Tristan Aiglemont
“L'enfer, c'est les autres.”
22 ans
Originaire de la Croix des Espines
Vassalité : BARONNIE DE NINIVE
Statut social : Citoyen
Son métier : Fermier
Caractère
Son histoire l’a rendu solitaire, il n’avait pas le choix, il s’est toujours retrouvé seul. Mis à part son père, il ne voyait pas grand monde. Puis même avec son paternel, ils cohabitaient, mais il n’y avait pas d’entente particulière entre eux, pas d’échange, pas de partage. Il lui avait simplement montré les rudiments du métier, tel un maître à son apprenti. Mais aucune autre relation liait les deux hommes, pourtant du même sang.
Ce manque de lien social l’avait rendu assez sombre, méfiant et même torturé. Sa vie était assez ennuyeuse, bien que le travail ne manquait absolument pas. Il était parfois lassé de ce quotidien et espérait voir les choses changer.
Il croyait aux Dieux, il suivait les lois du Trimurti, sans être le plus fervent des fidèles. Il priait cependant et son rythme de vie était guidé, pas uniquement par le soleil, mais aussi par les cloches du temple. La religion avait une part essentielle dans la vie de la grande majorité des petites gens, il n’en faisait pas exception.
La perte de sa mère était sans doute la cause de son manque de sentiments et de son non savoir-faire envers les filles. Il était célibataire, sans aucune prétendante. Il en avait peut être eu, mais n’avait pas su le percevoir, bien éloigné des affaires sentimentales. Il ne trouvait pas le temps avec le travail et ne saurait de toute façon pas comment s’y prendre.
Le jeune Aiglemont pouvait cependant rendre des services, il n’était pas méchant, sans être tout à fait niais non plus. Sa non connaissance des autres pouvait simplement le nuire, il ne connaissait pas bien les vices de l’humain, il se renfermait beaucoup sur lui-même, par crainte. Il pourrait changer, s’il trouve des personnes dignes de confiance. Il n’était pas tout à fait pur non plus, il pouvait aussi essayer de tirer profit des autres. Il était convaincu de pouvoir faire tout et n’importe quoi pour se sortir de là. Faire prospérer sa ferme, à présent qu’il était seul, signer des contrats intéressants. Ou bien, au contraire, tout plaqué pour quelque chose d’autre, de plus grand, ailleurs. Il était en réalité balancé entre deux vérités. La peur et l’angoisse de l’inconnu et le désir inconsidéré de faire ses preuves, de marquer un des lieux ou des êtres.
Physique
Il aurait pu passer inaperçu, ne jamais être remarqué, se fondre dans la masse et que tous oublient son existence.
Enfant, un petit brun un peu maigrichon, sans distinction particulière, hormis son regard ambré, vif interrogateur. En grandissant, le travail eut néanmoins le mérite de sculpter sa silhouette, dessinant une musculature fine. Il portait ses cheveux châtain, descendus sur sa nuque et gardait la plupart du temps une barbe assez fournie, par manque de temps et d’envie de se raser de près. Il n’avait jamais été porté sur la coquetterie, comme la plupart des paysans. La vie à l’extérieur des villes n’était pas un long fleuve tranquille, ni une promenade de santé. Il gardait cependant une hygiène correcte, du mieux qu’il pouvait, prenant ses bains dans la rivière. Sa taille était relativement grande, un peu plus élevée que la juste moyenne des hommes de son temps, mais sans excès. Il avait la peau blanche, bien que de part son métier qu’il exerçait à l’extérieur, elle s’adaptait aux aléas du temps.
Ses vêtements n’étaient composés que de simples bouts de tissus, chemises et tuniques amples pour être à l’aise dans le travail des champs et pantalons généralement rapiécés. Il possédait également un petit capuchon pour se protéger du mauvais temps. Des gants usés par le temps également. Pour la saison hivernale, il se revêtait d’une cape de laine, par dessus ses vêtements. Les temps étaient durs, il fallait savoir s’adapter, avec les moyens du bord, tout ce qu’il pouvait trouver d’utile était transformé et réutilisé.
Sa démarche était normale lorsqu’il travaillait ou était dans son élément, mais dès que quelque chose ou quelqu’un venait troubler son quotidien, il perdait en assurance. Ses pas étaient donc moins sûrs, ainsi que sa gestuelle et son verbe. Il n’était pas habitué à voir beaucoup de monde, il se sentait parfois honteux de sa condition et de son apparence qu’il jugeait négligée. Il ne se trouvait pas plaisant ni séduisant, bien que quelques filles semblaient penser le contraire, le trouvant agréable à l’œil.
La perception que les autres avait de lui pouvait le déranger, il se rabaissait souvent et s’effaçait. Il n’était qu’un pauvre paysan après tout, il se trouvait particulièrement commun.
Histoire
Tristan était quelqu’un de solitaire, sombre et torturé. Même s’il n’avait pas vécu de drame considérable, mis à part la perte de sa mère évidemment. Mais il ne l’avait pas connu, ne connaissait pas les traits exacts de son visage et n’avait aucun souvenir d’elle. Pour la simple raison qu’elle mourut en le mettant au monde. Cette absence maternelle avait peut être causé les souffrances intérieures dont il était souvent victime.
Son paternel, quant à lui, était également un être très solitaire, pas méchant, bien qu’un peu brut lorsqu’il buvait de l’alcool. Mais rien de surdimensionné. Il n’avait pas été le bourreau de son enfance, loin de là. Simplement, il n’était pas suffisamment préparé aux joies d’être père, il avait essuyé la perte brutale de son épouse, par ce petit être qui venait d’arriver dans la vie. Cela l’avait grandement bousculé. Puis, il avait une ferme à faire tourner, des animaux à élever, un troupeau bovin. Puis surtout le travail des champs, la récolte des blés, qui était l’élément le plus vaste et le plus imposant de la ferme des Aiglemont.
C’était d’ailleurs à cette tâche que fut formé dès son plus jeune âge Tristan. Il fallait lui apprendre à cultiver la terre bien rapidement, à semer, à faucher et récolter. Il y avait du travail et maintenant, une bouche de plus à nourrir. Il ne fallait donc pas traîner et le petit allait rapidement devoir mettre la main à la pâte. Le travail était certes difficile, mais pas déplaisant pour le brun. Il ne connaissait de toute façon que ce métier. Il ne sortait que très rarement de la ferme familial, si ce n’est que pour aller gambader à la découverte des environs tout proches, pendant le peu de temps libre qu’il possédait. Il appréciait son environnement, ses champs et plaines à perte de vue, cette atmosphère roche et verdoyante, ce calme pur, apaisant et salvateur. La rivière non loin qui servait énormément au quotidien, les marais aussi dangereux que fascinants. Oui, il avait tout de même la chance de fouler la terre d’un si joli comté.
Néanmoins, il lui arrivait souvent d’avoir des rêves et des envies d’ailleurs, découvrir le reste de son duché et plus loin encore. Lui qui n’avait encore jamais franchi les limites même de la baronnie à laquelle sa famille était rattachée. Était-il condamné à rester qu’un petit paysan de la croix des Espines tout sa vie ou verrait-il un jour autre chose ? Ses songes l’emportaient parfois vers d’autres contrées, vers des paysages insoupçonnées, de personnes riches et célèbres, dont les noms résonnaient. Il aurait aimé faire de grandes choses, marqué les esprits et faire se retourner les têtes. Pourtant, lorsqu’il se réveillait et reprenait ses esprits, il se confrontait bien vite à la réalité détonante, il avait déjà la hantise de voir son quotidien chambouler par un imprévu, comment pourrait-il supporter le poids d’être une personne importante ?
Il se levait alors, comme tous les matins, reprendre ses tâches quotidiennes, le labeur n’attendait pas. Beaucoup d’hommes, de femmes, d’enfants attendaient après lui, enfin après le fruit de sa récolte. Il permettait de par le métier qu’il exerçait, de faire vivre beaucoup d’êtres humains. Il ne semblait pas beaucoup récompensé pour cela, au contraire, bien au contraire. Il se sentait toujours rabaissé, humilié. Il ne savait pas écrire, ni lire, il n’avait pas beaucoup de connaissances, hormis celle de la terre. Il se trouvait inintéressant, il n’avait d’ailleurs pas beaucoup d’amis, se mettant à l’écart volontairement. Les autres lui faisaient peur parfois, il se réfugiait dans la solitude, par peur aussi de décevoir, d’être abandonné. La solitude, elle, ne partait pas. Elle l’accompagnait jour après jour et nuit après nuit.
Encore plus durant son adolescence, il a fortement été déçu par le comportement de quelques uns de ses camarades. Il a été moqué, jugé et pointé du doigt, simplement parce qu’il avait osé porter un simple collier de paille, qu’il avait tressé lui même. Il ne trouvait pas le geste choquant et ne comprenait pas les moqueries des autres. Un garçon, plus grand et plus âgé que lui l’avait attendu et l’avait frappé au visage et dans le ventre, à plusieurs reprises. Il s’était laissé faire, se recroquevillant au sol. Il ne savait pas se battre, il ne connaissait pas la violence pour ne l’avoir jamais exercée. Il ne comprenait pas cette acte, il comprenait juste la douleur qu’il ressentait. C’était frustrant, très frustrant. Car il avait mal certes, mais il était surpris d’éprouver enfin un sentiment fort. Il ne connaissait pas l’amour, pas la tristesse, il ne se passait jamais rien de bien intéressant dans sa vie. Travailler, manger, marcher, dormir. Le quotidien qui se répétait sans cesse, dans une boucle infinie. Et là, à cet instant, ce garçon l’avait frappé. Et il avait ressenti plein d’émotions se juxtaposer. De la souffrance, de l’incompréhension, de la colère, de l’injustice. Il s’était alors relevé, titubant, crachant du sang. Puis, d’un air furieux, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres, il s’était jeté sur le garçon et l’avait à son tour roué de coups, sans s’arrêter, jusqu’à ce que son adversaire ne réagisse plus du tout, aucun mouvement, aucun bruit, aucun souffle. Il ne l’avait pas tué, seulement assommé, mais il ne le savait pas. Pris de panique, il se releva en vitesse, puis recula, tombant à la renverse sous le choc de cette vision macabre. Il pensait l’avoir tué. Il se mit alors à courir à toute vitesse, il se jeta dans la rivière pourtant glacée, pour laver sa peau et ses vêtements de son sang et surtout de celui de son ennemi. Il ne retourna pas tout de suite à la ferme, chez son père. Il erra quelques instants, puis se tapit à l’orée de la forêt. Quelle folle expérience, quelle journée salvatrice. Il n’éprouvait pas beaucoup de remords, il se sentait vivant et cela lui avait fait un bien fou.
Il rentra alors chez lui, son père assit l’ignora comme bien souvent, leva simplement un œil vers lui et retourna à ses occupations, sans poser davantage de questions. L’ambiance entre les deux hommes était toujours ainsi, il ne passait jamais rien, rien de bon, rien de mauvais. Un effroyable ennui, une effroyable distance.
Quelques années plus tard, il fut appelé pour participer à une guerre. Tristan n’était pas du tout au courant de ce qu’il se passait du côté des puissants, il n’était pas instruit et pas très curieux de tout cela, de plus son père ne partageait pas grand-chose avec lui, et le peu d’amis qu’il avait n’était pas bien futés non plus. Une jeune fille lui avait appris que son père partait à la guerre. Le sien, bien trop âgé pour s’y rendre, il revenait au jeune Aiglemont l’honneur de se battre pour l’empereur. Se battre, une occasion de se battre et de faire couler le sang. Il n’allait certainement pas rater cela. Il fut équiper puis partit alors au combat. Cependant là bas, rien ne se passait comme prévu, il combattait, frappait dans tout ce qu’il pouvait, mais beaucoup tombèrent. Un cessez le feu fut alors signé, ils avaient perdu l’empereur…
Tristan revint alors chez lui, un sentiment étrange dans l’âme et un arrière goût amer. Se battre n’avait servit à rien, il s’était senti complètement inutile. Et ne comprenait rien à ses guerres de pouvoir.
De plus, pour achever les plus faibles et les rescapés, une peste ravageuse se répandit sur l’Empire, peu de temps après… Le père de Tristan mourut. Son corps fut enlevé, sans qu’il ne puisse lui dire au revoir. Il se retrouvait seul, amoindri, n’ayant pas appris tout ce qui était nécessaire pour maintenir à flot la ferme, seul. Il espérait trouver de l’aide, il espérait… ne plus être seul.
Compétences
Connaissance des animaux - Niveau 3
Connaissance des plantes - Niveau 3
Bagarre- Niveau 2
Survie (vie à l'extérieur, conditions difficiles) - Niveau 1
Athlétisme - Niveau 1
Discrétion - Niveau 1Derrière l'écran
Êtes-vous majeur ? Oui.
Avez-vous lu le règlement ?Code bon Courage
Comment-êtes vous arrivé sur Les Serments d'Eurate ? Bouche à oreille.
Une suggestion ? Non.
Ce personnage est-il un DC ? Si oui, de qui ? Non.