoiselle au point qu'elle tente encore une action inconsidérée, Anastasie ne se précipita pas jusqu'à elle. La prêtresse s'avança doucement, levant légèrement les mains dans un signe d'apaisement. Une fois à côté du lit, Ana s'agenouilla tranquillement pour éviter de donner l'impression de la regarder du dessus. Ce n'était jamais agréable, Ana le savait très bien. Elle ne fit pourtant aucun mouvement en direction de la demoiselle pour le moment.

                       - Je...
                      Elle était mal à l'aise, c'était évident, mais un doux sourire vint flotter sur ses lèvres et sa voix finit par se raffermir un peu. Je suis désolée de vous avoir fait une si mauvaise impression.  

                      Anastasie n'avait aucune idée de ce qui avait provoqué ça, même en essayant de se repasser la scène en tête. Elle ne pouvait qu'espérer ne pas refaire la même erreur, et espérer que cette mauvaise impression se dissipe.

                       - Je suis simplement venue vous proposer mon aide, même si je ne peux pas vous obliger à l'accepter et qu'il me serait pénible de vous laissez ainsi. Je m'appelle Anastasie, et je suis prêtresse de Tamas.


                      Anastasie ne mentait jamais ou presque, parce qu'elle avait conscience qu'elle se trahirait instantanément de toute façon alors autant gagner du temps. Elle ne connaissait pas cette demoiselle, mais elle avait assez d'empathie pour se sentir tout à fait concernée par son sort et inquiétée par son état, même si sa voix rayonnait surtout d'une sorte de bienveillance tranquille à présent.

                       - Est-ce que vous êtes d'accord pour que je m'occupe de vous ?  


                      La question était soigneusement choisie pour que la demoiselle puisse simplement répondre par oui ou par non. Anastasie n'avait pas envie d'imposer sa présence à qui que ce soit. Elle ne voulait pas non plus la laisser dans cet état, même en compagnie de quelqu'un de bien comme l'était Eudes.
                      Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Sam 11 Aoû - 7:35
                      Isabelle Menescalcir
                        Isabelle Menescalcir
                        Palefrenière
                        Une chose craqua chez Isabelle quand la douleur la renvoya au tapis. Ça lui noua la gorge autour d'un hurlement que, par pudeur, elle ravala. De la peine, elle était passé a l'incrédulité ; de l'incrédulité à la colère et de la colère à l'acceptation amère. 

                        Si elle ne pouvait pas d'asseoir, elle ne pouvait pas se lever. Si elle ne pouvait pas de lever, elle pouvait pas partir. Si elle ne pouvait pas partir, elle ne pourrait pas quitter Evalon. Tout de suite, l'estropiee pensa au pis. Et elle ne voulait pas mourir dans cette ville synonyme d'enfer à ciel ouvert. 

                        Je ne veux pas crever, souffla-t-elle. Pas ici. Pas comme ça.

                        En disant cela, la blessée fixait le plafond et les poutres qui le striaient comme les barreaux d'une fenêtre de prison. Isabelle n'avait jamais songé à sa fin. Elle était trop jeune pour y penser. Néanmoins, elle aimait croire que le répis offert par les Troisaprès la fameuse nuit où elle avait perdu sa jambe ne pouvait être gâché si vite et si vainement. 

                        Sa poitrine peinait à se soulever comme un soufflet rouillée. Le fond du gosier d'Isabelle brûlait. Même si elle grognait comme un animal à l'agonie, Isabelle masquait beaucoup sa douleur, de peur de fendre en un odieux hurlement.

                        ]La miresse appelée en urgences se présenta avec cette douceur propre aux religieuses ; en proposant ses services dans un murmure tendre, elle offrait une bénédiction que nul autre ne pouvait promettre. L'homme qui l'avait porté jusqu'à sa chambrée s'était mis en retrait, mais lui aussi devait être envoyé par les Trois. Si la mort venait la chercher dans cet endroit miteux, elle ne voulait pas partir seule. Son âme était une si petite chose errante dans un vaste monde. 

                        Après un court silence au cours duquel la crospinnienne renonça à sa fierté de paysanne, Isabelle se saisi de la blanche main rachitique de la jolie guérisseuse. Elle la pressa en tremblant. Et elle articula, en se donnant du mal pour cacher sa peine :

                        Je veux rentrer chez moi, prêtresse...

                        Repartir dans son pays, là où le ciel semble si haut ; où les champs de blé s'étendent en mer dorées l'été. Là bas, il n'y a pas de tour pour déchirer le ciel. Seuls les arbres rivalisent avec les cathédrales. Il y avait son relais qu'elle voulait revoir. Le grand noyer qui marquait l'entrée de sa propriété aux pieds duquel sa mère gisait. Les clôtures derrières lesquels ses protégés grandissaient. La grange et des odeurs de graisse, de cuir, de foin humide et de paille fraîche. Et elle voulait serrer une dernière fois son oncle, cet homme aussi veuf qu'elle était orpheline. Mourir ici, c'était l'abandonner. C'était emporter le nom des Menescalcir au fond de la tombe. 

                        [Alors il y avait de la détermination dans les yeux d'Isabelle. Une volonté de se battre contre son corps qui lui faisait tant défaut. 

                        En tâtonnant, elle déboucla la boucle de son manteau, le repoussant sur le bord du lit. Lentement, elle souleva sa tunique, dévoilant la peau d'albâtre de son ventre sur lequel des tâches de la couleur du ciel s’étalaient. Des hématomes déjà bien bleus prenaient la forme des pieds qui avaient foulé ce corps frêle. La famine de l'hiver dernier avait creusé la taille de la palefrenière et l'os son bassin étroit saillait comme une falaise de craie à flanc de l'océan. Si son bas resta en place, ce n'est que parce qu'une ceinture de fortune de fortune en corde de chanvre le tenait en place. La paysanne fort besogneuse paraissait si chétive. 

                        En retirant le morceau de lin brun, elle dévoila son buste couverts des vestiges de la lutte. Pas de plaies ouvertes. Mais les marques étaient plus nombreuses plus sombres sur le flancs droits. Une grande tâche recouvrait ses côtés et venaient de perdre même sur ses côtés hautes, cachées par les bandes de tissus qui soutenaient les seins de la petite cavalière. Les corsets n'étaient pas faits pour les bouseuses comme elles. 

                        Qu'il était indécent pour une femme de se montrer ainsi. Surtout devant cet inconnu qui n'avait guère quitté la pièce. Pourtant, Isabelle s'en tamponnait : il fallait que la guérisseuse puisse voit les dégâts et qu'elle montre ses plaies à la religieuse. Et la petite palefrenière peinait toujours à remplir ses poumons. Sa respiration courte crissait quelque peu. Sa poitrine se soulevait et s'abaissant comme un soufflet trop rouillé.

                        Ce n'était pas avec pitié qu'elle dévisageait les bonnes âmes présentes avec elle, mais avec une véritable hargne de vivre. Là, maintenant, tout de suite, elle aurait accepté tous les baumes, les onguents et les potions aptes à la soulager.
                        Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Sam 11 Aoû - 17:24
                        Anonymous
                          Invité
                          Invité
                          J'étais là, encore pantois du hurlement de la jeune demoiselle. J'en avais connu des hurlements et des cris de douleurs, je pensais que cela me faisait plus rien mais oui, celui de la jeune demoiselle me donnait envie de la serrer dans mes bras au risque de lui briser encore des côtes.

                          Je me mis à l'écart laissant la prêtresse faire son office et elle commençait à discutailler avec la jeune Isabelle. Je ne connaissais point cette facette de Anastasie ... bon après, nous nous étions rencontré dans des circonstances qui ne se voulaient pas être dans son domaine. Elle m'avait néanmoins montré sa débrouillardise et sa maladresse aussi, mais tout le monde pouvait l'être, moi aussi.

                          Lorsque la demoiselle commença à enlever ses vêtements pour que la Trimutiste puisse l'examiner, je commença à être mal à l'aise. Certes j'en avais vu des fourreaux, des verges, des seins voire même des culs nuls mais bon, ce n'était pas dans un contexte qui me plaisait. Cette jeune femme, je l'avais sauvé d'une morte presque certaine, elle aurait pu avoir l'âge de mes filles si elles n'étaient pas morte en 1241. Je me racla alors la gorge et je commençais à ouvrir la porte pour ensuite dire :

                          "Hm. Je suis dans le couloir, si vous avez besoin de moi, ma mère."

                          Puis je pris ma hallebarde et je partis monter la garde telle une forteresse vivante devant cette porte qui abritait une jeune femme qui avait failli mourir ... et cela, je n'allais pas le laisser impuni.
                          Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Dim 12 Aoû - 7:47
                          Anastasie Lunétoile
                            Anastasie Lunétoile
                            Prêtresse
                            Si la demoiselle voulait rentrer chez elle, elle était loin d'être la seule. Anastasie aussi aurait aimé rentrer chez elle, dans le Nord, en Terresang, au lieu de voyager vers le sud jusqu'en Valacar, cette terre inconnue où l'on avait besoin d'elle. Voilà au moins un sentiment qu'elle pouvait tout à fait comprendre : celui du mal du pays. Pendant un instant elle se demanda où cela pouvait être, le « chez-soi » de cette jeune fille qui avait sans doute l'âge d'être sa petite sœur. Cette petite sœur qui avait saisi sa main tout en tremblant, tandis qu'Ana avait répondu en caressant le dos de cette main avec son pouce, tout en douceur.

                            -C'est bien pour cela que je suis là,
                            répondit-elle avec un sourire, pour que vous puissiez rentrer chez vous.

                            Anastasie la laissa lâcher sa main en silence, et se redressa un peu. L'infortunée victime avait commencé à se déshabiller avec précaution, ce qui devait finalement être le signe de son assentiment. La prêtresse observait le tout avec beaucoup d'attention, prête à soulever ou rabattre un bout d'étoffe, de manteau, de tunique, de n'importe quoi si la demoiselle semblait se faire mal, ou même à arrêter un de ses mouvements s'il semblait trop brusque ou dangereux. Elle n'eut cependant pas à intervenir, et découvrit d'un air aussi navré que triste les blessures de la jeune femme.

                            Les ecchymoses étaient nombreuses, et un peintre aurait sans doute désespéré devant toutes ces nuances de bleu différentes. Anastasie en avait vu, des corps abîmés. Secoués par les maladies, affaiblis, squelettiques, tremblants ou tétanisés, ouverts, bleus, rougis... Vivants comme morts. Elle avait senti l'odeur des cadavres sur les bûchers trop de fois à son goût, toujours au service de Tamas la Juste et la Miséricordieuse. Et pourtant, elle ne parvenait jamais à se faire à toute cette souffrance. Elle avait autrefois dit à son ami Florimond qu'elle ne souhaitait pas s'y faire, qu'elle ne souhaitait pas la trouver banale, et qu'elle voulait toujours pouvoir faire de son mieux parce que chacun le méritait. Elle n'en démordait pas, mais cela était parfois rudement difficile pour un cœur sensible comme le sien.

                            Cette jeune femme avait bien trop souffert et souffrait bien trop, c'était une évidence. Quel monstre pouvait oser faire cela ? Quelle raison avait-il trouvé, au fond d'un esprit sans doute dérangé, pour se dire que frapper quelqu'un, et à ce point qui plus est, était une idée acceptable ? Judicieuse ? Anastasie ne dit rien. Il n'y avait vraiment, vraiment rien à dire. Elle prit une grande inspiration, avant que ne résonne la voix grave d'Eudes qui indiquait qu'il sortait, mais qu'elle pourrait le trouver simplement dans le couloir. La prêtresse tourna la tête dans sa direction et lui sourit d'un air un peu absent.

                            -Je vous remercie, Eudes.

                            Anastasie revint alors bien vite à sa patiente. Elle ignorait tout du lien qui pouvait les unir, elle et Eudes, et n'était pas là pour s'amuser à faire un interrogatoire pour le deviner. La prêtresse se contenta donc d'une seule phrase à ce sujet, sans chercher à en apprendre davantage, et toujours avec un petit sourire.  

                            -Si vous souhaitez qu'il reste, ce n'est pas un problème, j'irai le lui demander.

                            La clerc se concentra alors sur la respiration crissante de la jeune femme et sur la plus grande des taches sombres, qui s'étendait du côté droit. La plupart des hématomes, même s'ils étaient loin d'être beaux à voir ou indolores, ne semblaient pas aussi grave que ce que la prêtresse voyait là. Il s'agissait sans doute du côté où Eudes avait suspecté des côtes cassées, se dit-elle sans quitter des yeux la peau violacée de la jeune femme.

                            -Arriveriez-vous à respirer profondément ?


                            En même temps qu'elle posait cette question, la prêtresse était en train de réfléchir. La douleur de la demoiselle, à en juger par le hurlement qu'elle avait poussé par exemple, semblait être forte et il faudrait la soulager. Anastasie faisait donc mentalement l'inventaire de ses affaires, qu'elle avait laissées dans sa petite chambre, pour savoir ce qui serait susceptible d'être utile dans cette situation. Oui, elle devrait avoir quelque chose qui fonctionne.

                            -Dans tous les cas, je pense qu'il est essentiel que vous restiez tranquille, ce qui veut dire qu'il est hors de question que vous essayiez de vous promener toute seule dans l'auberge pour le moment,
                            précisa-t-elle en se rappelant que la demoiselle avait tenté de s'asseoir toute seule avant de crier. Si vous avez besoin de quelque chose n'hésitez pas à m'en parler et je ferai mon possible pour vous aider.
                            Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Lun 13 Aoû - 19:57
                            Isabelle Menescalcir
                              Isabelle Menescalcir
                              Palefrenière
                              Comme demandé, la cavalière essaya de gonfler ses poumons. Mais son inspiration fut coupée par un gémissement long et déchirant. Elle arrivait à peine tout juste à soulever sa poitrine.
                               
                              Rien à faire. Il n’y avait rien à faire. La sentence était tombée comme un couperet même si la prêtresse l’avait soufflé avec une immense empathie. Du repos qu’elle avait dit. De l’arrêt. Une immobilité figeait l’enfer.
                               
                              Un rire nerveux prit Isabelle devant le jugement de la guérisseuse. Il secoua ses côtes déjà en morceaux.
                               
                              Rester tranquille, ça ne va pas être possible, ça, ma mère ! ‘Faut que je reparte d'ici ! J’ai de la route jusqu’à la Croix des Espines ! 

                               
                              Et Isabelle pensa au trajet qui l’attendait et à son cheval délaissé dans cette écurie de ville miteuse. Les Trois seuls savaient le nombre de maux qu’avait déjà attrapé Parreloup au cours de son bref séjour à Evalon. Partir au plus vite vers les plaines lui aurait évité nombre de parasites transmis par ses congénères venus de contrées lointaines.
                               
                              Isabelle pensait comme un marchand évoque son lot de problèmes de logistiques. L’organisation de la cavalière s’en trouvait bouleversée. Si elle ne pouvait pas chevaucher dans son état, quand pourrait-elle être de retours auprès de son oncle pour gérer son affaire ? Et de combien se rallongerait son séjour ? Combien cela allait-il lui coûter ? Tous ces détails prenaient presque autant de place que la douleur pour la blessée.
                               
                              Au-delà de la douleur qui prenait des allures de martyr, elle apprenait à demi-mot que presque rien au monde ne pouvait soulager ce poids écrasant sur sa poitrine. Pour constater l’étendu des dégâts, la jeune femme se redressa en serrant les dents. Dans le mouvement, son diaphragme se contracta et elle eu soudainement l’envie de vomir toute sa ventraille. C’est qu’elle le voyait bien, le creux suspect là où aurait dû saillir les côtes brisées. Devant les constellations de sang imprégnées dans sa chair, sous sa peau blanche, la gorge de la fille des Menescalcir se serra. Une larme perla au coin de son œil humide mais elle faisait preuve d’un contrôle d’elle-même intense. Presque égal à celui qu’elle avait à cheval, lorsque la bête s’emballe et que le monde défile avec impuissance dans sa course.
                               
                              En ravalant sa rancœur, elle se rallongea en grommelant. Elle lâcha un bref soupir et demanda :
                               
                               Et vous ne pouvez pas même mettre un truc autours ? Histoire de tenir tout le bordel ?

                               
                              La blessée avait l’intuition judicieuse qu’une bande suffisamment serrée maintiendrait au moins les os flottants et aiderait à leur jointure. Et encore, elle n’osait à peine demander pour la douleur…
                               
                              Dire qu’elle n’avait jamais éprouvé une telle douleur serait mensonge : quand Isabelle avait été amputée de cette jambe dont une réplique gisait sur le matelas, sous les yeux de cette jolie miresse, elle avait connu ce que c’était la souffrance. Cette irradiation qui mord les chairs jusqu’à se ficher dans la tête. A en devenir entêtante. Un hymne à l’horreur. La ritournelle du supplice. Malgré tout, à ce moment, un nombre de mixture l’avaient envoyé dans se monde entre la vie et le rêve pour échapper à ce que son corps lui faisait endurer. Elle se rappelait du goût du gingembre parce que son père s’était saigné pour en acheter, tout comme le curcuma que le mire dosait avec une main lourde. La plupart de ce qu’elle avait ingurgité, elle l’avait oublié. Mais elle savait que cela l’avait gardée en vie lorsqu’elle en était venue à supplier qu’on l’achève.
                               
                              Le désagrément de ce genre de traitement, c’est qu’elle savait que, très vite, ne serait plus lucide. Sa sécurité serait toujours plus précaire. Elle ne pourrait pas penser à tout ce qu’elle avait à penser une fois dans le monde des songes. Ni à sa défense, ni à son voyage, ni à son cheval. Et elle ne pouvait pas abandonner sa monture qui était alors son bien le plus cher à Eurate. Parce qu’il était le seul qu’elle connaissait en dehors de la miresse et qu’elle voulait croire à son accortise était juste et vrai, Isabelle chercha des yeux Eudes, son protecteur. Elle ne le vit pas. Il était sorti par décence et probablement un peu par dégoût.
                               
                              Alors Isabelle attrapa la main de la prêtresse, la serra fort et demanda en reprenant maintes fois son souffle :
                               
                              Il faut… Il faut s’occuper de mon cheval. Parreloup, il s’appelle. C’est un grand bai brun avec une liste fine. Juste lui donner un peu de grain, vérifier s’il a de l’eau. Dites-moi juste qu’il va bien. Qu’on peut partir demain. Je… Je ne peux pas le laisser là. Vous voulez bien demander au grand baraqué ? Je ne connais personne ici…Et il est tout ce que je possède de plus cher.

                               
                              Elle n’ajouta pas qu’elle avait si peur d’être si seule. Sans alliés et sans parents. Aveuglément, elle voulait placer sa confiance dans les mains de ces deux braves gens qui endossaient un rôle particulièrement altruistes et méritant.
                              Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─ Mar 14 Aoû - 10:20
                              Anastasie Lunétoile
                                Anastasie Lunétoile
                                Prêtresse
                                Comme Anastasie s'y attendait, la demoiselle ne manqua pas de protester. La prêtresse comprenait ce que c'était que d'être loin de chez-soi, mais elle n'y pouvait rien si elle avait besoin de repos... Elle ne sut pas vraiment quoi répondre. Il fallait être ferme, sinon la jeune femme risquait d'empirer son état. Elle avait l'air têtue, mais pouvait-on vraiment lui en vouloir de s'accrocher à l'idée de rentrer chez elle le plus vite possible ? Ana n'aimait pas Evalon, et la perspective d'y rester en convalescence ne l'enchanterait pas beaucoup plus elle le savait.

                                -Vous allez repartir, mais après avoir pris du repos.

                                La prêtresse serait largement capable de le lui répéter en boucle jusqu'à ce qu'elle comprenne. Ce ne serait pas la première fois ni la dernière, sans doute, et elle n'était pas du genre à se laisser décourager. Alors qu'elle comptait reprendre son observation des dégâts, elle dut néanmoins faire avec l'agitation de la demoiselle. Anastasie lui lança un regard lourd de reproches et inquiet à la fois.

                                -Je vous ai dit de vous tenir tranquille.

                                La douleur fut sûrement plus ferme ou plus autoritaire qu'Anastasie, et la demoiselle finit par se laisser aller sur le dos à nouveau après son observation. La prêtresse la trouvait très courageuse, et admirait le contrôle qu'elle réussissait à garder malgré la douleur qui devait être atroce. Mais il allait falloir qu'elle se tienne tranquille. Quand elle eut enfin renoncé à se tortiller, elle fit une proposition à la clerc qui y réfléchit un instant. Elle pourrait peut-être essayer, oui... Elle voyait bien le creux, elle aussi.  Mais ce serait sûrement prendre le risque de lui faire bien plus mal encore. Pour que ce soit utile il faudrait que ce soit serré, et étant donné le nombre impressionnant d'hématomes qui parsemaient sa peau et sa difficultés à respirer...Il était assez évident que la prêtresse n'était pas très emballée à cette idée.

                                -Je peux essayer,
                                finit-elle par répondre. Mais ça risquerait d'être bien plus douloureux pour vous, je crois. Pour être honnête, je crains d'empirer les choses. Et puis, ça ne vous dispensera pas de vous reposer.

                                Mais la demoiselle semblait également s'inquiéter d'autre chose. Ses yeux cherchaient quelque chose et Ana le remarqua bien vite. Eudes, peut-être ? Elle tourna la tête, comme pour vérifier qu'il n'était pas entré sans qu'elle l'ait entendu, mais il n'y avait personne. Ce fut la blessée qui se rappela à elle en saisissant à nouveau sa main et en la serrant fort. Anastasie lui offrit un de ses plus doux sourires en réponse. Elle n'avait pas de petite sœur : dans sa grande famille elle était la cadette, et n'avait pas revu un seul de ses frères et sœurs depuis au moins vingt et un ans. Mais si elle avait eu une petite sœur, elle aurait été fière qu'elle soit aussi courageuse que la jeune femme qu'elle devait soigner à présent.

                                Elle écouta avec attention la requête que la demoiselle avait à formuler au sujet de son cheval. Si elle avait su ! Elle ne se serait sans doute pas tournée vers la prêtresse pour ce genre de demandes. Anastasie n'aimait pas vraiment les chevaux. Sans leur vouer une quelconque haine, elle en avait assez peur en règle générale, et les rares fois où elle avait dû se retrouver juchée sur l'un d'eux ça c'était presque toujours soldé par une belle chute. Eudes pourrait en témoigner. Elle n'y connaissait donc pas grand chose, et même si les informations de la demoiselle semblaient fort précises, elle n'y comprenait rien et doutait de pouvoir reconnaître l'animal si elle l'avait en face d'elle. Si elle lui avait dit qu'il était marron foncé avec les crins noirs et une grande ligne blanche entre les yeux, peut-être que ça lui aurait parlé un peu plus. Mais la prêtresse n'en dit rien, et se contenta de s'appliquer à tout retenir. Elle serrait aussi la main de la cavalière, comme une douce réponse.

                                -Je dois aller chercher certaines choses dans ma chambre, pour vous soulager. Je demanderai à Eudes de prendre des nouvelles de Parreloup au passage, et je reviens au plus vite. Ça ira ?


                                Elle ne précisa pas qu'il était hors de question qu'ils s'en aillent le lendemain, mais la cavalière devait bien le savoir au fond. La clerc resta un instant sans bouger, guettant la réaction de la demoiselle, avant de se relever pour quitter la pièce comme elle l'avait indiqué. Elle répéta qu'elle revenait très vite, et referma la porte derrière elle après un dernier sourire. Comme Eudes l'avait indiqué il était toujours là, et Anastasie fut soulagée de l'y trouver.

                                - Il faut qu'elle se repose, c'est vraiment le plus important. Je vais chercher de quoi soulager sa douleur dans mes affaires,
                                indiqua-t-elle pour justifier qu'elle ne rentrerait pas tout de suite dans la chambre à nouveau. J'ai quelque chose à vous demander, néanmoins. Elle dit avoir un cheval ici, nommé Parreloup. Il est... On sentait bien que la prêtresse devait se concentrer pour faire revenir les mots exacts. Bai brun, grand et avec un... Elle fit un geste de la main qui montrait plus que le mot allait lui revenir que sa signification. Une liste ? C'est possible ? Elle n'attendit pas la confirmation. Eudes savait bien quelle relation elle entretenait avec les chevaux, de toute façon. Il faudrait vérifier qu'il a à manger, de l'eau, et qu'il va bien. Elle a l'air d'y tenir beaucoup, et de s'inquiéter pour lui. Accepteriez-vous de vous en charger, s'il vous plaît ?
                                Re: Les revers de la paysannerie [Eudes & Anastasia] ─
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